Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


samedi 30 mai 2009

Un éclair de génie... et l'essuie-glace intermittent fut!

Encore une affiche qui m'inspirait bien, pour une raison inconnue. Entre autres pour Greg Kinnear, acteur que j'aime pour de nombreux rôles (Little Miss Sunshine, Nurse Betty, Pour le pire et pour le meilleur) toujours joués avec qualité. Et j'ai dû batailler pour aller voir le film, vu qu'il ne se joue que dans une seule salle dans tout Paris : au UGC Orient Express, petit cinéma caché au fin fond du Forum des Halles.
Mais le film valait le détour! Une jolie surprise qui narre l'histoire de Robert Kearns, professeur d'université et inventeur à ses heures. Jusqu'à l'éclair de génie, the flash of genius : il trouve la solution technique et crée l'essuie-glace intermittent. Il va cependant devoir se batailler pour la reconnaissance de son invention, face à une grosse entreprise automobile...
Le film a un juste équilibre, séparé en trois chapitres : la naissance de l'invention, le rêve qui s'écroule, et le chemin jusqu'au procès. Les enjeux du procès sont justement exposés : la reconnaissance, l'argent, la confiance, le temps perdu pour un objectif auquel personne ne croit.
Un joli film donc, intéressant, où l'on comprend un peu mieux l'enjeu d'un créateur.
Une première réalisation de Marc Abraham réussie, basée sur une histoire vraie. Dommage que le film soit aussi peu distribué...

mercredi 27 mai 2009

Quelque chose à te dire, ou comment ne pas être sûr(e) de vouloir l'entendre

Chronique d'un thème annoncé au début du film, ou comment les enfants, à l'insu de leur plein gré, reproduisent le même schéma de vie que les parents, tant sur le plan négatif que positif.
Alice rencontre Jacques. Ils tombent amoureux. Tout se bouscule quand l'une découvre un lien secret qui les unit et quand l'un veut dévoiler et résoudre ce secret à sa façon.
Le jeu des acteurs, le scénario et le montage frôlent dangereusement le mélo... et pas du bon côté...
On retrouve des 'tites erreurs à droite à gauche (le téléphone, ça se tient dans l'autre sens pour prendre une photo... hum), des ralentis aux moments où l'on s'y attend trop, les violons à fond les décibels à chaque scène de baiser, des jeux parfois un peu forcés... bref un peu de "too much", pour une histoire qui n'en avait vraiment pas besoin en plus...!
En bref, si vous n'aimez pas les polars à l'eau de rose (un nouveau genre, en voie d'expansion), ne laissez pas Cécile Telerman vous dire ce fameux quelque chose. Si vous aimez les cascades de coups du hasard et coups de théâtre, alors éventuellement, tendez une oreille.

mardi 26 mai 2009

Looking for Eric, ou comprendre ce que pense une mouette en suivant un chalutier

Un avertissement avant le coup de sifflet! Ce film n'est pas forcément un film pour les fans absolus de football en général ni d'Eric Cantona en particulier.
Looking for Eric, tiré à la base d'une idée de scénario made by Eric Cantona, est avant tout un film made by Ken Loach, même si ce dernier ne nous avait pas habitués à réaliser des comédies. Mais le réalisme social Loachien est quand même présent, en fond, derrière les rires.
Car il s'agit bel et bien d'une comédie, où les grandes tirades d'Eric Cantona sont citées en excès et dérision, par Cantona lui-même qui plus est! Rien qu'en relevant celles du film, on pourrait bien écrire un livre! Cantona apparaîtrait presque comme un Van Damme footballistique.
Eric Bishop, postier à la dérive, obsédé par son amour de jeunesse, Lily, perdu de vue depuis trop longtemps, s'enfonce dans la déprime et le renoncement. Jusqu'à ce que son idole, Eric Cantona, lui apparaisse et lui donne une bouffée d'énergie pour un souffle de changement ...
Looking for Eric est un film assez surprenant car il arrive à mêler deux univers. D'un côté, celui d'Eric Cantona, l'idole, présenté quasi sous forme de documentaire, images à l'appui. Son personnage, même tourné en dérision, et même si Eric Cantona n'est pas le meilleur acteur de l'année, a du charisme et reste convaincant. De l'autre côté, l'histoire d'Eric Bishop, le fan, mêle social et comédie. Son entourage est touchant, son histoire personnelle aussi. Deux Eric's aux univers opposés... mais dont le mélange réussit à merveille! Carton rouge si le film ne vous fait pas rire!
Un bémol cependant sur la bande son, qui semble sortir tout droit d'un documentaire animalier... avec des mouettes peut-être? Parce que... les mouettes... si elles suivent un chalutier... c'est parce qu'elles pensent que des sardines seront jetées à la mer! A méditer...

