Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


mercredi 23 février 2011

True Grit, ou il était une fille dans l'Ouest

Le nouveau film des frères Coen? J'accours!
Le pitch: le père de Mattie Ross, 14 ans, vient d'être assassiné par Tom Chaney. Elle part alors chercher un US Marshall qui pourra l'aider à le retrouver et le tuer, pour que justice soit faite. Elle engage Rooster Cogburn pour effectuer cette mission. Seulement, un Texas Ranger, LaBoeuf, est également à la poursuite de Chaney. Une rivalité s'installe alors, et chacun part à sa recherche, avec des motivations et des objectifs différents.
Voilà du western, et du vrai! Les frères Coen prouvent encore une fois qu'ils sont des passionnés du cinéma, en réalisant comme de vrais pros un film de genre où ils sont encore novices. "True Grit" est tiré d'un roman déjà adapté au cinéma en 1969, starring John Wayne. Au casting, une belle brochette d'acteurs charismatiques, dont Jeff Bridges, Matt Damon et Josh Brolin. La jeune actrice interprétant Mattie, Hailee Steinfeld, est largement à la hauteur, avec un caractère bien trempé et une sacrée détermination. Comme le titre l'indique, ils ont tous beaucoup de cran, et respectent tous un code d'honneur, chacun à leur façon. Une très belle photographie, des dialogues précis et incisifs. On pourrait peut-être reprocher au film un tout petit micro brin de longueurs, mais selon moi, "True Grit" fait partie des perles des frères Coen. Et pour ceux qui ont aimé, une bande dessinée a été développée pour l'occasion par Christian Wildgoose et Jim Campbell, disponible ici, pour prolonger ces plaisirs de l'Ouest.

lundi 21 février 2011

127 heures, ou 127 heures avant le jour

Danny Boyle vient de nous pondre une nouvelle petite merveille, après le génial "Slumdog Millionaire". De l'Inde, on passe en plein milieu des gorges de l'Utah.
Le film s'est inspiré d'une histoire vraie, celle d'Aron Ralston, le monsieur que l'on voit sur la photo. Ce jeune Américain s'est retrouvé coincé 127 heures dans un canyon en 2003, la main bloquée par un rocher.
Un film prenant, émouvant, violent. Danny Boyle a encore marqué des points et a montré qu'il était un réalisateur caméléon, en choisissant un tout nouveau thème, en passant d'une romance indienne à un huis clos en plein air, et ce avec toujours autant de style. Un montage rythmé et dynamique, une image stylisée et colorée, rien ne manque. James Franco était parfait pour ce rôle de baroudeur insouciant, interprétant Aron avec finesse et talent. On s'attache très vite au personnage et on vit cette expérience avec lui. Et pour couronner le tout, Danny Boyle s'est à nouveau adressé au compositeur indien A.R. Rahman pour la bande originale. Un pur son vient ainsi soutenir le scénario. En bref, pas une seule minute d'ennui dans ces 127 heures racontées en 1h30. A vivre absolument!

jeudi 17 février 2011

Jewish Connection, ou comment devenir un dealer juif en 10 leçons

Ne jamais se laisser tenter par un film juste parce que l'on apprécie les acteurs qui jouent dedans! En voyant que Jesse Eisenberg et Justin Bartha jouaient dans "Jewish Connection", je me suis dit "pourquoi pas!". Erreur.
Le pitch: Dans les années 90, s'est créé un réseau de Juifs orthodoxes transportant de la drogue entre Amsterdam et New York. Sam Gold est embarqué dans ce trafic par son voisin Yosef et va très vite prendre goût à cet argent facile. Jusqu'à ce que sa famille apprenne la nature de son petit commerce et le renie. La culpabilité va alors finir par le ronger.
J'avoue n'être pas du tout rentrée dans le film, malgré les très bons acteurs qui portent le scénario et sauvent quelques séquences. Un scénario un brin lent, un peu bancal, des personnages pas très attachants. Mon plus grand regret: les deux univers mis en scène, d'un côté la famille religieuse et de l'autre les dealers sans scrupules, manquent cruellement de relief et d'originalité. En bref, un grand "bof", même si le réalisme du film, ponctué de sa touche d'humour, aurait pu faire bien plus d'effet.

dimanche 13 février 2011

Carancho, ou Collision

Les accidents de voiture sont la première cause de mortalité en Argentine et pas mal d'avocats, les 'caranchos', en font leur business, en corrompant police et assurances. Le réalisateur Pablo Trapero a voulu en faire un film.
Le pitch: Sosa est un 'carancho'. Un soir, alors qu'il cherche de nouveaux clients sur la route, il rencontre Lujan, une jeune médecin. Une histoire d'amour commence.
Voilà un petit film argentin assez violent mais plutôt intéressant. Le réalisateur a choisi de centrer son film autour d'un sujet assez noir, avec une histoire d'amour à la clé. Les deux acteurs principaux, Ricardo Darin et Martina Gusman, sont particulièrement touchants, se soutenant l'un l'autre tout le long du film. On y croit à ce joli couple! L'intrigue est assez rude et sombre, même si elle est illuminée par la fragilité et la justesse des deux acteurs principaux. Au final, le scénario arrive à mêler habilement social, suspense, drama et romance. Un film durement réaliste, mais qui sonne beau et vrai.

