Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


mardi 29 juin 2010

Dog Pound, ou Butch the Dog

Mon dernier film de prison ayant été une splendide surprise ('Un prophète' pour ceux qui n'auraient pas suivi la terrible dépression nerveuse dont j'ai été victime après la non-récompense du film aux Oscars en mars dernier), je suis curieuse de voir comment le sujet a été repris dans Dog Pound, où est dépeint l'univers carcéral chez les mineurs. Kim Chapiron, le réalisateur français, présente une fresque dure, brutale, mais assez unique en son genre, où les matons ne sont pas des bêtes sadiques, et où les détenus cherchent avant tout à survivre plutôt qu'à s'évader.
Le pitch: Davis, 16 ans, est incarcéré pour trafic de stupéfiants. Angel, 15 ans, pour vols de voiture avec violence. Butch, 17 ans, pour violences et agression sur un officier dans une maison de redressement. Ils arrivent tous les trois dans un centre de détention pour mineurs: la prison d'Enola Vale.
Pas de morale ici, juste un doigt pointé vers un univers cruel, où il n'y a pas de place pour les plus inoffensifs et les plus fragiles, et où il vaut mieux rester violent pour survivre. La loi du plus fort en quelque sorte. Les acteurs, dont la plupart des seconds rôles sont des ex délinquants, sont surprenants de gravité et de dureté. Colère, rage, violence... beaucoup d'émotions noires se dégagent de cette fresque carcérale. Une mention spéciale à l'acteur canadien de 22 ans, Adam Butcher, poignant dans le rôle de Butch, qui possède un regard à la fois vide et menaçant. Le regard de celui qui n'a rien à perdre... sans doute le plus effrayant. Un film qui donne une bonne grosse baffe. Peut-être ma deuxième baffe de l'année après Precious. A voir!

mardi 22 juin 2010

Sex and the city 2, ou comment entrer dans le monde merveilleux de bling-bling-land

Il y a une règle qui dit "Sex and the city au cinéma avec ton groupe de copines tu verras". Même si le film dure 2h30. Même si toutes les critiques disent que le film est difficile à digérer. J'ai donc suivi la règle et avec un groupe de copines je l'ai vu. Au final, les 2h30 ont été remplies de quelques fous rires, mais aussi de quelques longueurs et de quelques exaspérations. Notamment de voir quatre Américaines se promener, chacune dans une Maybach, toutes habillées de Vuitton, de Dior et de St Laurent, en se plaignant de la crise économique et de ses conséquences... hum...
Pour la petite histoire, Carrie est mariée à Big mais a peur de s'enfoncer dans une vie de couple routinière. Miranda est surmenée par son travail dans son cabinet d'avocats. Charlotte devient folle avec ses deux filles. Samantha lutte contre la ménopause, an avalant moult hormones en pilules. Elles décident de filer toutes les quatre à Abu Dhabi pour faire un break, juste entre filles.
Même si cela fait toujours plaisir de retrouver les personnages de notre ex série préférée, le ton a changé et le film se présente plus comme une longue page de publicité. La garde-robe de Samantha frôle le mauvais goût, et nos héroïnes font bien moins rêver qu'avant, malgré l'univers paradisiaque d'Abu Dhabi où elles séjournent. Évidemment, pas mal de gags sauvent le film. En bref, si le premier long métrage avait déçu quelques fans, le deuxième risque d'en décevoir encore plus. Les Français devront cependant admettre que la dernière affiche du film n'est pas complètement dans le faux...

dimanche 20 juin 2010

When you're strange, ou comment mieux comprendre l'univers musical des Doors en poussant les portes de la perception

