Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


samedi 26 décembre 2009

Rec 2... soyez sympas, rembobinez

Rien ne vaut un bon film d'épouvante entre soirée de Noël et réveillon! Enfin du moins c'est ce que je croyais. J'avais adoré Rec. Adoré dans le sens où le fait de gravir l'escalier de mon immeuble devenait soudain une mission effrayante après avoir vu le film. On dit souvent que les suites sont moins réussies que les originaux... cela se vérifie ici.
Le pitch: n'ayant plus aucune nouvelle des occupants de l'immeuble mis en quarantaine, une brigade d'intervention spéciale est envoyée par les autorités barcelonaises pour affronter la crise zombiesque.

Alors que le premier Rec était d'un sanguinolent suggéré, on tombe ici dans le sanguinolent dégoulinant, qui vire au X-Files à la fin. Une redite de Rec, où la simplicité du premier a été remplacée par du pseudo-Exorciste à certains moments, par beaucoup de caméra qui virevolte dans le noir à d'autres, et par des explications trop cliché pour conclure. Bref, on en sort entre mal de mer et perplexité. J'en suis à me demander si je vais vraiment aller voir Rec 3, vu qu'un 3e volet va être réalisé, où l'action va légèrement déborder de l'immeuble vers le centre de Barcelone... Un remake de 28 jours plus tard peut-être?

mercredi 23 décembre 2009

Le soliste... et la grâce fut!

Voilà un film qui s'est longtemps fait désirer. Censé être diffusé dans les salles l'été dernier, la sortie a été reportée à décembre. Je ne parlerai pas des "I love you Phillip Morris", "Shutter Island" et autres longs métrages qui se font attendre depuis maintenant plus de 3 mois. Un moyen de faire travailler ma patience (...ou plutôt mon impatience)!
Le soliste, c'est Nathaniel Ayers. Un sans-abri particulièrement doué au violon et fasciné par Beethoven. Un journaliste à la dérive du Los Angeles Times, Steve Lopez, le repère et décide d'écrire une chronique sur ce personnage assez mystérieux. Une amitié se crée ainsi peu à peu entre eux. Alors que Steve tente d'aider Nathaniel, c'est un peu Nathaniel qui va bouleverser l'existence de Steve.

Le réalisateur britannique Joe Wright nous avait habitués à des films d'amour d'époque. Après avoir réalisé Orgueil et préjugés et Reviens-moi, voilà qu'il nous présente une jolie histoire d'amitié à travers une histoire vraie, inspirée du livre "The Soloist: A Lost Dream, an Unlikely Friendship, and the Redemptive Power of Music" écrit par le journaliste Steve Lopez lui-même. Le scénario se perd légèrement, à la fois un peu maladroit et un peu brouillon. Mais les acteurs, Robert Downey Jr et Jamie Foxx, sont drôles et touchants, même s'ils en font parfois un peu trop. La photographie est particulièrement superbe. Je garde en mémoire le plan où la caméra s'élève dans les cieux de Los Angeles sur un air de Beethoven au violoncelle, particulièrement transportant. Joe Wright montre de façon crue les quartiers pauvres de Los Angeles, et cela aide à donner une patte authentique au film. En bref, une symphonie dramatique avec quelques bémols, mais qui garde un ton global assez mélodieux.

mardi 22 décembre 2009

Gamines... "ils divorcèrent et eurent beaucoup d'enfants"

Années 70: Sybille a 2 sœurs, Corinne et Georgette, une mère, Anna, mais pas de père. Enfin si, elle a un père, mais qu'elle n'a vu qu'en photo. La situation de mère célibataire d'Anna n'est pas forcément bien perçue par la famille italienne et l'entourage. Mais les 3 sœurs et leur mère restent soudées.
Gamines est une jolie comédie dramatique tirée du roman écrit par Sylvie Testud elle-même et réalisée par Eleonore Faucher. Le ton est du coup très personnel dans le jeu de l'actrice. Le résultat est touchant, ponctué de très jolis plans. La réalisatrice alterne élégamment souvenirs d'enfance et moments présents. Pas de grand final mélodramatique. Un scénario nostalgique assez classique qui ne restera sans doute pas gravé dans ma mémoire, mais le moment était agréable et bien développé. Un coup de cœur tout particulier pour les 3 fillettes qui jouent les 3 'gamines'.

lundi 21 décembre 2009

Avatar... "I'm the king of Pandora!"

James Cameron is back! Et pas discrètement s'il vous plaît! Il faut dire qu'à la sortie de Titanic, il avait explosé tous les budgets de réalisation: 200 millions US$! Sacré budget! Il faut avouer qu'à la sortie de Titanic, j'avais 14 ans, des posters d'Elijah Wood accrochés partout dans ma chambre, donc forcément le petit Leo qui crie "I'm the king of the world!", c'est loin de me déplaire. Et après la sortie de Titanic, on pouvait m'entendre, enfermée dans ma chambre, chanter à tue-tête "My heart will go on and on!". Voilà, ça c'est dit. Entre-temps, le budget de Titanic a été dépassé par Spider Man 3 et par Pirates des Caraïbes: Jusqu'au bout du monde. Voilà donc James qui revient, avec un nouveau record budgétaire: Avatar aurait coûté plus de 300 petits millions US$... hum... Une grosse production donc. Mais on comprend très vite les moyens déployés au visionnage.
Pandora, 2157, à des années-lumière de la Terre. De puissants groupes industriels y exploitent un minerai rarissime. Ces groupes financent une équipe de scientifiques pour créer des 'avatars' - un esprit d'humain lié à un corps de Na'vi, habitant de Pandora - destinés à infiltrer le peuple Na'vi. Jake Sully, ancien marine en fauteuil roulant, est le seul, ADN oblige, à pouvoir prendre l'avatar de son défunt frère. Il prend vite goût à ce nouveau corps et rencontre Neytiri, une Na'vi qui va beaucoup lui apprendre.
Attention! Ce film est un véritable bijou esthétique! Entre fantaisie et féérie, les couleurs fluorescentes, la faune, la flore, les paysages, tout n'est que magie picturale! Les Na'vis sont étonnamment bien réalisés, notamment grâce à la technologie de performance capture. La bande son nous maintient dans l'enchantement. Le scénario reste un schéma classique de science-fiction, où l'un des méchants, j'ai nommé le colonel Quaritch, est particulièrement sur-caricaturé et agaçant. Mais les images vont vite vous faire oublier l'univers un brin manichéen. Bref, le film de fin d'année à voir pour le plaisir des yeux. Je ne l'ai vu qu'en 2D, mais la 3D est d'autant plus surprenante, paraît-il.

