Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


mardi 30 juin 2009

Le Grand Chef, ou comment avoir les papilles en émoi devant un écran

A force de parler de menus, j'ai décidé d'aller voir Le Grand Chef, un film hautement gastronomique, dont un extrait m'avait déjà fait saliver.
Le sujet : 2 chefs, Seong-Chan, le gentil, et Bong-Joo, le méchant, se retrouvent après plusieurs années lors d'une compétition nationale de cuisine. Un concours sans merci va alors être mené.
Parfois un peu lent, parfois un peu désordonné, parfois en équilibre entre mélo et burlesque, Le Grand Chef arrive à capter le spectateur grâce notamment aux scènes culinaires, où l'on reste attentif à chaque coup de couteau, chaque bouillonnement d'eau, chaque grésillement de cuisson. Le réalisateur Jeon Yun-Su a voulu mettre en scène avec grand soin chacun des plats présentés, en s'armant de grands chefs coréens durant le tournage. Une jolie manière de valoriser les traditions culinaires coréennes. On se laisse donc porter par l'histoire et ses personnages, rythmée par les différentes étapes du concours.
Une comédie qui ouvre l'appétit, gargouillements de ventre garantis!

mercredi 24 juin 2009

The Hangover... Désolé pour hier soir...

Je vous avais promis un menu plus comique... ne cherchez plus, il est là!
Voici une succulente comédie comme on en voit rarement. Juste dosée comme il faut, avec un montage rythmé, juste assez de rebondissements pour ne pas s'ennuyer, et une bande son Rythm'n'blues dynamique. A s'en lécher les doigts!
Le pitch pourrait rappeler un brin celui de Very bad things (une comédie avec Christian Slater et Cameron Diaz de 1998... le titre a d'ailleurs peut-être inspiré les traducteurs du titre original...??). Mais rassurez-vous, The Hangover est à un niveau bien plus élevé.
Doug va se marier. 2 jours plus tôt, lui et 3 amis partent à Las Vegas pour un enterrement de vie de garçon digne de ce nom sur la côte californienne... "What happens in Vegas stays in Vegas...!". Un léger souci: le lendemain matin, Doug a disparu et aucun des 3 futurs témoins ne se souvient de ce qui a bien pu se passer durant la nuit...
J'avoue avoir eu un peu peur avant d'aller voir le film, le réalisateur Todd Phillips étant aussi le scénariste de Borat. Mais une fois le générique lancé, on est d'entrée de jeu dans l'ambiance. Grâce au rythme, grâce aux gags, mais aussi grâce aux solides liens qui unissent cette bande d'amis et l'investissement des personnages dans la recherche du Doug perdu, qui se fait vraiment ressentir. A tel point que le spectateur s'implique dans la reconstitution progressive de la nuit, en recollant les morceaux petit à petit. Un délire de qualité, sincère et efficace, où l'amitié, l'humour et l'énergie sont bien menés et bien mesurés, sans aucune lourdeur.
On parlerait déjà d'un The Hangover 2 en préparation... affaire à suivre de près.

mardi 23 juin 2009

Jeux de Pouvoir, ou The Collins Identity

Pour bien commencer ma semaine, j'ai voulu déguster un petit conflit politico-journalistique en compagnie de Russell Crowe, quelques kilos et quelques cheveux après Gladiator, mais quelques collants avant Robin des Bois.
Ce dernier joue le rôle d'un journaliste, Ben Affleck celui de son ami député. D'entrée de jeu, l'ombre s'annonce. Un scandale noircit la carrière politique du député Collins: son associée Sonia Baker meurt soudainement, lui pleure en annonçant son décès en pleine conférence, et des accusations de tromperie s'ensuivent. Le journaliste McAffrey va alors chercher à déceler les causes de cette mort mystérieuse, et la mort de Sonia Baker se montre un peu plus préméditée et beaucoup moins nette qu'elle n'y paraît...
D'où le début d'une enquête haletante...

L'histoire est bien menée. Assez classique certes: l'histoire d'
une méchante grosse multinationale qui est prête à mener un énormissime complot pour arriver à ses fins. Mais on reste en haleine. Les scénaristes (dont entre autres Tony Gilroy, maître du suspense, à qui l'on doit les scénarios de la trilogie Bourne, L'associé du diable ou encore Michael Clayton) ont voulu glisser dans l'histoire une ode à la presse papier vs. une information plus interactive et moins prestigieuse transmise aujourd'hui par internet. Un fil d'Ariane qui est soutenu tout le long du film par quelques clins d'œil.
Un grand thriller donc, où les nœuds et les enjeux de l'enquête sont bien plus mis en avant que dans les films de genre habituels, au lieu d'une overdose d'action et de bastons.
Je continue quand même à préférer Ben Affleck derrière la caméra, où il avait déjà excellé avec Gone baby gone, p
lutôt que devant.
Prochaine dégustation dès demain, pour un menu un peu plus comique...

lundi 15 juin 2009

Lascars... So get out your seats and jump around!