vendredi 22 mai 2009

Los abrazos rotos, ou les étreintes au bord de la crise de nerfs

Alors que le jury de Cannes, sous la présidence d'Isabelle Huppert, va devoir se couper du monde pendant 24h pour délibérer et décerner la palme ce dimanche 24 mai, je suis allée regarder un des films en compétition : le dernier Almodóvar, por supuesto !
Plusieurs de ses œuvres font déjà partie de mes cultes, comme, dans le désordre, La flor de mi secreto, Mujeres al borde de un ataque de nervios, Tacones lejanos, Hable con ella ou encore Todo sobre mi madre. Bon j'avoue, cela fait une sacrée brochette d'Almodóvar... encore un chouchou!
Si j'aime la patte Almodóvar, c'est pour trois raisons : les couleurs vives, les plans rapprochés et les personnages, toujours au bord de la dérision, toujours aux caractères affirmés.
Dans Los abrazos ratos, les thèmes chers et récurrents à Almodóvar ont été mélangés, mixés pour mieux être unis : l'amour, la jalousie, le cinéma. Le personnage principal, un scénariste aveugle, raconte au fils de son agent un secret (nan nan, pas au fils de son agent secret) qui a été enterré et tu pendant des années. Ce secret, c'est l'histoire de l'amour de sa vie, comment il l'a gagné, comment il l'a perdu.
Un vrai beau drame donc. Penélope Cruz en est l'héroïne. Mais encore une fois, Almodóvar a cette façon assez surprenante de traiter un drame sans que rien n'y paraisse. Grâce à des digressions comiques (notamment le film dans le film, auto clin d'oeil d'Almodóvar à son propre cinéma) et grâce à des personnages parfois à la limite du burlesque (notamment Ray X, l'élément perturbateur... ou plutôt l'élément révélateur, déclencheur de cette vague de réminiscences qui crée l'histoire). Un beau film qui manque toutefois très légèrement de rythme, contrairement aux films cités précédemment qui gardent verve et excentrisme du début à la fin. C'est d'ailleurs ce qui m'a manqué dans les derniers Almodóvar, comme si l'énergie avait voulu être troquée par plus de narration. Mais c'est le seul mini reproche que je pourrais faire au génie.
En attendant, Almodóvar reste ultra fidèle à ses acteurs, et joue toujours avec les mêmes têtes d'affiche. Un petit jeu de mémoire à faire à la sortie du film sur le casting : qui a joué dans quel(s) Almodóvar?! Alors alors... qui était Harry Caine dans La mala educación? Et la femme qui lit sur les lèvres dans Hable con ella?

dimanche 17 mai 2009

Millenium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, ou comment rentrer dans la Saga Suédoise

Depuis le temps qu'on entend parler des livres, et maintenant du 1er film de la trilogie, j'ai quand même réussi à aller voir le film à l'aveugle, sans rien connaître du sujet.
En bref, un journaliste est amené à mener une enquête sur la disparition d'une jeune fille qui a eu lieu plus de 40 ans plus tôt. Sa rencontre avec une jeune hacker professionnelle va le faire avancer d'un grand pas dans son enquête et ils vont ensemble découvrir des secrets de famille pas très jolis jolis.
Le film est bien joué, bien fait, mais suit le schéma classique du thriller policier. L'intrigue, les différentes étapes de l'enquête et le dénouement sont du coup très prévisibles. Le réalisateur a également voulu forcer le trait pour les séquences 'émotion', en sortant les violons et l'orchestre qui s'ensuit... Un petit manque de surprises et de finesse donc, mais on reste quand même attentif pendant 2h30, ce qui n'était pas une mince affaire. Comme l'histoire est bien imaginée, cela donne plutôt envie de lire les tomes 2 et 3 que de voir les prochains films.
Une grande découverte tout de même pendant le film : pas mal de sons et d'expressions suédois ressemblent à l'anglais. J'ai ainsi miraculeusement compris quelques mots, comme notamment "meurtrier" qui se dit "mördare"! Tentez l'expérience, c'est assez amusant!

samedi 16 mai 2009

Un mariage de rêve aka Easy virtue (à la recherche bis du traducteur des titres originaux... il est où??)