jeudi 17 décembre 2009

Tetro... au nom du père et du fils

Bon, j'avoue que si je suis allée à l'avant-première de Tetro, ce n'est pas particulièrement pour le film mais plutôt pour la présence du réalisateur. Parce que, quand on est cinéphile, se retrouver face à l'unique, l'incomparable Francis Ford Coppola, réalisateur entre autres des Parrains, de Dracula, d'Apocalypse Now, et j'en passe, forcément, ça donne des frissons dans le dos! Et des bons! Je vais quand même vous parler du film, même si je garde en tête le bonhomme, debout juste en face de moi... brrrr!!
Bennie part à Buenos Aires pour retrouver son frère, Tetro, perdu de vue depuis près de 10 ans. En effet, ce dernier a coupé tout lien avec sa famille, traumatisé par un père despotique et imbu de lui-même. Bennie veut comprendre pourquoi son frère a tout quitté... chose que Tetro n'a pas du tout l'intention de révéler.
Malgré toute l'admiration que j'ai pour le grand Mr Coppola, j'avoue que j'avais quelques doutes avant la projection, vu comment son film précédent, L'Homme sans âge, m'avait peu conquise. Le réalisateur a admis que c'est grâce à sa fille Sofia qu'il avait réalisé des films aussi personnels dernièrement. Et aussi grâce aux succès qu'il a réalisés, lui permettant aujourd'hui d'autoproduire des films moins accessibles. Tetro est une surprise, construite de façon étrange et étonnante, mêlant histoire dramatique et dérision, réflexion sur les liens familiaux et satire des milieux artistiques. Un ton assez unique en son genre, qui peut perdre comme toucher. Le personnage de Tetro est superbement porté par Vincent Gallo, un acteur assez particulier qui m'a toujours fascinée par son regard et son charisme. Le scénario s'essouffle un peu juste avant la révélation finale, mais on se laisse porter par les jolis jeux de lumière et la superbe photographie du film. A noter que Tetro reste un des premiers scénarios écrits par le maître, soit il y a environ 35 ans, alors qu'il débutait sa carrière de cinéaste...

mercredi 16 décembre 2009

Culte: la violence au cinéma, pour vous, c'est quoi?

Récemment, après avoir entamé avec des amis le large sujet de discussion de la différence entre horreur, angoisse et violence au cinéma, je me posais cette question existentielle: quelles sont les scènes qui m'ont le plus remuée au cinéma en terme d'horreur, angoisse et violence au cinéma. Si ça ce n'est pas the question of the year!
Pour l'horreur, je ne saurai pas trop quoi dire, évitant souvent les giclées de sang au cinéma. Pour l'angoisse, il y a matière à se tâter entre plusieurs choix. Pour la violence par contre, j'ai une scène, une unique, qui me vient en tête de suite. Comme un pop-up intérieur. Selon moi, même si elle est d'une extrême violence à tous niveaux, pour l'acte, pour le symbole, pour l'ambiance générale, elle reste un incontournable. Je tenais donc à vous la faire partager. A voir si vous êtes d'accord avec moi ou si vous avez d'autres séquences marquantes en tête.

Le Dernier vol, ou comment se souvenir de toujours prendre un chameau avec soi avant de se perdre en plein désert

Forcément, on voit le couple Canet-Cotillard à l'écran, on se dit "ah! ça, ça va être du beau film d'amour bien émouvant!". Pour ce qui est de Karim Dridi derrière la caméra, je ne sais pas trop quoi en penser, n'étant pas du tout une experte du réalisateur. A voir donc...
Marie Vallières de Beaumont arrive au milieu du Sahara avec une seule idée en tête: trouver du renfort pour l'aider à partir dans le Ténéré et retrouver son amant, l'aviateur Lancaster, disparu depuis 5 jours. Le lieutenant Antoine Chauvet va l'aider dans ses recherches.
Voilà un film qui aurait pu être bien joliment construit mais qui finalement traîne en longueur. Moi, évidemment, je m'attendais à l'ambiance du Patient anglais. Au lieu de cela, les émotions restent plates, et l'ensemble sonne creux. Certes les 2 acteurs principaux sont touchants et la musique interprétée par le trio Jourban est très belle. Mais le film a des allures de faux. Le désert a l'air d'être un lieu de balade bien tranquille, où les personnages circulent toujours pareillement habillés (euh... dites... il ferait pas un peu chaud le jour et froid la nuit dans cet endroit-là?). Bref, un dernier vol qui ne mérite pas vraiment d'être pris.

lundi 14 décembre 2009

Max et les Maximonstres, ou comment entrer dans un conte de monstres

Quand Spike Jonze, réalisateur génial de Dans la peau de John Malkovich, décide d'adapter le livre pour enfants de Maurice Sendak publié en 1964, ça m'intéresse! Non seulement parce que le livre en question est connu pour son côté plus noir que féérique. Mais aussi parce que c'est Spike Jonze.
Max, petit garçon imaginatif et solitaire, se sent mal compris chez lui. Par sa mère. Par sa sœur.
Suite à une dispute avec sa mère, il s'enfuit de chez lui et se retrouve
dans un univers à part, peuplé de Maximonstres. Il devient le Roi de ce peuple animalier mais se rend vite compte que gérer une telle petite famille n'est pas si simple que cela en a l'air.
Les grosses bestioles en peluche sont assez touchantes et surprenantes. C'est là d'ailleurs tout l'intérêt du film, de voir comment l'équipe artistique a réussi à rendre vivante cette bande de gros costumes à poils. Pour l'histoire, le tout est un peu lent, étrange et assez simplet.
Un film un peu naïf, enfantin mais avec tout de même un côté assez sombre. A partager éventuellement pour une séance familiale pendant les vacances de Noël. En attendant, voici quelques images de ce que John Lasseter, the Mr Pixar, avait réalisé en 1983 à partir du livre de Maurice Sendak. Une tentative d'adaptation qui n'a finalement jamais abouti.

Le Beau-père, ou comment Sean McNamara a trouvé un nouveau prétexte pour inciser/remodeler

Encore une fois, j'ai voulu faire la découverte du siècle en allant voir un film qui n'a pas fait beaucoup parler de lui. Je suis donc allée voir Le Beau-père dans mon UGC Orient express, fameux cinéma perdu au fin fond des Halles, déjà mentionné dans un précédent article.
Le Beau-père, c'est quoi? C'est un pseudo thriller, ou l'histoire d'un serial killer qui s'incruste dans des familles décomposées pour pouvoir en zigouiller tous les membres dès qu'il en a marre.

Vous y reconnaîtrez entre autres, Dylan Walsh, l'acteur de Nip/Tuck, qui a décidé de lâcher ses bistouris pour les remplacer par un long couteau pointu. Le résultat aurait pu être intéressant, mais le scénario manque cruellement d'originalité et de rebondissements. La musique force la non-surprise en nous indiquant à l'avance chaque scène qui aurait pu éventuellement nous faire sursauter. Bref, rien de bien exceptionnel dans ce petit film, remake du Beau-Père réalisé en 1987 par Joseph Ruben. On préfère Nelson McCormick comme réalisateur de séries, vu les petits succès qu'il a déjà tournés, tels que quelques saisons de Nip/Tuck, Dr House, Cold Case, Prison Break, et j'en passe.

dimanche 13 décembre 2009

Persécution, ou qui persécute qui?