Si les Doors s'appellent les Doors, c'est grâce à quelques vers d'un poème écrit pas William Blake: "If the doors of perception were cleansed, everything would appear to man as it is: infinite". J'avoue qu'avant ce documentaire, je ne connaissais pas grand chose des Doors, mises à part leurs mélodies, à force de les entendre chez une amie qui s'écoute volontiers tous leurs albums en boucle. J'avais eu un vague aperçu de la vie éthérée de Jim Morrison grâce au film d'Oliver Stone, avec Val Kilmer, dont la ressemblance avec le chanteur m'a toujours troublée. Eh bien "When you're strange", réalisé par Tom DiCillo, a éclairé ma lanterne sur pas mal de points, commentaires, musique et images à l'appui. Une découverte passionnante de l'univers psychédélico-rock du groupe. La voix off un brin monotone de Johnny Depp m'a parfois un peu perdue. Mais on reste bien accroché aux images, dont certaines inédites, tirées d'un film expérimental réalisé par Paul Ferrara "HWY - An American Pastoral". Ideal to light your fire!

L'Illusionniste, ou comment il aurait voulu être un artiste

Voilà le petit dernier de Sylvain Chomet, qui nous avait déjà bien fait voyager avec ses triplettes en 2003.
Dans l'Illusionniste, il met en scène un magicien, Tatischeff, qui part en Grande-Bretagne pour retrouver le succès qu'il a perdu à Paris. Malheureusement, face aux nouveaux groupes de musique de rock ou de jazz, il n'arrive toujours pas à décrocher de contrat important. Il finit par se produire dans une petite bourgade écossaise et y rencontre une jeune fille, Alice, qui va lui redonner une bouffée d'énergie.
Inspiré d'un scénario écrit par Jacques Tati, mais jamais porté à l'écran, Sylvain Chomet rend un joli hommage au créateur de Mr Hulot. Encore une fois, il a choisi la simplicité dans chacun de ses plans pour mieux faire ressortir les gags visuels ou sonores. Le réalisateur arrive à en raconter beaucoup rien qu'avec les mimiques de ses personnages animés, et en n'ajoutant quasiment aucun dialogue. Touchant et drôle, voilà un film qui fera sourire un large public. En bref, un bel exercice de sobriété, pour un résultat sensible et élégant.

jeudi 17 juin 2010

Bébés, ou allô mamans, ici bébés

Alain Chabat a voulu produire un documentaire mettant en scène des bébés. Thomas Balmes l'a suivi et s'est investi à 100% pendant 2 ans dans la réalisation de ce projet. Pour ce faire, 4 bébés ont été choisis pour le montage final: Mari au Japon, Hattie aux États-Unis, Ponijao en Namibie et Bayarjargal en Mongolie.
Aucun commentaire, aucune voix off, aucun sous-titre. De quoi faire un peu peur avant le visionnage. Va-t-on s'ennuyer pendant 1h30 de "arreuh"? Eh bien pas du tout! Un montage dynamique, beaucoup de scènes touchantes ou rigolotes. On en sort avec un grand sourire tout attendri. On vit un peu plus d'un an des vies de ces petits bouts avec attention, des premiers pas aux premiers balbutiements. Leurs questionnements métaphysiques, leurs dilemmes cornéliens, leurs conversations philosophiques... certaines scènes, prises au 2nd degré, sont vraiment cocasses! Ces 4 morceaux de vie sont à regarder sans hésitation. Rajoutez à cela, une très belle photographie, notamment pour les scènes réalisées en Namibie et en Mongolie.
En bref, un film pour tous, qui rend complètement gaga.

