Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


dimanche 30 octobre 2011

Les Marches du Pouvoir, ou la Grande désillusion

Et voilà le 3e film de cette fin d'année où apparaît le beau Ryan Gosling, mis en scène cette fois par George Clooney. Après avoir réalisé en 2006 "Good Night, and Good Luck", George Clooney a choisi d'aborder une nouvelle fois un thème politique, son dada.
Le pitch: Stephen Meyers est un jeune et brillant conseiller de campagne du gouverneur Morris, candidat à l'élection présidentielle. Il tient à gagner en restant honnête et croit sincèrement au candidat qu'il soutient. Des valeurs qu'il va vite devoir abandonner lorsqu'il se retrouve coincé au milieu des manipulations des deux partis concurrents.
Cette 4e réalisation de George Clooney est assez classique. On suit le parcours d'un jeune premier gentil et naïf qui rentre dans le vilain monde politique et réalise qu'il faut devenir méchant et malhonnête pour réussir. Pas de surprise donc. La grande chance de Clooney est de toujours pouvoir s'entourer d'acteurs géniaux, dont entre autres Philip Seymour Hoffmann et Paul Giamatti. En bref, un film bien foutu mais malheureusement pas bien marquant.

jeudi 27 octobre 2011

La Couleur des Sentiments, ou comment réaliser un film teinté de bons sentiments

Le pitch: Skeeter est journaliste. Revenue à Jackson, sa ville natale, et sensible aux problèmes des esclaves noirs, elle décide d'écrire un livre rassemblant plusieurs témoignages de servantes de la ville.
Plein de bons sentiments, peut-être un peu trop, "la Couleur des Sentiments" est un film au montage très classique, rappelant les grands mélos traditionnels américains. Tiré du best-seller du même nom écrit par Kathryn Stockett, le premier film de Tate Taylor est quand même touchant, bien construit et bien interprété. Les 2h30 du film passent toutes seules, animées de quelques gags, et de personnages au caractère bien trempé. Le réalisateur réussit à nous plonger dans le Mississippi des années 60 avec une précision proche du documentaire. En bref, un joli récit, réaliste, mais qui aurait pu être teinté d'une touche supplémentaire de subtilité.

lundi 24 octobre 2011

Paranormal Activity 3... Rise of a Demon

Eh bien décidément, la saga "Paranormal Activity" aura réussi à prouver que les suites sont parfois meilleures que l'original. La preuve: le 3e volet est sans doute le plus effrayant des trois.
Même principe que le 2: un prequel qui montre cette fois les deux héroïnes de la série - les sœurs Kristie et Katie - pendant leur enfance. Ce nouveau chapitre nous permet de mieux comprendre les origines du mal qui suit cette petite famille depuis plusieurs années.
Les réalisateurs ont dû récolter pas mal de bénéfices avec les deux films précédents, vu tous les nouveaux effets spéciaux ajoutés... tout juste ce qu'il faut pour nous faire trembler un peu plus! Le scénario est plus fourni, un peu plus impressionnant et plus dynamique que les volets 1 et 2. Les phénomènes se manifestent plus vite et plus violemment dans la maison, de quoi donner une sacrée chair de poule. Ajoutez une pointe de sorcellerie aux manifestations démoniaques, et vous obtiendrez un véritable petit bijou d'angoisse. Les producteurs songent déjà à un "Paranormal Activity 4". On peut les comprendre vu la rentabilité de la saga!

jeudi 20 octobre 2011

Polisse, ou comment Joeystarr ne nique finalement plus la police

"Polisse" est le nouveau film de Maïwenn qui a remporté le Prix du Jury au dernier Festival de Cannes. Il décrit le quotidien de la BPM - la Brigade de Protection des Mineurs.
Au final, "Polisse" pourrait presque s'apparenter à un documentaire. Les acteurs sont terriblement talentueux, tous autant les uns que les autres, créant ainsi une belle homogénéité et un groupe soudé. Joeystarr, Karin Viard, Marina Foïs, Jérémie Elkaïm, Nicolas Duvauchelle, Karine Rocher, Emmanuelle Bercot, Naidra Ayadi, Frédéric Pierrot... une petite bande d'acteurs qui ont un sacré naturel et une furieuse gouaille. Maïwenn a forcé le trait du réalisme en demandant aux acteurs d'improviser pour plusieurs scènes. La spontanéité des répliques et des réactions a un rendu doublement efficace. On passe du rire aux larmes, de la vanne au drame. Beaucoup d'histoires et d'affaires se croisent, inspirées de faits et de cas réels. Petit bémol: on ne sait pas pourquoi Maïwenn a voulu caser sa famille au milieu de tout ça. Un poil de perso qui arrive dans le film comme un cheveu sur la soupe. Ça n'empêche pas à "Polisse" d'être un film bouleversant, drôle, poignant, plein de vie. Impossible d'y rester insensible.