Daniel, interprété par Romain Duris, est suivi par un inconnu. Ce dernier affirme l'aimer intensément. Un harcèlement qui va très vite exaspérer Daniel. D'un autre côté, Daniel aime Sonia, une jeune femme qu'il voit peu mais avec qui il entretient une relation amoureuse depuis 3 ans. Il veut davantage la voir, l'aimer, parler avec elle, alors que leur relation était basée sur une grande autonomie de chacun. Un harcèlement inavoué en quelque sorte.
Voilà un nouveau film pour faire vriller vos méninges, un brin capillotracté, et pas le genre de films à aller voir lorsque l'on a la tête en vrac. Chaque personnage n'a pas trop l'air de savoir ce qu'il veut ou pas. Quitter ou rester? Faire des concessions ou pas? Avoir conscience de ce qu'il peut perdre ou gagner? Bref, un amas de questions dans un grand fouillis sentimental, où le mal-être est plus que perceptible mais que personne n'a l'air de vouloir résoudre. Le personnage de Daniel est assez détestable car manipulateur. Mais lui-même se fait harceler par cet inconnu fou. Une sorte de chaîne de persécution se crée
pour finalement se briser. Un film réalisé par Patrice Chéreau où les deux acteurs principaux sont brillants, l'image très belle, mais dont on sort un peu amer, et pas complètement indemne.

mercredi 9 décembre 2009

Mensch, ou comment apprendre à se coiffer, serrer sa cravate et regarder les gens dans les yeux

Bon, j'avoue que si je suis allée à l'avant-première de Mensch, c'est essentiellement pour dévorer des yeux Nicolas Cazalé... oui oui, j'avoue... Mais je me suis quand même retenue de l'enlever à la sortie de la séance! Et pourtant, je ne trouve pas que ce soit un acteur particulièrement brillant. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour le plaisir des yeux!
Mensch, c'est le terme Yiddish pour qualifier un homme intègre et honorable. C'est ce que le grand-père de Sam lui répète: "Sois un mensch". Mais Sam enchaîne les casses, et n'a pas la même notion de valeurs que son grand-père. Jusqu'à ce qu'un cambriolage tourne mal.
L'ambiance générale du film est assez bien soutenue, noire et tendue, autour des Grands Boulevards parisiens. Seulement, certaines répliques sonnent parfois un brin faux dans les lèvres du personnage principal, interprété par Nicolas Cazalé, et cassent un peu le rythme. Mais l'acteur a tout de même un certain charisme qui colle bien à l'ensemble du film. Un polar assez bien construit donc. En tous les cas, si vous avez aimé, Steve Suissa, le réalisateur, songe déjà à réaliser une trilogie Mensch. Affaire à suivre suivant succès dans les salles...

lundi 7 décembre 2009

La route, ou comment apprendre à suturer une plaie avec une agrafeuse

A la lecture du pitch, je suis prise de vagues doutes... Y va-t-y ou y va-t-y pas voir le film? J'aime beaucoup Viggo Mortensen, son jeu, son charisme, certes... Mais l'histoire m'inspire moyennement. Bon allez, profitons de tout l'intérêt d'avoir une carte UGC illimitée: partir à l'aventure sans être bien convaincue de ce que l'on va voir. Au final, j'aurais peut-être dû oublier le temps d'un dimanche après-midi que j'avais une carte illimitée.
Le monde est dévasté depuis plusieurs années. Un père et son fils survivent dans cet environnement et partent en direction du Sud, pour trouver à manger tout en évitant les gangs cannibales.
Déjà, je dois avouer que le ton un brin mélodramatico-mélancolique du film, via les flashbacks d'un monde coloré et joyeux, m'a dérangée, même s'il sert à donner un brin d'humanité au film, empreint de tons sombres et de mines défaites. Le sens moral m'a un peu échappé, de la transmission des valeurs à son enfant, de la peur de la mort, de la nécessité de faire parfois confiance à autrui. Au final, après 2 heures de vagabondage, on pourrait comprendre le final comme une note d'espoir... ou comme une manière de clore un film sans espoir... Bref, pas convaincue du tout par cette longue route. J'avais lu que ce rôle était l'un des plus charismatiques interprété par Viggo Mortensen. Je continue à penser qu'il l'est bien plus dans Les promesses de l'ombre de David Cronenberg.

Vincere, ou la dictature amoureuse de Mussolini

Ida Dalser rencontre Benito Mussolini. Elle devient sa compagne et tombe follement amoureuse de lui. De cette union naît Benito Albino Dalser. Jusqu'au jour où la guerre éclate. Mussolini part et ne reviendra jamais. Marié à Rachel Guidi, ce dernier désavoue son fils et nie tout de la relation qu'il a pu avoir avec Ida. Celle-ci va se battre jusqu'à la fin de sa vie pour la reconnaissance de son mariage avec le Duce et de leur fils. Jusqu'à être internée dans un asile...
Dès le départ du film, Ida Dalser est aveuglée par son amour fou pour le futur Duce. Et l'interprétation de Giovanna Mezzogiorno est si intense que cela porte un brin à confusion. Car Ida Dalser va aller jusqu'à sacrifier sa vie entière et sa santé, pour être reconnue par son amant perdu. Un film intéressant par l'aspect historique méconnu de la vie personnelle du Duce, qui dépeint un trait de l'homme pas très honorable. La construction du scénario est parfois un peu difficile à suivre et un peu longue, mais elle dessine une belle montée en puissance de la folle persévérance d'Ida dans son combat. Un résultat intéressant qui faisait partie des pré-sélections pour représenter l'Italie en vue des Oscars 2010.

La domination masculine, ou liberté, égalité, sororité

Vu le titre et l'affiche, on sent déjà un brin d'ironie et d'humour dans le sujet. Et pourtant, la domination masculine flirte avec des sujets dramatiques. Tout cela autour d'un même thème: le sexisme. Ce documentaire réalisé par Patric Jean présente en quelque sorte comment la femme est conditionnée à se soumettre à l'homme dès l'enfance, via un modèle proposé par notre société.
Les preuves sont assez explicites mais peut-être un peu légères pour un sujet de cette envergure. Les traits sont forcés, et les hommes sont un brin ridiculisés, surtout lorsque l'on assiste aux interviews de membres de groupes 'masculinistes'. Un film féministe, curieusement réalisé par un homme. J'attendais que, même si les cas de sexisme sont souvent plus nombreux en défaveur de la femme, l'on montre quelques cas en défaveur de l'homme, pour rendre le tout moins caricatural et plus équilibré.
En tous les cas, messieurs, serrez les dents au début du film, l'opération d'allongement de pénis pourrait choquer certaines âmes sensibles...!

samedi 28 novembre 2009

Paranormal Activity, ou comment a été inventé le meilleur remède anti-sommeil

Si vous voulez avoir une bonne séance d'angoisse, ne cherchez pas plus loin! Après le Projet Blair Witch, vous avez dû vous dire "jamais je n'irai me perdre dans une forêt!". Eh bien après Paranormal Activity, vous vous direz "plus jamais je n'irai me coucher dans ma chambre!".
Katie et Micah ressentent dans leur maison une présence la nuit... un fantôme? un démon? Ils ne savent pas. Ils décident d'installer une caméra dans leur chambre la nuit afin de surveiller toutes activités suspectes qui pourraient se produire pendant leur sommeil.

