Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


mercredi 28 décembre 2011

Des vents contraires, ou comment Olivier Adam est devenu l'auteur des "Portés Disparus" à la française

Pour son premier film, Jalil Lespert a voulu adapter un roman d'Olivier Adam, l'auteur de "Je vais bien, ne t'en fais pas". Étrangement, le récit est encore centré sur une disparition. Celle de Sarah. Paul, son mari, va alors devoir surmonter cet événement bouleversant seul avec ses deux enfants, sans comprendre comment ni pourquoi sa femme a disparu.
Jalil Lespert a réussi ici un joli long métrage. L’histoire est touchante, émouvante, saupoudrée d'une touche d'espoir. Malgré tout, la réalisation est assez classique, voire un peu trop, et pas si mémorable que ça. Le rythme et le jeu des acteurs sont assez irréguliers. Au final, difficile de rester insensible devant un scénario aussi déchirant, même si la réalisation a quelques défauts deci-delà.

lundi 26 décembre 2011

A Dangerous Method... Ego, Super-Ego and Id

Quand David Cronenberg se penche sur les débuts de la psychanalyse, cela m'intrigue.
Petit souci: je m'attendais à suivre la méthodologie de l'analyse d'une des premières patientes des Dr Freud et Jung, Sabrina Spielrein. Au final, le film est centré sur la relation épistolaire des deux professeurs et sur leurs discordes et désaccords. Pas très divertissant ni très trépidant. On ne voit que trois séances de psychanalyse avec la soit-disant malade, qui au bout de 20 minutes de film va déjà beaucoup mieux. Bref, un film sur la psychanalyse qui aurait pu être passionnant. Dommage que le réalisateur ait décidé de ne se pencher que sur la partie la moins intéressante. Un joli gâchis lorsque l'on sait que les excellents Viggo Mortensen et Michael Fassbender ont été réunis pour ce film.

samedi 24 décembre 2011

Carnage... Génial, mes parents disjonctent!

Adapté de la pièce de théâtre "Le Dieu du Carnage" écrite par Yasmina Reza, "Carnage" présente le pétage de câbles de deux couples, réunis pour régler une bagarre s'étant produite entre leurs fils de 11 ans. En effet, la conciliation tourne vite au règlement de comptes...
Roman Polanski a su mettre en scène un huis clos comique et sarcastique qui passerait presque trop vite, en mettant en scène 4 acteurs absolument époustouflants. De la pure performance d'acteurs, tellement épatante que l'on savoure chaque mot plus haut que le précédent, chaque provocation. Plus on avance, plus les tensions sont palpables et plus on s’approche de l'hystérie collective. Kate Winslet, Jodie Foster, Christoph Waltz et John C. Reilly forment un quatuor de choc, en jouant des personnages aux travers d'abord bien cachés qui vont peu à peu se révéler. Une véritable montée en puissance. Un film délicieusement fou à ne pas rater.

Hugo Cabret, ou le Voyage dans la gare Montparnasse

Le pitch: Hugo Cabret est un orphelin, perdu dans le Paris des années 30. Il vit dans une gare et n'a, pour seul compagnon, qu'un automate qui appartenait à son père et qu'il ne sait pas comment faire fonctionner. C'est en rencontrant Isabelle qu'il va peut-être trouver la clé pour l'actionner.
J'espérais vraiment aller voir un pseudo "Harry Potter", en d'autres termes, un film plein de féérie et d'enchantement, de rebondissements et d'attendrissements, qui me fasse retomber en enfance le temps d'une séance. Bref, un vrai film de Noël. Au final, Martin Scorsese a réalisé un film un brin contemplatif, où l'on voit des gamins aux yeux écarquillés pendant deux heures qui ne passent malheureusement pas assez vite. Beaucoup plus de magie aurait pu être ajoutée à ce conte, tiré du livre de Brian Selznick. On se retrouve coincé devant une histoire tristoune et un brin lente, façon "La petite fille aux allumettes". Il est cependant bien vrai que les décors sont sublimes et que le jeu des deux jeunes acteurs principaux, Asa Butterfield et Chloe Moretz, est sobre et juste. Dommage que le rythme ne suive pas.

Oh my god!... "We want orgasmic equality"

Le pitch: dans l'Angleterre victorienne, le jeune médecin Mortimer Granville trouve une place auprès du Dr Dalrymple, qui soigne les femmes atteintes d'hystérie. Le traitement consiste à donner du plaisir aux femmes pour les soulager. Seul souci: le Dr Granville va vite se retrouver avec une crampe à la main et ne plus pouvoir soigner ses patientes. Il a alors l’idée lumineuse, avec un ami, de mettre au point un objet qui pourra faire le travail à sa place...
Voilà un petit film à l'humour bien anglais, léger et plein de dérision. La réalisatrice Tanya Wexler a choisi de présenter le sujet de la naissance du vibromasseur sous un angle totalement humoristique, en jouant sur le décalage entre la pudeur et les bonnes manières anglaises avec un sujet un peu plus croustillant. Ici, pas de grande réflexion métaphysique sur la condition de la femme et son droit au plaisir, juste un film divertissant et amené intelligemment. Charme british et répliques coquines font de "Oh my God!" un film modeste mais assez savoureux.

dimanche 11 décembre 2011

Shame, ou New-Yornication

Le pitch: Brandon, un new-yorkais trentenaire et solitaire, souffre d'une profonde addiction sexuelle qui l'handicape dans ses relations avec les autres. Quand sa soeur, Sissy, débarque chez lui, sa routine va être quelque peu bousculée.
La valeur du film "Shame" tient essentiellement à la performance exceptionnelle de Michael Fassbender. Cet acteur a quelque chose d'intense, de presque magnétique, parfaitement mis en valeur dans "Shame". Certaines scènes de sexe apparaissent comme une forme d'extériorisation mêlée à un profond désespoir. Des sentiments complexes retranscrits parfaitement à l'écran. Dommage que le réalisateur et scénariste Steve McQueen (II) n'ait pas développé un brin le scénario. On tourne en rond autour des deux personnages principaux, le frère et la sœur, sans vraiment recevoir de réponse. Un sentiment partagé donc, même si je reste à la fois troublée et impressionnée par le talent de Michael Fassbender.