Je m'attendais, après avoir vu maintes et maintes fois la bande annonce, à une bonne grosse comédie, à la limite du graveleux. C'est pourquoi j'ai mis un peu de temps à aller voir le film, et ne me suis pas jetée dessus dès sa sortie.
Perdu! Ce qu'annonce la bande-annonce n'est pas tout à fait juste. Ici on oscille entre comédie et situations 'dramatiques'. Dramatiques, car Jessica Biel est bien malmenée pendant ces 1h30 de petite vertue.
Les acteurs sont excellents! Et pour cause, quel casting : Kristin Scott Thomas, Colin Firth... des professionnels des films à costumes! Pour la petite histoire, John Whitaker revient dans le domaine familial, avec, ô surprise, sa femme, le couple étant fraîchement marié. Au grand désespoir de la mère de John, la mariée est une Américaine, Larita, qui ne correspond pas du tout à ses normes et à l'idée qu'elle se faisait de la future de son fils. De coups bas à décharges électriques, on assiste à un véritable jeu du chat et de la souris. Larita, après avoir essayé de s'intégrer dans la famille Whitaker, baisse les armes, et se prête également au jeu, et avec talent!
On tourne un tout petit peu en rond, mais le casting vaut vraiment le détour! Et en VO s'il vous plaît, pour le plaisir des accents... so british!

lundi 11 mai 2009

Good morning England... I love Rock'n Roll, so put another dime in the jukebox baby!

Prenez des acteurs 100% british, tout droit sortis des séries IT crowd ou Coupling, saupoudrez d'une bande son à tomber pour tous les amateurs de rock, du vrai, des Kinks aux Who, de Jimi à Bowie... et vous obtiendrez un divertissement vraiment agréable à regarder!
Après avoir, entre autres, écrit les scénarios des comédies romantiques 4 mariages et 1 enterrement, Notting Hill et Love actually, que je vous conseille vivement de voir (si ce n'est pas déjà fait), Richard Curtis a retiré sa touche romantique pour nous offrir une petite leçon de pop rock, et nous parler des radios libres anglaises dans les '60s. En gardant son humour 'so british', bien évidemment. On suit donc les aventures de Radio Rock et de ses DJs, à bord du bateau depuis lequel ils émettent leurs programmes, en pleine Mer du Nord.
Un ton léger, un montage plutôt réussi, avec quelques transitions dynamiques, travaillées avec rythme et style. Le scénario est peut-être un brin décousu. On sent que trop d'éléments ont voulu être casés dans l'histoire, d'où un petit côté désordonné.
Cela ne gâche rien au plaisir que l'on en tire et à l'envie irrésistible d'avoir toute la bande originale du film dans sa playlist (si ce n'est pas déjà fait).
Une mention spéciale pour le générique de fin... a tribute to pop and rock music!

lundi 4 mai 2009

Je l'aimais, ou comment repartir dans l'tourbillon de l'amour

Article à lire avec 'Run and hide' d'Anna Chalon en fond musical
La magie du cinéma, c'est parfois ça. D'attendre beaucoup d'un film et de voir qu'il a dépassé ses espérances.
Après Se souvenir des belles choses et L'homme de sa vie, j'étais tombée amoureuse de la manière dont Zabou Breitman prend les sentiments et les raconte à l'écran. Dans la narration, dans les images, dans le montage.
Toujours simple, toujours esthétique et toujours juste.
Ici je m'attendais à un flot de belles émotions, vu que j'avais déjà lu le livre d'Anna Gavalda, qui m'avait bien émue. Pour la première fois, je dois avouer que j'aurais préféré ne pas avoir lu le livre avant. Tant pis. J'ai quand même été transportée. Zabou Breitman n'aime pas trop que l'on parle du contenu du film, et c'est vrai que cela gâche un peu le plaisir. Je vais alors tâcher de ne pas trop en dire.
Juste dire que c'est avec grâce et poésie que la réalisatrice a réussi à filmer ce drame amoureux. Daniel Auteuil est splendide, touchant. Marie-Josée Croze est sublimée, comme si filmée à travers les yeux de Pierre, un des personnages. Les transitions entre la narration de Pierre et l'histoire de Pierre et Mathilde sont troublantes et délicates à la fois. On parle de prise de risque, de peur, des choix de l'amour et de la vie.
Zabou Breitman a réussi à saisir ces moments où l'on pense à l'aimé qui n'est plus là, quand un mot, un objet, un souffle nous arrachent de la réalité et nous rappellent à cet autre trop absent, comme dans un rêve où l'on aimerait rester.
Toujours en gardant un ton simple, beau et juste.
C'est officiel, Zabou Breitman fait désormais partie de ma liste de chouchous...