Le film est construit de telle sorte qu'à chaque tombée de la nuit, on commence à redouter le moment où les lumières vont s'éteindre... et pourtant on ne voit pas grand chose... le réalisateur a pris un grand soin à ce que le spectateur s'imagine le pire, tout seul, comme un grand. Un bon point pour les économies du réalisateur Oren Peli, vu que le film lui a coûté 15 000 US$ (7 jours de tournage dans sa propre maison) et qu'il en est déjà à
100 millions US$ de recettes...! A la façon du pseudo documentaire d'épouvante, Paranormal Activity va vous faire dresser la moindre parcelle capillaire sur la tête. En avant-goût, je vous laisse regarder la bande-annonce ci-dessous...

jeudi 26 novembre 2009

Le Concert, ou comment la musique peut adoucir les moeurs

Cela fait 30 ans qu'Andrei Filipov a dû arrêter de diriger son orchestre au Bolchoï pour des raisons politiques. Jusqu'à ce qu'une occasion se présente de jouer au Théâtre du Châtelet, à Paris. Andrei va alors reconstituer son orchestre pour pouvoir enfin jouer le Concerto de Tchaïkovsky... ce concert qu'il n'a jamais pu achever 30 ans auparavant. Pour cela, il demande à la célèbre violoniste française Anne-Marie Jacquet de jouer avec son orchestre.
Même si le film semble partir dans tous les tons au début, notamment l'équipe française un brin énervée et énervante, il prend superbement son envol à la 2nde partie. Lorsque le fameux concert commence, la musique prend réellement aux tripes. Car c'est aussi pendant le concert, par flashbacks interposés, que l'on comprend le fin mot de l'histoire, notamment sur le lien qui unit Andrei et Anne-Marie Jacquet. Un bel équilibre entre humour et émoi, avec une belle mise en valeur du Concerto de Tchaïkovsky. Si vous voulez vivre une jolie émotion musicale, n'hésitez donc pas à y tendre une oreille.

mercredi 25 novembre 2009

In the Loop, ou comment les petites marionnettes font font font trois p'tits tours et puis s'en vont

Londres: Le secrétaire d'Etat britannique Simon Foster commet une gaffe à la radio en déclarant que la guerre est 'unforeseeable' ('imprévisible' en VF), en parlant de la situation au Moyen-Orient. Un grand vent de panique politique se lève alors au département de la communication du 1er ministre britannique. Il se déplace jusqu'à Washington, où un vote décisif se prépare à l'ONU pour ou contre l'invasion du Moyen-Orient.
Après le succès de sa série The Thick of it diffusée sur BBC, Armando Iannucci a décidé de l'adapter en long métrage. On pourrait presque prendre le film comme une fantaisie burlesque, mais on se rend vite compte que cela pourrait être un documentaire tout à fait réaliste, tournage en caméra portée aidant. Les membres politiques qui vont décider de l'entrée en guerre au Moyen-Orient (si cela vous rappelle tout événement irakien, cela n'est que pur hasard...) n'est en fait qu'un bal de marionnettes, où l'un manipule l'autre, où les décisions sont prises par pur intérêt et où gaffes et incompétences peuvent faire basculer une opinion. Des personnages assez détestables sont dépeints, notamment Malcolm Tucker, interprété par Peter Capaldi, qui nous donne un véritable cours d'insultes en tout genre. Évidemment, tous les personnages sont fictifs, mais rappellent étrangement des figures réelles... Un film satirique donc, plein de verve et d'énergie. On ne sait juste pas trop à la sortie si on doit rire ou avoir peur!

mardi 24 novembre 2009

Rapt, ou l'homme qui valait 50 millions

Stanislas Graff, président d'une grande entreprise, est enlevé devant son immeuble, un matin comme les autres. S'ensuit une demande de rançon. Pendant ce temps, les médias et la police s'emparent de l'affaire et des révélations peu glorieuses sur le captif sont alors livrées à la presse.
A la lecture du pitch, je vois que le réalisateur belge Lucas Belvaux s'est inspiré de l'enlèvement du Baron Empain. Un fait divers qui s'est déroulé dans les années 70, où ce grand patron a été rendu presque coupable, à cause entre autres des médias, et de la façon dont ils ont tourné ce rapt en "c'est bien fait pour lui".
C'est vrai que le film ici est assez déroutant. A part les ravisseurs qui sont manifestement les vrais méchants de l'histoire, on ne sait pas trop à qui en vouloir ou pas. Entre la famille blessée par les révélations des nombreuses tromperies du mari et l'entreprise salie par les révélations des dettes que l'homme d'affaire aurait accumulées en jouant, le retour de Stanislas Graff est plus que rude. Ce dernier s'attendait à un brin de paix et de réconfort à son retour, après avoir enduré 2 mois de captivité. Mais ce rapt lui aura tout volé: non seulement sa liberté pendant 2 mois, mais toute la vie qu'il s'était construite. Ironie du sort: le seul qui semble être content de son retour et qui le lui montre est son chien... La performance d'Yvan Attal est étonnante, surtout quand on voit les 20 kilos qu'il a dû perdre pour le rôle. En bref, un film d'enlèvement pas vraiment comme les autres, où l'on se demande jusqu'où peuvent aller le pardon et la compréhension.

vendredi 13 novembre 2009

L'Imaginarium du Dr Parnassus, ou comment faire revivre Heath Ledger le temps d'une séance

Laissez-moi vous dresser le tableau: Terry Gilliam s'est acharné pendant 5 ans sur son projet de Don Quichotte, film sur lequel tous les malheurs du monde se sont abattus en 15 jours de tournage et qui n'a finalement pas pu être finalisé. Un film maudit en quelque sorte. 6 ans plus tard, il commence son Imaginarium et un de ses acteurs principaux, Heath Ledger, meurt en plein milieu du tournage. Bref, mettez-vous 2 secondes dans la peau de Terry Gilliam... Eh bien figurez-vous qu'il s'en est plutôt très bien sorti et a réussi à ne pas se laisser abattre par cette poisse récurrente en réécrivant le scénario et en remplaçant le disparu par 3 acteurs dans des séquences bien choisies. Le résultat est assez stupéfiant, mêlant science-fiction, conte féérique et effets spéciaux farfelus, rappelant les folles illustrations des Monty Python.
Le Dr Parnassus déambule dans les rues en roulotte avec sa petite troupe de théâtre, proposant aux passants de Londres de les faire voyager dans leur imaginaire contre 5 livres. Mais la fille du Dr Parnassus va bientôt avoir 16 ans... âge auquel il doit honorer une promesse qu'il avait faite au Diable après un pari: lui livrer sa fille. A moins qu'il gagne le nouveau pari qu'il vient de faire avec lui... Et pour y arriver, l'aide de Tony, un homme croisé de manière étrange sur le chemin de cette joyeuse troupe, va certainement être nécessaire.
Terry Gilliam a réussi à réunir dans un seul film tout ce que j'aime chez lui, en gardant son esthétique unique et en mêlant créativité sans bornes, humour et poésie. Attention, je suis loin d'avoir aimé tout ce que ce fou créatif a fait, entre me perdre dans ses délires hallucinatoires (Las Vegas Parano), ou m'enfoncer dans ses mondes bien sombres (L'armée des douze singes). Mais ici, le ton, l'univers et les personnages m'ont tout à fait séduite. Vous allez me dire, pas bien difficile quand un même film réunit Johnny Depp, Jude Law, Colin Farrell et le regretté Heath Ledger...! Mais même en mettant de côté cette jolie brochette, j'ai aimé retrouver la jolie effervescence lunaire et créative de Terry Gilliam et vous conseille vivement de vous plonger dans l'Imaginarium du Dr Parnassus!
A noter que Terry Gilliam persiste et signe dans son obstination à réaliser "L'homme qui tua Don Quichotte": il a re-signé pour les droits du scénario et va retenter de tourner le film en 2010... la malédiction Quichottienne va-t-elle enfin le lâcher?