C'est qu'il y avait une sacrée bande de lascars ce soir-là au UGC Ciné Cité des Halles! Et ils ont mis l'ambiance! Comme on n'en avait jamais vu!
9 ans après la série sur Canal+, les Lascars rappliquent sur grand écran. Et c'est qu'ils aimeraient partir en vacances en plus de ça. Tony Merguez va tenter de rassembler assez d'argent pour amener son pote José Frelate à Santo Rico. José, de son côté, va essayer de gagner son été de façon un peu plus réglo... jusqu'à ce que tout se complique... l'été des Lascars va être chaud...
!
Lascars va faire vibrer vos cordes rythmiques, grâce aux vibes de la bande son, dirigée par Lucien Papalu, entre House of Pain et De La Soul... de quoi bien décoller vos tympans! Du rap, du verlan, des personnages complètement barrés. Un mélange détonant. Des éclats de rire à volonté, grâce notamment aux voix exceptionnelles de Vincent Cassel, Frédérique Bel ou Gilles Lelouche qui n'hésitent pas à en faire trop... et ça leur va foutrement bien! Du début à la fin, Lascars ne perd pas une seule étincelle de son dynamisme de dynamite. Et tout ça dans un univers graphique unique, entre tags et caricatures, les personnages dessinés d'un trait proche de l'esquisse, mais dans un décor tridimensionnel étudié et travaillé à la loupe.
Une seule expression aux lèvres des spectateurs qui sortent de la séance: "Lascars... truc de ouf!!"

samedi 13 juin 2009

La fenêtre, ou comment de sa fenêtre en face, caresser le plexiglas

Une fenêtre ouverte sur la nature... En regardant l'affiche, on aimerait bien contempler ce joli paysage, le visage réchauffé par le soleil. Et l'affiche est une belle entrée dans le film. Car il y a pas mal de contemplation et énormément de ressenti dans le film réalisé par l'argentin Carlos Sorín.
Don Antonio, vieil homme bien entouré et bien seul à la fois, vit en pleine campagne, loin de tout, loin de tous. Fatigué suite à un accident cardiaque, il regarde à la fenêtre de sa chambre, en pensant à l'arrivée imminente de son fils, au rêve délicieusement étrange qu'il vient de faire, au nouveau livre qu'il rédige... L'envie d'aller marcher dans les champs lui vient alors... comme son ultime promenade...

Il faut se laisser imprégner par l'atmosphère paisible de la maison San Juan pour être charmé. De la douce brise à la caresse des rayons du soleil, du son étouffé des notes de piano au tic tac régulier des pendules, chaque son, chaque mouvement est délicatement découpé pour mieux nous toucher. De très beaux plans ponctuent le récit.

Un film sensoriel, où l'on se laisse bercer par la douceur de l'air.
Juste en se penchant à cette fenêtre...

Je vais te manquer, ou coup de foudre à Roissy-Charles de Gaulle

Entre Paris et le Québec, un écrivain est séduit par Julia, Julia dit au revoir à ses deux filles, Lila recherche son prince charmant, le "prince" Olivier ramène sa fille, deux amoureux de jeunesse se revoient plus de 50 ans plus tard... Un chassé croisé amoureux qui s'est donné rendez-vous au milieu d'un aéroport.
A première vue, le casting est impressionnant: Pierre Arditi, Carole Bouquet, Michael Lonsdale... Mais pour sa première réalisation, Amanda Sthers nous présente plutôt un grand désordre amoureux. Certaines des interprétations sont très belles et très touchantes, notamment celles de Carole Bouquet et du trio qui l'entoure : Mélanie Thierry, Cécile Cassel et Pierre Arditi. Pour la simple raison que ce bout de scénario est le point de départ du film, et possède le plus de relief émotionnel. Les autres morceaux de vie sonnent malheureusement un peu creux.
Une première pas très convaincante donc, qui manque d'un petit quelque chose, peut-être une pincée de sincérité ou une goutte de finesse.
En vous laissant évaluer l'assaisonnement par vous-même.

jeudi 11 juin 2009

Sunshine cleaning, ou comment s'émouvoir devant une pecan pie

Quand Peter Saraf, Marc Turtletaub et Jeb Brody, les producteurs de Little Miss Sunshine, et Glenn Williamson, le producteur d'Eternal sunshine of a spotless mind, se réunissent, c'est pour produire un nouveau rayon de soleil! Car Sunshine cleaning est bel et bien un petit bijou inspiré d'un simple flash info entendu à la radio.
Pourquoi Sunshine cleaning? Parce que deux soeurs, Rose et Norah, ont besoin d'argent et décident de monter un business de nettoyage de scènes de crime. Parce que le film est une ode à l'espoir. Et parce que le film rayonne grâce au sourire d'Amy Adams, grâce à la complicité de la famille Lorkowski, et malgré tous les tracas qui viennent bousculer leur vie.
Une pépite de bonne humeur, une perle de tendresse, du 24 carats d'émotion. Le scénario brille d'originalité, de légèreté et de sincérité. On sourit beaucoup, on rigole pas mal, on renifle un peu. Un halo de bonheur.
La tagline du film est "Life's a messy business". Eh bien Sunshine cleaning réussit à nettoyer les vilaines poussières qui pourraient ternir nos idées!

