Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


lundi 28 novembre 2011

Le Stratège... "Billy Beane is not my manager, he's just a boy who says we are the ones..."

"Le Stratège" retrace l'histoire vraie de Billy Beane, ex-joueur de baseball et manager de l'équipe de baseball Oakland Athletics​. Au début de la saison 2002, il a été dépouillé de tous ses bons joueurs par des clubs concurrents, bénéficiant de plus de moyens. Il décide alors, avec l'aide d'un jeune économiste, Peter Brand, de recruter et de gérer son équipe d'une manière complètement avant-gardiste, c'est-à-dire en se basant uniquement sur des théories statistiques. A la surprise de tous, il engage alors un groupe de joueurs laissés pour compte depuis longtemps.
C'est fou comme les films basés sur des histoires vraies autour du sport peuvent tenir en haleine! Après avoir vu à l'affiche pas mal de films tournant autour de la boxe et du football américain, c'est au tour du baseball de venir sur le devant de la scène. Construite habilement, pleine de rebondissements, on reste scotché à l'intrigue jusqu'au bout des 2h15 que dure du film. Le duo formé par Brad Pitt et Jonah Hill est inattendu, pouvant presque s'apparenter à Laurel & Hardy, mais tellement efficace. Quelques images d'archive viennent habilement illustrer cette étonnante épopée. En bref, un sans-faute pour le réalisateur Bennett Miller.

dimanche 27 novembre 2011

Or Noir, ou le conte des mille et une huiles

Le pitch: dans les années 30, un gisement de pétrole est découvert à la frontière entre deux émirats arabes. Alors que les deux émirs se disputent la propriété du pétrole, un jeune prince se retrouve mêlé à ce différend et va tenter de le résoudre impartialement.
Le nouveau Jean-Jacques Annaud se présente comme une véritable légende orientale. Sous ses airs de grande fresque classique, le film réserve quelques répliques un brin décalées, ajoutant au scénario une touche d'humour, de légère dérision ou de douce maladresse de la part des principaux protagonistes. Tous les ingrédients sont là pour nous passionner. La photographie et les décors sont absolument éblouissants et nous plongent littéralement dans l'univers d'Aladin ou d'Ali Baba. Tous les acteurs, dont mon chouchou, l'excellent Tahar Rahim, se fondent parfaitement dans ce décor moyen-oriental. Même le latino Antonio Banderas est plus que convaincant en émir. En bref, un très beau récit qui nous permet de voyager au coeur du désert pendant deux heures.

samedi 26 novembre 2011

Time Out... "We only got a few minutes to save the world!"

"Time Out" aurait pu être le grand film de science-fiction de cette fin d'année. Lorsqu'Andrew Niccol, le réalisateur de "Bienvenue à Gattaca" et de "Lord of War", s'attaque à nouveau à un sujet un brin fantastique, forcément, on s'enthousiasme!
Ici en l’occurrence, il nous plonge dans un monde où le temps a remplacé l'argent. A partir de 25 ans, il faut gagner du temps pour rester en vie. Will Salas ne supporte plus cette condition, et les différences qu'il y a entre les pauvres, qui travaillent comme des acharnés pour gagner quelques minutes, et les riches, qui ont déjà des dizaines d'années en réserve. Il va se trouver mêlé à une affaire de meurtre et va devoir vite prendre la fuite.
Au final, "Time Out" est une très grosse déception. Voilà un pseudo film de science-fiction, qui n'a vraiment pas su exploiter une bonne idée de départ. Le sujet est ici relaté de manière très manichéenne et très caricaturale. Justin Timberlake, que j'avais trouvé plutôt bon acteur jusqu'ici, est foncièrement mauvais dans son rôle de beau gosse justicier. Les amateurs de grosses scènes d'action pourront peut-être y trouver leur compte, même si l'histoire derrière est bien creuse.

jeudi 24 novembre 2011

L'Ordre et la Morale, ou le Médiateur du Pacifique

"L'Ordre et la Morale" retrace la prise d'otages d'Ouvéa effectuée en avril 1988 par un groupe d’indépendantistes Kanaks, et la négociation entreprise par le capitaine Legorjus. Un dialogue entravé par des politiques plus occupés par une course à la présidentielle que par une quelconque justice.
Ce nouveau film de Mathieu Kassovitz se veut révélateur et un brin offensif, voulant rappeler la vérité sur les évènements tragiques survenus à Ouvéa en 1988. Les faits sont relatés à travers le regard de Legorjus, le personnage le plus impartial de l'affaire. On assiste aux différentes manigances gouvernementales. Pas de grands effets dramatiques, juste les faits dans une nature sauvage, filmée avec talent. Petit souci cependant: les dialogues manquent de naturel, ce défaut étant probablement dû à un petit quelque chose de trop formel dans les formulations et les tons des personnages. Un petit décalage avec le récit de cet épisode réel et historique. A noter que, bizarrement, le film a été censuré en Nouvelle-Calédonie...

dimanche 13 novembre 2011

Contagion, ou comment le battement d'ailes d'une chauve-souris en Chine peut provoquer une tornade virale aux Etats-Unis