lundi 9 novembre 2009

The Box, ou comment apprendre à appuyer (ou pas) sur un bouton

En allant voir The Box, je m'attendais à voir un gentil petit thriller, du jeune réalisateur de Donnie Darko, Richard Kelly, histoire de me donner une légère chair de poule de début de weekend. J'en sors entre incompréhension et perplexité. Un peu le même sentiment qu'à la sortie d'un David Lynch ou d'un David Cronenberg...
En pleine Virginie, un couple reçoit une étrange boîte d'un homme dont il manque la moitié du visage. Il propose une offre. Soit le couple appuie sur le bouton de la boîte. Dans ce cas, une personne qu'ils ne connaissent pas meurt, mais ils gagnent 1 million de dollars. Soit ils n'appuient pas sur le bouton, et personne ne meurt mais ils ne gagnent pas l'argent.
D'abord, il faut dire qu'on met un petit bout de temps pour s'habituer à l'accent local que Cameron Diaz a tenté de prendre. Ensuite, le film prend des aspects de pseudo complot organisé par la NASA pour tester l'humanité de l'ensemble de la population terrienne. Bref, du film tout tordu, assez lent, qui ne vaut, selon moi, pas le détour. Allez plutôt voir Away we go, sorti cette semaine dans les salles, critique ici.

mercredi 4 novembre 2009

This is it, ou comment frustrer les quelques 1.150.000 spectateurs qui auraient dû assister aux concerts

Même si lors de l'avant-première de Micmacs à Tire-larigot, l'équipe du film nous avait préparé une magnifique chorégraphie sur le morceau Thriller (tentative de séduction au vu des dates de sortie similaires de This is it et Micmacs), j'ai quand même voulu voir le documentaire montrant les répétitions des ultimes concerts de Michael Jackson, prévus de juillet 2009 à mars 2010 à l'O2 Arena de Londres, qui n'auront jamais pu être représentés...
Le résultat est impressionnant. Michael Jackson aurait dû réaliser une série de concerts spectaculaires. Le documentaire est bien construit, alternant musique, répétitions, castings, vidéos clips préparés pour l'événement. La star semble être en possession de toute son énergie. On ne peut s'empêcher de sourire aux nombreux "with love, L-O-V-E" et "god bless you" que le king ne cesse de répéter à son équipe. Mais l'ensemble rend largement hommage à cette bête de scène, en montrant que même s'il avait perdu de son aura ces dernières années, il n'en a pas pour autant perdu ses talents de danseur, chanteur... bref, sa fibre musicale légendaire qui a révolutionné l'univers pop rock et funk. Je ne peux cependant pas m'empêcher de penser que le film doit être une véritable torture pour les spectateurs qui devaient assister au concert et ont dû pleurer sur leur billet à l'annonce de la mort de Michael Jackson le 25 juin dernier. En tout cas, vous avez de la chance: la diffusion du film, initialement prévue pour 2 semaines en salles, a été prolongée de 3 semaines, soit jusqu'au 1er décembre.
En attendant, et histoire de rendre mon petit hommage personnel, je vous offre un de mes morceaux favoris du grand MJ.


mercredi 28 octobre 2009

Micmacs à tire-larigot, ou le Fabuleux destin de Bazil

Le 6e long-métrage de Jean-Pierre Jeunet est arrivé! Attention! Toute ressemblance avec un Fabuleux Destin d'Amélie Poulain ne saurait être que fortuite...
Bazil a perdu son père alors qu'il était enfant, tué en plein désert par une mine. Des années plus tard, il est à deux doigts d'y passer aussi, en prenant une balle dans la tête. Il décide alors, après avoir aperçu les bâtiments des 2 fabricants d'armes responsables des 2 grands malheurs de sa vie, de se venger d'eux et prépare un plan d'attaque avec ses nouveaux amis: Remington, Calculette, Fracasse, Placard, la Môme Caoutchouc, Petit Pierre et Tambouille.
On retrouve le ton et l'image si caractéristiques à Jean-Pierre Jeunet. Sauf que la voix off d'Amélie Poulain a été remplacée par la voix intérieure de Bazil, la musique de Yann Tiersen par la musique du compositeur encore inconnu Raphaël Beau, et les tons verts et rouges par des tons jaunes et cuivrés. Le réalisateur a voulu écrire son "J'accuse" en dénigrant les marchands d'armes tout en gardant son style, baignant des personnages aux caractères pittoresques dans un décor aux tons chauds et vieillis. Chaque rôle est joliment valorisé, donnant une belle cohésion à l'ensemble du groupe d'amis de Bazil. Dany Boon s'en sort particulièrement bien, même si à la base, son rôle avait été écrit pour Jamel Debbouze. En bref, il y a peut-être comme un petit air de déjà vu, mais on se laisse tout de même emporter par la poésie et la fantaisie de ce nouveau Jeunet.
Un grand bravo au passage pour l'artiste Gilbet Peyre qui a créé les sculptures animées et installations métalliques que l'on voit dans le film.

dimanche 25 octobre 2009

Sin nombre, ou Le Parrain, version mexicaine

Youpi! Un nouveau film mexicain! Je vous rappelle que je suis une ardente fan de cinéma espagnol et sud-américain. Il fallait donc absolument que j'aille voir Sin nombre, un film produit entre autres par Gael García Bernal et réalisé par le jeune Cary Fukunaga.
Mexique: Willy, alias Casper, fait partie d'un puissant gang criminel: la Mara Salvatrucha. Honduras: la jeune Sayra, son oncle et son père décident d'émigrer clandestinement aux États-Unis. Les routes de Willy et Sayra vont se croiser de manière tragique sur le chemin du Nord.
Je peux vous annoncer officiellement que Sin nombre est mon dernier coup de cœur cinématographique. Bon, pas faux que je suis partie avec des a priori positifs. Mais le statut de coup de cœur est fondé. Entre dureté des conditions sociales et sincérité des sentiments, Sin nombre dépeint le portrait de 2 personnages qui ont tout à gagner, dont avant tout leur liberté, et vont trouver en se rencontrant un nouveau souffle de confiance. Willy veut fuir son passé de truand et ne préfère pas penser au futur. Sayra veut se construire une nouvelle vie aux États-Unis et ne préfère pas penser au passé. La cruauté des gangs est montrée de manière crue et sauvage, ce qui rend le personnage de Willy d'autant plus fragile dans sa fuite. Un trait qui m'a d'autant plus touchée quand j'ai enfin réussi à lire le tatouage creusé sur le côté de son cou, comme une confession qui ne cherche qu'à être entendue : "Perdóname madre mía". Un film touchant et violent à la fois, par le scénario mais aussi par le jeu des 2 acteurs principaux.
Un premier long métrage magnifiquement réalisé. Un prix spécial du jury au dernier festival de Deauville et les prix de la meilleure réalisation et de la meilleure direction artistique dans la catégorie film dramatique au festival de Sundance 2009 amplement mérités.