mercredi 16 juin 2010

Summer Wars, ou le Magicien d'Oz

Voilà un film d'animation japonais qui n'a pas trouvé moults preneurs pour sa distribution. Armée de ma carte UGC, je n'ai pas vraiment eu le choix de la salle. Les Halles ou le George V! Et pourtant, Summer Wars est le petit dernier du studio Madhouse, qui a entre autres réalisé Perfect Blue.
Summer Wars, c'est l'histoire de Kenji, un lycéen qui travaille à la maintenance de la plateforme virtuelle Oz. Une amie, Natsuki, lui demande de passer ses vacances avec elle et sa famille à la campagne pour un 'petit job' à effectuer. Kenji la suit, tout amoureux qu'il est. Pendant ce petit séjour à la campagne, un avatar d'Oz prend le contrôle de l'ensemble de la plateforme. S'ensuit un chaos virtuel qui va finir par affecter le monde réel d'une rude menace.
Monde virtuel, jeu, famille, honneur, persévérance... Summer Wars exploite tous les thèmes chers aux films d'animation japonais. Un mélange efficace, avec quelques notes d'humour et quelques scènes de combat. Bref, il y en a pour tout le monde et pour tous les goûts. Quelques longueurs tout de même, notamment au démarrage. Le réalisateur Mamoru Hosoda n'est pas aussi doué qu'un Hayao Miyazaki pour remplir 2h de film d'animation. En tous les cas, si vous souhaitez vous entraîner au jeu de cartes traditionnel auquel joue Natsuki dans le film, pas de souci, une application Iphone a été créée, nommée d'après le jeu en question 'Hanafuda'! Et pour finir, je vous laisse mirer la publicité animée 'Superflat Monogram' que le réalisateur Mamoru Hosoda avait réalisée en 2003 sous la demande de l'artiste Takashi Murakami pour Louis Vuitton.

vendredi 11 juin 2010

Rabia, ou la rage au coeur

Seconde séance donc de mon vendredi de ciné-rattrapage: Rabia, qui veut dire 'rage' en espagnol.
Le pitch: Rosa et José Maria, deux immigrés sud-américains, s'aiment. Ils vivent à Madrid dans des conditions pas très faciles. Un jour, José Maria tue son chef de chantier. Recherché, il se cache dans la maison où Rosa travaille, sans même que cette dernière le sache. Il reste ainsi pendant de nombreux mois, à l'observer, à la surveiller, tout en restant caché.

Ce film produit par Guillermo del Toro est assez pesant. Entre voyeurisme et amour fou, le ton se balance entre thriller et suspense. Le personnage de José Maria, interprété par Gustavo S
ánchez Parra, est complexe. On ne sait pas trop s'il est à craindre ou s'il est strictement inoffensif et juste victime de sa passion dévorante pour Rosa. Il semble pris au piège dans cette grande maison, un peu comme les souris qui lui tiennent compagnie dans le grenier où il se terre. Le réalisateur équatorien Sebastián Cordero joue avec les différents points de vue dans ce huis clos oppressant. Un résultat esthétique. Un véritable film d'ambiance.

My name is Khan... call me Khan, Rizvan Khan

Un peu débordée ces derniers temps, j'en ai presque oublié d'aller à ma séance ciné bi-hebdomadaire dites donc. J'ai donc craqué un vendredi soir: deux séances ciné d'un coup d'un seul, cul sec, histoire de rattraper les toiles perdues. Première séance : My name is Khan. Un film à la bande-annonce pas si explicite que ça. Je le dis, car n'ayant lu aucun article à propos du film, j'ai découvert que ce que j'avais compris de la bande-annonce n'était pas du tout l'histoire du film.
Le pitch donc: Rizvan Khan veut rencontrer le président des États-Unis pour lui dire ces mots "My name is Khan, I'm not a terrorist". Pendant son voyage, il raconte comment il en est venu là. Comment il est arrivé aux États-Unis pour rejoindre son frère. Comment il a appris à vivre avec le syndrome d'Asperger. Comment il est tombé amoureux de Mandira.
A certains moments, le ton mélo est peut-être un brin trop poussé. Mais les personnages sont extraordinairement touchants et on se laisse porter par le film, qui dure pourtant 2h40. Une mention spéciale à l'acteur principal, Shah Rukh Khan, qui joue merveilleusement bien Rizvan. L'histoire est observée à travers son regard un peu naïf, et donne une dimension jolie et bien émouvante au film. Idéal si vous avez un trop plein de larmes à liquider! On peut dire en tous les cas qu'Obama aura été très rapidement porté à l'écran, soit à peine 2 ans après son élection! Le président est interprété ici par l'acteur Christophe B. Duncan. A vous de juger la ressemblance sur la photo...