Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


samedi 23 avril 2011

Rabbit Hole, ou de l'autre côté du miroir

On parle pas mal de Nicole Kidman en ce moment, mais plus pour des raisons (chirurgico)esthétiques que filmiques. A tort, vu qu'elle fait un très beau retour avec Rabbit Hole.
Le pitch: Becca et Howie ont perdu leur fils depuis quelques mois. Ils vivent ce deuil et cette douleur chacun différemment, et les traversent par étapes. Howie se raccroche a un groupe de discussion. Becca se rapproche de Jason, l'adolescent qui a accidentellement renversé son fils.
"Rabbit Hole" est un film dramatique mais qui réussit à jouer sur le ton de l'humour, malgré la gravité du sujet. Nicole Kidman tient un rôle dramatique, mais pas larmoyant, qui a failli lui rapporter un Oscar. Elle et Aaron Eckhart interprètent très joliment et très simplement le couple Becca/Howie. L'approche du scénario est délicate, pleine de douceur, de dérision et de légèreté. On suit attentivement le deuil de Becca et Howie. Le réalisateur a glissé dans le film une très jolie mise en abyme grâce à la bande dessinée créée par le personnage de Jason. Un très beau film. Plongez-y.

Source Code, ou retour vers le passé

Le pitch: Colter Stevens, un soldat américain, participe à son insu à un procédé expérimental: il revit les 8 dernières minutes de la vie d'un homme, mort lors d'un attentat, et doit découvrir pendant ce laps de temps qui est à l'origine de cet attentat. En parallèle, Colter essaie de comprendre comment il est arrivé là.
Il faut avouer que la bande-annonce de "Source Code" n'était pas bien claire et ne permettait pas de savoir à quel genre de film s'attendre, entre action, fantastique et paranormal. On se rend finalement compte que le scénario est un bon mélange de tout ça, du moins, toutes les hypothèses sont permises. On ne comprend que très tard la situation dans laquelle Colter est fourré. De quoi tenir en haleine jusqu'au rebondissement ultime de l'intrigue. Le réalisateur Duncan Jones n'a pas hésité à saupoudrer le tout d'une pincée de réflexion éthique "jusqu'où peut-on aller pour choper du terroriste?". En bref, un film qui a des allures d'"Inception" en bien moins bon, mais qui reste efficace et divertissant.

mercredi 20 avril 2011

Mr Nice, ou l'itinéraire d'un enfant shooté

Mr Nice retrace le parcours d'Howard Marks, un Britannique qui a construit le plus important réseau de trafic de drogue, démantelé dans les années 70. Le scénario, rythmé entre comédie et drame, permet de suivre toute la vie du bonhomme, de ses premiers pas au démantèlement de son empire, et de mieux comprendre ses humeurs. Beaucoup de très bons acteurs que l'on ne voit pas assez sont venus illuminer le film, de Rhys Ifans à Luis Tosar, en passant par David Thewlis. Les images et les effets ont un rendu qui rappelle fichtrement l'esthétique des années 70, et nous plongent ainsi dans une atmosphère sacrément vintage. On pourrait peut-être reprocher au film sa longueur, même si le fait de caser toute une vie en 2h reste remarquable. Il aurait peut-être fallu pimenter le scénario d'un peu plus de surprises. Mais le style et le jeu des acteurs m'auront quand même suffi pour passer un très bon moment. Nice film!

lundi 18 avril 2011

Scream 4... Don't fuck with the original!

Comme à l'ancienne! Impossible de ne pas aller voir le dernier 'Scream' de la série, 15 ans après le premier. Mine de rien, la saga 'Scream' m'aura initiée aux films d'épouvante, même s'il s'agit ici de gentille épouvante.
Le pitch : 10 ans après les terribles meurtres commis par Ghostface, Sidney Prescott revient dans sa ville natale, Woodsboro, pour présenter son livre fraîchement édité. Elle y retrouve sa cousine Jill, l'ex-reporter Gale Weathers et le shérif Dwight Riley. Jusqu'à ce que d'étranges meurtres soient à nouveau commis. Ghostface serait de retour...
Le réalisateur Wes Craven a voulu nous offrir un 'Scream' avec les mêmes ingrédients qui avaient fait le succès de l'original : des meurtres bien dégoulinants et quelques effets de surprise. En bref, un film que j'aurais certainement adoré 10 ans plus tôt. Car il faut se l'avouer : ce type de film a tout de même bien plus de saveurs quand on est ado. Mais le fait de retrouver la même bande d'acteurs et le même ton, surfant parfois sur la dérision, était plutôt fameux. Wes Craven a même tendance à se moquer de lui-même, et des suites peu mémorables, 'Scream' 2 & 3, en casant la fameuse réplique "Don't fuck with the original". Un film à voir donc si vous êtes nostalgiques du premier 'Scream'.