Jennifer's body, ou comment compléter la famille des films d'horreur idéaux pour effrayer les hommes après Teeth

Inspiré du titre d'une des chansons de Hole (le groupe de Courtney Love), Jennifer's Body est un peu un mélange de genres. Entre pseudo gore, teen movie et dérision vampirique, le ton au final est plutôt réussi.
Jennifer, après une agression, se met à tuer des garçons les uns après les autres. Son amie de toujours, Needy, commence à se poser des questions et comprend finalement ce qui est arrivé à son amie devenue démoniaque.
Si vous voulez du pur film d'horreur, vous ne serez pas tout à fait satisfait. Si vous cherchez de la romance d'adolescents, vous ne serez pas tout à fait satisfait non plus. Et pourtant, vous retrouverez tout de même un petit mélange de tout cela. Entre petits meurtres sanguinolents et flirts de lycéens, le film reste à prendre au 3e degré, et c'est d'ailleurs sûrement cela qui rend le film tout à fait digeste. Même si dans ma tendre adolescence, j'étais une fan des Scream, Souviens-toi l'été dernier et autres "teen horror movies", je n'avais aucune envie de re-visionner ce type de schéma. Et la dérision était tout à fait la touche qu'il fallait pour se détacher du genre.
Evidemment les hommes vont tout particulièrement se régaler, pour 2 bonnes raisons : la bombissime Megan Fox (mesdames, il faut l'avouer, cette actrice est esthétiquement irréprochable...!) et la scène du baiser torride entre Needy et Jennifer.
En bref, un film léger et divertissant, parfait pour une fin de week-end.

samedi 17 octobre 2009

Divorces, ou comment la réalisatrice de Mariages! célèbre la rupture "pour le malheur et pour le pire"

J'avais beaucoup aimé le film Mariages!. Pour le côté "tout part en vrilles", mais avec des personnages qui n'en font pas trop pour autant. Et je dois aussi dire que Chloé Lambert et Alexis Lioret étaient particulièrement touchants en couple de jeunes mariés. Je file donc voir Divorces en espérant avoir la même bonne surprise. J'en sors un brin mitigée.
Alex et Valentine forment non seulement un couple dans leur vie personnelle, mais aussi dans leur vie professionnelle, étant associés dans un cabinet d'avocats. Ils en font d'ailleurs leur succès, traitant essentiellement des affaires de divorces à l'amiable. Jusqu'au jour où c'est leur propre divorce qu'ils doivent régler... et cela pas forcément à l'amiable...

Le film démarre bien. Les dialogues sont percutants. Valérie Guignabodet nous montre une nouvelle fois qu'elle a le sens de la réplique. Seulement, le "tout part en vrilles" est accompagné de personnages qui en font peut-être un peu trop. On retrouve malgré tout une certaine sincérité chez Pascale Arbillot et François-Xavier Demaison. Après nous avoir présenté les bons et les mauvais côtés du mariage, et ponctué le tout d'une touche d'optimisme, la réalisatrice a appliqué la même formule sur le thème du divorce. Mais le résultat est beaucoup moins comique et du coup moins savoureux que Mariages!. Pas de grosse mauvaise surprise mais je m'attendais tout de même à un peu plus pouffer de rire.
En tous les cas, merci à Valérie Guignabodet qui, après nous avoir équipés du guide du parfait mariage, nous munit du guide du parfait divorce!

vendredi 16 octobre 2009

Funny people, ou comment regarder des gens pas si drôles que ça

Par une froide soirée d'octobre, j'ai décidé d'aller me réfugier dans une salle de cinéma et me réchauffer de quelques rires en allant voir Funny people. La séance a été malheureusement bien froide.
Le pitch : George Simmons, star comique américaine, découvre qu'il est atteint d'une grave maladie. Il décide alors de revenir à la stand-up comedy et engage Ira Wright comme assistant, un jeune comique qui cherche à démarrer sa carrière.
Funny people est une sorte de carnaval de l'égoïsme. Tous les personnages sont assez écœurants, et le scénario tourne en rond, pour finir en queue de poisson. Bref, pas mal de virages pour pas grand chose. Les extraits de stand-up comedy sont peut-être les passages les plus intéressants si et seulement si vous êtes amateur d'humour gras, voire beurré...
Au final, après plus de 2 longues heures, le film se termine sur un gros méli-mélo pseudo dramatico-burlesque. Judd Apatow a voulu rajouter une touche dramatique à ses comédies habituelles, mais le mélange prend plutôt difficilement, vu comment les personnages sont narcissiques et peu touchants. Bref, j'en sors frigorifiée, et cela pas seulement à cause de l'hiver naissant...

Le petit Nicolas, ou comment retrouver Alceste, Agnan, Clotaire, le Bouillon, Mr Blédurt et les autres

Qui n'a jamais feuilleté quelques pages du Petit Nicolas? Et qui ne s'est jamais identifié à l'un de ces petits écoliers et n'a jamais souri à l'une de ces histoires bien touchantes?
Un des copains de Nicolas vient d'avoir un petit frère et ça n'a pas l'air bien facile. Nicolas suspecte alors sa mère d'être enceinte d'un futur petit frère après avoir entendu une conversation entre ses parents. Il va alors préparer un plan avec ses copains pour s'en débarrasser.
J'avais un peu peur que le film soit une succession de sketches ou que les personnages, gentiment caricaturaux dans les livres, le soient encore plus dans le film. Et bien oui et non. Le scénario est bien construit, enchaînant bien les gags, et les personnages sont plutôt bien retranscrits à l'écran. Les adultes sont bien interprétés, mais le jeu des enfants frôle parfois le 'too much'. Bref, pas de grand frisson au visionnage du film. On sourit un peu mais je m'attendais à une signature qui rappelle l'univers et le ton unique de Sempé et Gosciny. Le film a malheureusement un côté un peu lisse, qui ne se détache pas vraiment des comédies habituelles. Un brin de nostalgie des dessins de Sempé nous empare tout de même. Une mention spéciale d'ailleurs pour le générique de début, joli jeu de pliage et de papier créé par Kuntzel & Deygas qui vaut grandement le détour!

mardi 6 octobre 2009

Mary & Max, ou comment les bébés australiens ne naissent pas dans les choux mais dans les chopes de bière

Mais c'est que le temps passe et les sorties ciné avec! Voilà que je suis en retard dans mes visionnages de nouveautés! Petite séance de rattrapage donc pour un petit bijou programmé sur vos grands écrans depuis quasi 1 semaine (mais oui, mais oui, 1 semaine, on pourrait presque appeler cela du retard dans le vocabulaire m'zelle-lien!).
Petit bijou, parce qu'il sort complètement du lot dans la famille des films d'animation. Dans le ton, dans les couleurs, dans la forme, dans le fond. Bref, un petit objet bien curieux mais tellement remarquable!