mercredi 10 juin 2009

Amerikka, ou comment j'ai compris la signification du terme "échec et mat"

Cherien Dabis s'est fortement inspirée de son expérience personnelle pour réaliser Amerikka, ayant elle-même vécu la diaspora palestinienne vers les États-Unis dans sa jeunesse avec sa famille.
Mouna et son fils Fadi décident de partir et de s'installer aux Etats-Unis, épuisés de se sentir emprisonnés dans leur propre pays. Dès leur arrivée, tout devient compliqué, et l'intégration difficile.
Le résultat à l'écran est assez réussi, drôle et tendre, même si les situations présentées ont un petit air de guide du parfait déraciné. On se doute bien et on comprend avec le film que la situation d'exilé est une rude expérience. L'identité semble se perdre, on ne sait plus trop à quelle terre on appartient, et quel est le meilleur choix pour soi et sa famille: être dans un territoire occupé, même s'il s'agit de sa terre natale, ou être dans un territoire libre, mais où l'on est considéré comme un étranger. Seulement, cette dernière partie a été traitée par la réalisatrice de manière un peu trop caricaturale. D'où un vague air de déjà vu à la sortie...
Un film tout de même touchant, joliment joué, mais qui ne tire, selon moi, pas assez son épingle du jeu. Pour l'anecdote, j'ai compris grâce au film l'expression "échec et mat", qui vient de l'arabe "Al Cheikh Mat". En vous laissant deviner le sens...

lundi 8 juin 2009

Departures, ou la mise en bière pour les nuls

Dans un premier temps, Departures semble traiter d'un sujet pas très rigolo: Daigo, violoncelliste dont l'orchestre vient d'être dissous, décide de retourner dans sa ville natale, en province, avec sa femme. Sur un malentendu, il y trouve un travail d'embaumeur de corps... un métier qu'il va d'abord cacher à sa femme, car avoir des défunts comme collègues n'est pas très populaire...
Mais dans un second temps, le sujet un brin rude s'allège et surfe sur une large palette d'émotions. Le réalisateur japonais Yojiro Takita a su doser comique et dramatique, pour mieux nous saisir. Des rires aux larmes, le thème de la mort est traité justement, et amène à s'interroger sur le rôle de Daigo, ou comment ce dernier va comprendre l'enjeu de son métier: en rendant une touche de vie au défunt, il lui rend hommage et respect. La mise en bière apparaît comme un véritable art d'harmonie et de précision. Chaque geste est pesé, entre délicatesse des mouvements et beauté de la cérémonie. L'équilibre entre la poésie des traditions et l'ardeur des sentiments des personnages est balancé et joliment rythmé. Une histoire très touchante, avec une touche d'excentricité japonaise glissée dans les situations comiques.
On comprend pourquoi l'Oscar du Meilleur film étranger lui a été attribué.

vendredi 5 juin 2009

Confessions of a shopaholic & The women, ou une petite sélection de films à voir juste entre fiiiiiiiiiilles

Ces deux films pourraient avoir l'air de s'adresser au même public, mais sont pourtant de genres assez différents. Car si le 1er, une adaptation de roman, ne se prend pas au sérieux, a choisi la touche ludique et montre des images flashy et colorées, le 2nd, un remake, prend un parti plus féministe, et se veut un peu moins 'fun'. Mais rassurez-vous, dans les deux on parle d'amour, d'amitié et de shopping.
Confessions of a shopaholic garde un ton léger, grâce notamment aux mimiques d'Isla Fisher. Ce bout de femme a un côté assez charmant, car flanqué d'un brin de dérision et de fantaisie. Le roman 'chick lit' a été assez bien retranscrit à l'image. Je m'attendais à encore plus de rires et d'attendrissements de la part du réalisateur de Muriel et du Mariage de mon meilleur ami, mais en même temps, le film garde le juste ton 'girly'.
De l'autre côté, The women a un ton un peu moins léger, même s'il s'agit ici aussi d'un film divertissant féminin, et narre l'histoire assez classique de la femme trompée et soutenue par ses copines. Touche intéressante: on ne voit pas un seul homme de tout le film (sauf à la toute dernière image...), ce qui permet à l'histoire de ne pas virer au mélo et d'éviter scènes de disputes ou de retrouvailles. On s'amuse un peu, mais pas de grands émois ni de grandes surprises. Je suis juste curieuse de voir si la patte est plus authentique dans le film original, réalisé par George Cukor en 1939.
A vous donc de faire votre choix, mais n'oubliez pas... for Women only!