dimanche 3 mai 2009

The pleasure of being robbed, ou la vie volée d'une pickpocket

A partir d'une idée de court métrage, Joshua Safdie a décidé de réaliser son 1er long métrage pour en faire The pleasure of being robbed. Même si le film est à la fois une plume de légèreté et un élan de liberté, on sent que le court a été dilué au profit du long, et qu'il manque un petit quelque chose pour boucler la boucle, et fermer cette parenthèse enchantée.
On suit Eleonore, jeune femme aux petits penchants pique-poches, dans New York et ailleurs durant quelques jours. Son intention n'est pas de voler pour un bénéfice concret, du moins elle n'en a pas l'air, mais plutôt de s'approprier des morceaux de vie des autres à travers leur bric-à-brac personnel, trouvé au fond de leur sac. Un rituel à la "donne moi ce que tu as, je te dirai qui tu es".
Même si les images coulent naturellement et que les personnages ont ce petit quelque chose d'attachant et d'insaisissable, on en sort avec une impression de pas assez. On ne sait pas où on va, on se laisse porter, et on est finalement lâché au milieu de l'histoire avec le sentiment d'être un peu perdu, un peu démuni.
Un peu comme si on venait d'être volé... on ne sait juste pas vraiment si plaisir il y a ou pas...

samedi 2 mai 2009

Sœur Sourire, ou comment ne plus pouvoir se sortir de la tête un certain petit refrain

Par un mardi soir, je m'en suis allée tout simplement voir Sœur Sourire.
Avis mitigé. J'avoue être partagée par le film biographique de Sœur Sourire, ou Jeanne-Paule Marie Deckers, interprète du célèbre "Dominique", qu'elle enregistra au profit de son ordre.
Même si le réalisateur Stijn Coninx affirme ne pas avoir voulu prendre parti dans son film, l'Eglise est présentée comme la méchante exploiteuse de Sœur Sourire, et Sœur Sourire comme la gentille bonne sœur, toute pleine de gaîté et de bonne volonté, poursuivie par le mauvais sort.
Apparemment, Sœur Sourire était un surnom qui ne collait pas du tout à la personne, vu qu'elle avait très mauvais caractère et une personnalité pas facile à vivre. Or ici, Sœur Sourire va comme un gant à l'interprétation de Cécile de France. Comme si sa personnalité et son vécu avaient été réduits, aplatis. Le film dans l'ensemble est bien construit, de l'ascension vers la notoriété dans un premier temps, à la descente aux enfers dans un second. Les interprétations sont jolies, mais je reste sceptique quant à l'angle narratif choisi.
Je ne pourrai quand même pas m'empêcher de sourire en entendant ce petit air...

« Dominique-nique-nique s'en allait tout simplement,

Routier pauvre et chantant.

En tous chemins, en tous lieux, il ne parle que du Bon Dieu,

Il ne parle que du Bon Dieu. »

Celle que j'aime, ou un peu, passionnément... pas du tout!

Je me suis forcée! Vraiment! Forcée à rester dans la salle! Et croyez-moi, ça n'a pas été chose facile!
A la lecture du synopsis, je me suis dit, une nouvelle jolie histoire d'amour par Elie Chouraqui, à la " il l'aime, elle l'aime, mais qu'est-ce que c'est compliqué quand même tout ça".
En effet, c'est bien compliqué! Et affligeant avec cela!
Déjà, de grosses réserves sur les interprétations, et tout le long du film, l'anti-confiance règne, la mère est bien plus irresponsable que son propre fils, le tout dans un joyeux bazar scénaristique.
Résultat des courses : je rentre dans la salle légère et en sors sur les nerfs... Bref, je ne m'étalerai pas beaucoup plus sur le sujet et conclurai par un simple "n'y allez pas".