Mary vit en Australie. Max vit à New-York. Chacun se sent bien seul dans son petit monde bien à part. Par un heureux hasard, Mary trouve les coordonnées de Max dans un bottin. Ils vont alors commencer une correspondance assidue et une amitié va ainsi se tisser.

Déjà, je dois dire que les animations en pâte à modeler à la Wallace & Gromit me font très vite craquer. Je pars donc déjà avec un a priori positif. Mais les animations sont d'une grande drôlerie, et tellement touchantes à la fois. Les tons assez sombres rajoutent une signature assez particulière à cet univers graphique unique en son genre, ravivés de quelques touches symboliques de rouge deci-delà. Quant à l'histoire, on se laisse porter par la bizarrerie des deux personnages et les illustrations de leurs vies. La voix off est peut-être un brin pesante, mais figure encore mieux la relation épistolaire de Mary et Max. Le ton reste léger et permet de rendre la réflexion sur les préjugés, la solitude, la tolérance et la confiance en soi tout à fait digeste! Surtout quand on sait que le réalisateur s'est inspiré d'un correspondant qu'il a eu pendant 20 ans pour créer le personnage de Max...!

Non, définitivement, j'ai du mal à trouver des reproches à Adam Elliot. Courez-y! Vous comprendrez entre autres comment naissent les bébés australiens et américains...

jeudi 1 octobre 2009

The informant! ou comment Matt Damon joue à merveille l'imbécile heureux

Mark Whitacre veut dénoncer son entreprise, un géant du secteur agroalimentaire, qui s'amuse à négocier des prix de manière pas très légale. Il commence par devenir informateur auprès du FBI, porte micro et joue les espions. Seulement, lui aussi en parallèle ramasse moults pots-de-vin et pense s'en sortir malgré tout. Une affaire qui se transforme en une accumulation de mensonges et ne finit pas vraiment en la faveur de Mark.
Alors qu'au début, le ton du film et les commentaires de la voix off amusent, cette première impression se transforme en agacement. Le scénario montre quelques longueurs et les mensonges sans fin finissent par taper sur le système. Et je me dis "quand est-ce que cela va s'arrêter!?!". Un personnage qui devient de plus en plus exaspérant par sa bêtise, sa naïveté et ses mensonges. Matt Damon est rudement convaincant dans son rôle, mais pas très attachant! Bravo quand même pour l'interprétation et la transformation physique! Et j'avoue que cela m'a fait plaisir de retrouver Scott Bakula à l'écran, que je n'avais pas dû voir depuis American Beauty et surtout depuis ses fameux "Oh Bravo!" dans Code Quantum.
Bref, après ma déception de Girlfriend Experience, j'espérais avoir une bonne surprise avec The Informant!. Nouvelle déception! En espérant que l'un des 3 films que Steven Soderbergh est en train de réaliser saura au moins me consoler!

mercredi 30 septembre 2009

Mon hommage personnel à Mr Swayze

Comme annoncé il y a de ça 2 semaines, Patrick Swayze est mort. Pas que je sois une fan invétérée de l'acteur, mais il est vrai que son visage a quelque peu hanté mes doux rêves d'adolescente. De Ghost à Point Break, en passant par la Cité de la Joie... et bien évidemment Dirty Dancing! Eh oui, car tout cela n'est qu'un prétexte pour vous montrer, ou re-montrer, voire re-re-montrer une des scènes les plus sensuelles du cinéma... du moins à mes yeux. La formule magique? De la soul langoureuse, une danse lascive... Bref, je vous laisse regarder, ou re-regarder, voire re-re-regarder ce grand moment de séduction qui fait que je frémis à chaque fois que j'entends le morceau 'Cry to me' chanté par Solomon Burke. Je m'excuse d'avance auprès des puristes, il s'agit de la version française. Mais pour le langage du corps, les mots importent peu... Rest in Peace Mr Swayze.

dimanche 27 septembre 2009

L'affaire Farewell, ou Good morning Russia

Voilà un nouveau film d'espionnage. Mais attention, on parle ici d'un espion malgré lui, et pas de double zéro sept.
1981: Pierre Froment est un ingénieur français basé à Moscou. Sergueï Grigoriev, un colonel du KGB qui veut faire tomber le système russe, prend contact avec lui et lui confie des documents confidentiels pour qu'il les transfère au gouvernement français. Pierre devient alors un espion à l'insu de son plein gré. D'abord méfiant, il finit par sympathiser avec Sergueï. Une relation se tisse peu à peu entre eux, alors que chacun d'eux doit cacher son activité d'espion à sa famille. Les documents transmis remontent jusqu'aux présidents Mitterrand et Reagan. Ils baptisent alors cette riche source d'information 'Farewell'.
Beaucoup de très jolis plans ponctuent le film. Comme des tableaux devant lesquels Christian Carion a voulu nous poser. Il arrive, avec plans fixes et contre-plongées, à nous impressionner devant une Russie qui semble rude, imposante, presque violente. J'ai cependant trouvé que ce côté contemplatif donnait quelques longueurs au film. Malgré tout, Emir Kusturica et Guillaume Canet sont terriblement convaincants dans leurs rôles respectifs, et la relation qui se noue entre ces deux personnages rend le sujet d'autant plus intrigant. L'histoire, qui nous rappelle un moment de l'Histoire peu traité, est très intéressante, et se suit bien malgré les quelques moments de flottement.
Équipez-vous tout de même d'une parka et d'une chapka pour pouvoir surmonter le climat russe!