Le pitch: Une maladie inconnue au bataillon se répand sur tout le globe. Alors que le Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies tente de décrypter le génome de la maladie et que les sociétés pharmaceutiques se battent pour mettre au point un vaccin, un vent de panique se lève, entraîné par la presse qui n'hésite pas à transmettre de fausses informations.
Ce nouveau film de Steven Soderbergh est réellement réussi. J'avais été déçue par pas mal de ses dernières réalisations, entre autres les deux volets du "Che", "Girlfriend Experience" ou encore son dernier "The Informant". Mais dans "Contagion", j'ai retrouvé sa patte: jeux de filtres et de lumière, alternance entre caméra à l'épaule et plans fixes. Une construction qui lui ressemble. L’ambiance reste très froide et factuelle, ce qui contraste pas mal avec les scènes de débordement et d'affolement de foule. Le film paraît tellement réaliste que l'on a du mal à ne pas sursauter à la première toux ou au premier éternuement entendus à la sortie. Voilà un véritable film catastrophe. Hypocondriaques, s'abstenir!

vendredi 11 novembre 2011

Toutes nos envies... Je ne vais pas bien, ne t'en fais pas

Attention! Voilà un film à la bande-annonce hautement mensongère! On pensait voir deux juges se battre contre des sociétés de crédit. Au final le film tourne surtout autour du personnage interprété par Marie Gillain, soit une juge qui réalise qu'elle a une tumeur au cerveau et qui refuse de se faire soigner, en prenant bien soin de n'en parler à aucun de ses proches. Le sujet de la bataille au crédit ne fait qu'apparaître furtivement, comme si cela avait été pour Philippe Lioret un prétexte pour réaliser un nouveau drame. Marie Gillain, en grande justicière et victime d'une tumeur, a des allures de personnage égoïste et irresponsable qui ne la rend pas forcément attachante. Un gros mélodrame bien dégoulinant de pathos, où les deux acteurs principaux, Vincent Lindon et Marie Gillain, ont parfois des sursauts de jeu exagérément tragique, eux qui normalement maîtrisent la sobriété. En bref, voir la bande-annonce aurait été amplement suffisant.

dimanche 6 novembre 2011

Les Aventures de Tintin: le Secret de la Licorne, ou les Aventuriers de la Licorne perdue

J'étais bizarrement un peu réticente au début: des Américains viennent nous piquer une star européenne pour en faire un film d'animation... Il faut avouer que seul un Américain pouvait réussir un aussi bon policier animé.
Ce premier Tintin - évidemment, il y en aura d'autres - rassemble les trois albums suivants: "Le Crabe aux Pinces d'Or", "Le Secret de la Licorne" et "Le Trésor de Rackham le Rouge". Ici, Tintin se retrouve plongé dans une enquête folle, après avoir acheté une mystérieuse maquette du bateau la Licorne. Elle cacherait un secret à propos du trésor d'un certain Rackham le Rouge.
Cascades, action, divertissement, tout cela concentré dans un seul film aux décors quasi réalistes. On retrouve tous nos personnages favoris, très fidèles aux albums d'Hergé. Ne manquait que le professeur Tournesol, qui, on l'espère, apparaîtra dans le prochain! Il m'a fallu un brin de temps pour m'habituer à entendre "Tinetine" au lieu de "Tintin". Mais le film est carrément réussi! Merci à messieurs Spielberg et Jackson pour la réalisation et la production de cette adaptation dynamique et enthousiasmante!

Poulet aux prunes, ou le Violoniste au bois dormant

Le pitch: Nasser Ali Khan, grand musicien, perd le goût de vivre le jour où sa femme casse son violon. Il décide alors de rester couché et d'attendre la mort. Il commence à songer à ses enfants, à sa famille, à sa jeunesse... jusqu’à se remémorer un amour passé, le drame de sa vie.
Après avoir adapté leur bande dessinée "Persepolis" à l'écran, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud ont voulu réaliser un film. Le résultat est très réussi esthétiquement. Le film se déroule à la manière d'un conte, mettant en scène plusieurs tableaux. Une jolie fresque persane, fantastique et naïve à la fois, rassemblant un casting assez savoureux, de Mathieu Amalric à Edouard Baer, en passant par Chiara Mastroianni et Maria de Medeiros. On peut juste reprocher au film d'être parfois un brin décousu, passant sans arrêt d'un style d'image et de narration à un autre. Mais l'originalité de ce joli conte d'amour vaut bien le détour.

mercredi 2 novembre 2011

Intouchables, ou comment redonner du sens à la blague "pas de bras, pas de chocolat"

"Intouchables" est inspiré d'une histoire vraie. Celle de Philippe Pozzo di Borgo, aristocrate devenu tétraplégique suite à un accident en parapente, et d'Abdel Sellou, banlieusard ayant fait un petit séjour en prison. L'histoire d'une rencontre et du début d'une grande amitié.
Comme d'habitude, François Cluzet est génial et son duo avec Omar Sy est réellement crédible. Encore un film qui sait swinguer entre scènes hilarantes et séquences émouvantes. Je crois d'ailleurs n'avoir pas ri aussi franchement au cinéma depuis longtemps. Car même si l'histoire est inspirée d'une histoire vraie, on retrouve l'humour et le naturel d'Omar. Un scénario touchant basé sur une belle histoire d'amitié, qui a su mettre beaucoup de légèreté dans un récit qui aurait vite pu virer à la caricature et au pathos. En bref, un film intense à voir absolument.