mardi 12 avril 2011

The Company Men, ou comment travailler plus pour gagner moins

Le pitch : Bobby Walker a tout pour être heureux : une famille, une belle maison, une Porsche... En bref, il a réussi sa vie. Jusqu'au jour où son entreprise doit faire face à la crise économique et réduit ses effectifs. Bobby se retrouve sans emploi. Confiant au début, il perd peu à peu son assurance. Pendant ce temps, ses ex-boss et ex-collègues font eux aussi face à cette situation.
La crise aura fait couler beaucoup d'encre! Voilà un nouveau film autour de ce sujet. Mais "The Company Men" est un film optimiste aux allures de film pessimiste. Le film se veut moralisateur, après avoir présenté toutes les frustrations, désillusions et concessions professionnelles à faire dans un contexte économique bien dur. Peut-être un film un brin trop réaliste, qui nous rappelle des faits que l'on connaît déjà (trop), mais en même temps curieusement bien fait et plein de douce sincérité. Le réalisateur John Wells ne nous a pas réservé de grande surprise ni de mise en scène exceptionnelle. Il a su diriger de manière juste et sobre ses acteurs principaux, et en a fait toute la force du film. Attention quand même, ce film pourrait filer le bourdon à quelques chercheurs d'emploi découragés.

vendredi 8 avril 2011

Morning Glory... Need a little time to wake up!

Un titre qui en dit long sur le ton du film, entre sarcasme et dérision!
Le pitch : Becky Fuller, jeune productrice télé, vient d'être sauvagement virée de son travail. Elle cherche un nouveau job et finit par atterrir dans l'émission matinale la moins regardée des États-Unis, Daybreak, endossant le rôle de productrice exécutive. C'est avec beaucoup d'énergie, de persévérance et d'imagination qu'elle va tenter de faire bouger l'émission et d'attirer plus d'audience.
Morning Glory est un véritable petit brin de fraîcheur. Rassurez-vous! Roger Mitchell, le réalisateur de "Notting Hill", n'a pas voulu faire ici une bonne vieille comédie romantique, mais plutôt une gentille satire sur le monde de la production télévisuelle. Simple, drôle et touchant, voilà un film tout en légèreté, qui se regarde tout seul. On pourrait reprocher un brin de bon sentiment, mais le scénario n'hésite pas à être mordant et un brin sarcastique. Les trois acteurs principaux, Harrison Ford, Diane Keaton et Rachel McAdams, soutiennent avec talent le scénario. Une mention spéciale à Harrison Ford, qui tient brillamment son rôle de présentateur ronchon et arrogant. En bref, en cas de coup de mou, un petit "Morning Glory" vous réveillera tranquillement. Tout double sens dans cette dernière phrase est purement fortuit...

dimanche 3 avril 2011

Chez Gino, ou "J'ai toujours rêvé d'être un Parrain"

Le pitch: Gino habite à Bruxelles avec sa femme et ses deux enfants et est propriétaire d'une pizzeria. Petit souci : les affaires vont mal. Jusqu'au jour où il apprend que son oncle est gravement malade et qu'il recevra un héritage juteux si et seulement s'il démontre qu'il est devenu un parrain respecté. Gino décide alors de réaliser un film le présentant comme un grand truand.
Samuel Benchetrit réalise une nouvelle comédie burlesque, cette fois dans un contexte mafieux, façon "Le Parrain". D'ailleurs, il n'hésite pas à faire plusieurs références aux films cultes du même genre. Bizarrement, celui qui en fait le moins est José Garcia, dans un rôle de mafieux loupé. Anna Mouglalis cependant aurait tendance à en faire des caisses, dans le rôle de la femme exaspérée de Gino. Au final, le film a des airs de déjà-vu et les exagérations des jeux des acteurs viennent alourdir le tout. Heureusement que quelques situation mêlant absurde et dérision font sourire.

Sucker Punch, ou le Seigneur de l'Emo

A la vision de la bande-annonce de Sucker Punch, je me suis dit "Mais qu'est-ce que c'est que ce truc de baston féminine?". Comme les images laissaient présager une certaine esthétique, et que la frimousse de l'actrice principale, Emily Browning, me plaisait bien, j'ai voulu tenter.
Le pitch: Suite à la mort de sa mère, Babydoll est envoyée dans un asile par son méchant beau-père. Là-bas, elle s'échappe dans un monde imaginaire, où elle doit se battre avec 4 amies pour retrouver sa liberté.

J'en attendais beaucoup plus de Zack Snyder. De l'esthétique, du bon son... bref, beaucoup d'attente après un film comme '300'. Dommage du coup que Mr Snyder nous serve un scénario sans queue ni tête, une bande son qui regroupe des reprises qui frôlent le rock Emo et une esthétique kitchissime, qui pourrait rappeler les tableaux de pseudo heroic fantasy vendus chez Auchan. Les 5 premières minutes d'intro sont époustouflantes et d'un coup d'un seul, le scénario retombe comme un soufflé. A se demander si le réalisateur n'a pas juste voulu caser dans un film ses plus grands délires et fantasmes. En bref, quelques idées et quelques images qui auraient pu faire de ce long métrage un bon petit film de genre. Dommage que le scénario parte complètement en sucette.