samedi 12 février 2011

Tron Legacy, ou Tron contre-attaque

Tron, ça vous dit quelque chose? Mais si, souvenez-vous de ce film qui a marqué l'univers des jeux vidéo en 1982. Personnellement, je le connaissais de nom, mais ne l'avais jamais vu. Histoire de me rattraper, et histoire de combler ma culture gaming, "Tron Legacy" je suis allée voir.
Le pitch: Le père de Sam Flynn, Kevin Flynn, un expert en nouvelles technologies, a disparu depuis près de 20 ans. Sam, à sa recherche, finit enfermé dans un espace virtuel et y retrouve son père. Il comprend alors pourquoi son père est resté coincé dans cet univers depuis tout ce temps et veut le convaincre d'en repartir.
Conclusion: Esthétiquement et musicalement, je dois avouer que le film est assez épatant, malgré moult préjugés anti grosses productions Disney. Quand on sait que Disney a mis Daft Punk aux commandes de la bande originale, je dis juste "respect!". Et le son fait son effet! L'esthétique de l'univers virtuel est assez bluffante, grâce aux jeux de lumières phosphorescentes sur fond noir. Malheureusement, le scénario pèche. Histoire assez classique, scènes de combat sans grand intérêt, personnages pas forcément très attachants. En bref, aucun frisson, aucune surprise. Dommage donc que le scénario ne soit pas à la hauteur de l'image et de la musique. Pour vous donner une idée, voilà un petit bout de rythme made in Daft Punk pour Tron.

mercredi 9 février 2011

Black Swan, ou le couac des cygnes

Voilà enfin le petit dernier de Darren Aronofsky. Après avoir vu et été bouleversée plus de 48 fois par "Requiem for a Dream", je pensais que le réalisateur serait un nouveau chouchou. Puis, de film en film, après "The Fountain" et "The Wrestler", en passant par son premier "Pi", je me suis rendue compte que la nomination était peut-être un peu précipitée. "Black Swan" allait-il remettre en jeu son titre de chouchou?
Le pitch: Nina, danseuse de ballet, se voit attribuer le rôle principal du "Lac des Cygnes", son rêve depuis toujours. Cygne noir, cygne blanc, elle est de plus en plus possédée par ce double rôle et s'enfonce dans une folie sombre.

Mon avis sur "Black Swan" est assez mitigé. D'un côté, le film possède une esthétique certaine, même si elle n'est pas aussi poussée que celle tant aimée de "Requiem for a Dream", un son travaillé à la perfection, une touche de fantastique et une Natalie Portman époustouflante, pour son jeu comme pour ses pas de danse. Le thriller monte assurément en puissance, dans une ambiance noire. D'un autre côté, le scénario ne m'a pas bien convaincue, ponctué de trop de caricatures, comme le duel très prévisible de la gentille contre la méchante. A l'écrit, la balance a l'air de pencher plutôt vers le côté positif, mais le scénario exagérément manichéen a un peu gâché mon plaisir. En bref, une pas si mauvaise surprise que ça, mais que je ne désignerai pas comme mon coup de cœur de début d'année. Darren Aronofosky est encore en ballotage pour sa nomination de chouchou...

dimanche 6 février 2011

Poupoupidou, ou certains l'aiment froid

Le pitch: David Rousseau, écrivain français, se retrouve à Mouthe, en pleine Franche-Comté, pour des raisons familiales. Au même moment, l'égérie du coin, Candice Lecœur, est retrouvée morte. La police conclut à un suicide. David n'y croit pas et décide de mener son enquête pour en faire son prochain roman.
Voilà un petit film français qui fait du bien. Pas de grande surprise ni de grand rebondissement, mais une enquête bien menée. Le réalisateur Gérald Hustache-Mathieu a su trouver un équilibre original dans le ton du film, entre douce ironie et légère dérision sur fond d'enquête policière, crime et passion. P
our une fois, Jean-Paul Rouve s'en tire bien. Le personnage de David Rousseau, un écrivain difficilement pris au sérieux, était idéal pour lui! Quant à Sophie Quinton, elle a su joliment jouer la carte de la douce naïveté, et rendre le parallèle avec Marilyn drôle mais plutôt réaliste. En bref, une comédie policière bien montée. J'avais entendu une critique qui parlait de "Poupoupidou" comme le "Fargo" français... Comparaison quasi approuvée, même si, selon moi, les Frères Coen restent inégalables.

samedi 5 février 2011

Le Discours d'un Roi... "Mon royaume pour une voix!"

"Le Discours d'un Roi" fait beaucoup parler de lui, même si, dans le film, Colin Firth n'est pas très bavard. Les problèmes d'élocution de son personnage lui auront tout de même valu un Golden Globe et peut-être bientôt un Oscar...
Le film dresse le portrait de George VI, devenu Roi d'Angleterre suite à l'abdication de son frère Edouard VIII. Avec le soutien de sa femme, George VI tente de soigner ses problèmes de bégaiement, et de combattre l'angoisse qui s'empare de lui dès qu'il doit s'exprimer en public. Il rencontre alors un thérapeute aux méthodes peu conventionnelles.
Il y a bel et bien de quoi faire un très joli discours sur le film! Colin Firth est admirable, mais aussi très bien entouré. Geoffrey Rush mérite tout autant d'éloges, ajoutant une note d'humour et de légèreté au film, et Helena Bonham Carter, une note de finesse et de bienveillance. Un film que l'on suit avec passion, mettant en scène le récit d'une belle amitié, sur fond historique. La tension est maintenue tout le long de l'intrigue, et l'on ressent la douleur et le mal-être de George VI à chaque mot prononcé. Le réalisateur Tom Hooper arrive à nous faire vibrer dans la scène finale du discours du Roi, sur fond de Symphonie n°7 de Beethoven. Mr Firth aura réussi à nous transmettre une bonne dose d'émotion en en disant peu. A voir s'il recevra le 27 février un Oscar vraiment mérité.