dimanche 16 octobre 2011

The Artist, ou le blues du show businessman

Michel Hazanavicius a voulu s'aventurer dans la réalisation d'un film muet en noir et blanc. Ma curiosité est drôlement titillée quand je sais que Jean Dujardin, maître en grimaces, tient le rôle principal et a décroché, grâce à celui-ci, le prix de la meilleure interprétation masculine à Cannes.
Le pitch: George Valentin est une grande star du cinéma muet. Il rencontre Peppy Miller qui va, elle, bientôt devenir une grande star du cinéma parlant. Deux destins se croisent: l'un chute quand l'autre brille. L'amour saura-t-il triompher sur l'orgueil?
Véritable exercice de style, "The Artist" est un joli film, plein de charme avec une touche vintage, qui rend hommage aux années 30. Attention, qui dit 'exercice de style' dit également effort d'adaptation aux images et au silence des personnages qui parlent un peu trop longuement dans le vide. Le réalisateur n'a pas bien su adapter ses scènes de dialogue au muet, ce qui amène du coup pas mal de lenteurs dont on aurait pu se passer sur 2h de bobine. Le résultat est tout de même efficace grâce aux acteurs et à leurs mimiques parfois drôles, parfois touchantes mais toujours justes. Difficile de résister à Jean Dujardin et à Bérénice Béjo qui n'en font pas trop, juste assez pour faire passer les bonnes émotions. Une mention spéciale à Uggy, la star canine du film, qui s'est vu, lui aussi, attribuer une palme à Cannes pour sa prestation. Chapeau le chien!

mercredi 12 octobre 2011

Another Earth, ou la possibilité d'un double

Le pitch: Rhoda est étudiante. Un soir, alors qu'une planète ressemblant étrangement à la Terre se profile à l'horizon, Rhoda a un terrible accident de voiture. Un accident dont elle est responsable. Après un séjour en prison, elle cherche à retrouver l'une des victimes de l'accident.
"Another Earth" n'est ni vraiment un film de science-fiction, ni vraiment une histoire d'amour. C'est plutôt un film dramatique, où Rhoda, le personnage principal, cherche à avoir une seconde chance, à se pardonner et se faire pardonner ses erreurs passées. On en vient à oublier cette histoire de deuxième planète Terre, qui apparaît presque comme un prétexte à déplacer l'intrigue dans un scénario un brin fantastique. Le jeu de Brit Marling dans le rôle de Rhoda est délicat et fragile, empreint de pureté. Le film est porté par l'actrice. Dommage que le scénario survole un peu trop l'entourage et l’environnement de Rhoda. Le film aurait pu être bien plus profond. Seul le regard à la fois perdu et pétillant de Brit Marling aura réussi à marquer les esprits.

jeudi 6 octobre 2011

Drive... Definitely drived me crazy!

Un petit chef-d'œuvre vient de voir le jour! Le pitch: Un jeune homme gagne sa vie en conduisant le jour pour des films en tant que cascadeur, et la nuit pour des truands. Un jour, il rencontre Irene, une jeune maman dont le mari est en prison. Cette rencontre va changer ses habitudes et bousculer ses principes.
"Drive" n'est pas du tout un film de course poursuite à la "Fast and Furious", contrairement à ce que le titre peut laisser présager. "Drive" mêle suspense, action et romance. Un film de gangsters, un vrai, tout en intensité, qui réserve quelques scènes bien sanglantes. Une mise en scène maîtrisée et stylisée, où ralentis et plans fixes donnent une profondeur et une puissance folles aux images. On assiste parfois à des minutes entières sans dialogues qui font frémir grâce à un simple échange de regards. L'essentiel des images est filmé dans un paysage nocturne et éclairé par les néons de Los Angeles. Ryan Gosling, la star de cette fin d'année, arrive à garder un visage impassible. Il joue un personnage complexe qui contient ses émotions, un maître de sang-froid qui pourrait rappeler Jean Reno dans "Léon". A ses côtés, on retrouve d'excellents acteurs venant du petit et du grand écran, dont Bryan Cranston de la série "Breaking Bad", Ron Perlman ou Carey Mulligan qui prouve ici qu'elle a beaucoup de talent. La bande originale est un bijou de sons électros, tellement 80's, dont l'envoûtant "Nightcall" de Kavinsky, un Frenchie bien de chez nous.
Le réalisateur danois Nicolas Winding Refn a largement mérité son prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes. "Drive" est le bijou de la rentrée, voire peut-être de l'année. J'en ai encore des frissons, rien qu'à l'écoute de la BO...