mercredi 23 septembre 2009

Taking Woodstock, ou comment changer les coeurs avec des bouquets de fleurs

Ne vous êtes-vous jamais dit «qu'est-ce que j'aurais aimé être là à cette époque... voir ça... vivre ça...»? C'est un peu mon cas quand je pense aux années 70. Essentiellement pour la musique: Jimi Hendrix (en fin de vie), Janis Joplin, the Doors, Queen, Pink Floyd... Qu'est-ce que j'aurais aimé être là à cette époque! Sans parler du Festival de Woodstock qui, comme son nom ne l'indique pas, a eu lieu en 1969 à Bethel, à 60km de Woodstock. Le concept? «Trois jours de paix et de musique. Des centaines d'hectares à parcourir. Promène-toi pendant trois jours sans voir un gratte-ciel ou un feu rouge. Fais voler un cerf-volant. Fais-toi bronzer. Cuisine toi-même tes repas et respire de l'air pur».
Les parents d'Elliot risquent de perdre leur motel à cause de soucis financiers. Ce dernier fait tout pour les aider, s'endette à son tour, perd son propre appartement et finit par loger chez eux. Un jour, il apprend que les habitants de Wallkill, une campagne voisine, ont refusé qu'un festival de musique hippie s'installe pendant 3 jours chez eux. Il appelle alors les producteurs pour proposer de les accueillir.
Je pensais pouvoir m'approprier un morceau de ce festival en allant voir Taking Woodstock. On capte en effet l'ambiance, le contexte et la manière dont a été créé et perçu ce festival. C'est un véritable film qui traite d'une génération et de sa révolution. Mais les concerts et la musique sont complètement occultés. D'où une mini déception. J'avais imaginé un peu moins de blabla et un peu plus de guitare. Le personnage d'Elliot est malheureusement un peu trop effacé pour que l'on s'y attache vraiment. D'où un film au final un peu plat, qui aurait peut-être mérité un peu plus de fantaisie hallucinogène.
L'apothéose du film est d'ailleurs la vision qu'Elliot a, en plein trip, de la vague humaine transportée par le concert. Un moment de doux délire en technicolor.

lundi 21 septembre 2009

District 9, ou le retour des crevettes géantes

J'ai un peu hésité à aller voir District 9. Parce que des histoires de méchants extraterrestres, les producteurs de science fiction nous en ont déjà servis pas mal, et il faudrait une sacrée dose de créativité et de style pour nous surprendre. Mais j'aime toujours quand les critiques se bousculent, et sont très positives et très négatives à la fois. Ma curiosité ainsi attisée, je veux juger par moi même le sujet du litige.
Un vaisseau spatial débarque au-dessus de Johannesburg, Afrique du Sud. Une société privée, le MNU, crée alors un district où sont installés l'ensemble des passagers du vaisseau. 28 ans plus tard, le MNU, plus intéressé par l'armement des extraterrestres que par leur sort, veut évacuer l'ensemble de la population de crevettes (c'est ainsi qu'on appelle ces êtres venus d'ailleurs) dans un nouveau district complètement séparé de la population africaine. Le déménagement se fait de façon pas très évidente, et Wikus van der Merwe, un agent du MNU, est infecté par un fluide qui va peu à peu modifier son ADN.
Au premier abord, District 9 se présente quasi comme un docu-reportage pour glisser doucement dans la fiction. Une approche stylisée qui introduit plutôt bien le sujet. Le genre du film se balance entre action et dérision, avec des effets spéciaux réussis. J'ai parfois même retrouvé dans les effets et le ton un petit quelque chose qui me rappelait le film Starship Troopers. Même si ici, pour une fois, on nous présente des extraterrestres qui n'ont pas forcément envie de détruire la totalité du globe, mais souhaitent juste rentrer dans leur home sweet home inter galactique.
Au final, le premier long métrage de Neill Blomkamp tire plutôt bien son épingle du jeu. Et grâce à lui, je me suis souvenue que la vérité était bel et bien ailleurs!

dimanche 20 septembre 2009

Fish Tank, ou comment se sentir comme un poisson hors de son bocal

Mia est une adolescente britannique à la dérive, habitant avec sa sœur et sa mère. Une famille où un bouillonnement de colère déborde de la casserole, et où la définition du mot 'respect' a été un peu oubliée... Jusqu'à l'arrivée de Connor, le nouvel amant de la mère de Mia. Il tient un rôle un peu ambigu, entre protecteur et séducteur. Le trouble commence alors à s'emparer de Mia.
Fish Tank pourrait presque s'apparenter à un documentaire sur une famille désœuvrée de l'Essex.
Mia est un peu perdue, beaucoup désillusionnée, intensément en colère et a trouvé un échappatoire en dansant le hip hop. Connor, joué par Michael Fassbender, apparaît à la fois comme un sauveur puis comme l'élément perturbateur. Seulement, l'ensemble du film est assez lent et a ce ton dramatico-social sur la dure situation des gens pas très aisés du fin fond de l'Angleterre. On n'apprend rien de bien neuf. On s'ennuie un peu. Et les images ne montrent rien de bien différent. Le jeu des acteurs est cependant très juste, notamment celui de la jeune Katie Jarvis, une débutante castée dans la rue. Je sors de la séance un peu confuse et pas très convaincue des 2 heures passées dans cet aquarium...

vendredi 18 septembre 2009

Julie & Julia, ou comment le boeuf bourguignon a débarqué aux USA

Youhouhou! Un seul cri de joie à l'annonce de la nomination d'Un Prophète aux Oscars. Une aussi bonne nouvelle mérite un petit film frais et pétillant, en attendant le jour J, j'ai nommé le 7 mars 2010!
C'est donc des bulles dans la tête et la bonne humeur sous le bras que je suis allée voir Julie & Julia de Nora Ephron. Eh oui, Nora Ephron,
la réalisatrice de toutes les comédies sentimentales 'starring Meg Ryan', is back! Et pas pour un moindre défi. Elle a décidé de mixer deux livres pour en faire un film : le livre 'My life in France' de Julia Child et le livre 'Julie & Julia: My Year of Cooking Dangerously' de Julie Powell.
Années 40: Julia Child vient s'installer à Paris et se prend de passion pour la cuisine. Passion qui va la mener jusqu'à la publication d'un livre de recettes, devenu culte pour toutes les Américaines. Années 2000: Julie Powell a besoin d'un défi à relever pour pimenter son quotidien: elle décide de se donner 1 an pour réaliser les 524 recettes du livre de la célèbre Julia Child et de relater ses aventures via un blog.
Les caractères des personnages sont peut-être un brin forcés: le côté un peu effrayé et pathétique de Julie et le côté un peu bruyant et farfelu de Julia. Et la voix forcée et stridente de Meryl Streep a vite fait de nous casser les oreilles. Le film est tout de même bien construit, et les nombreuses allées et venues dans le temps restent fluides. Pas mal de situations comiques viennent relever ces deux histoires et on s'attendrit rapidement devant ces deux bouts de femmes qui se battent pour arriver à leur fin. A vos ustensiles donc, pour un cours de cuisine mené par Amy Adams et Meryl Streep!

Away we go, ou les noces belles

Alors que de grandes tragédies viennent secouer le monde (entre autres la mort de Patrick Swayze), Sam Mendes a fait un petit tour à Paris pour présenter son nouveau film Away we go. On peut s'attendre à tout avec Sam Mendes. Après l'ironie cynique d'American Beauty et le renoncement tragique des Noces Rebelles, voilà qu'il nous offre un film frais et touchant. Dans Les Noces Rebelles, Sam Mendes a dû mettre en scène un couple enfermé dans sa routine et aux vieux rêves oubliés au fond d'un placard. Pour digérer la réalisation de ce drame, il a décidé de retourner le sablier. Dans Away we go, c'est une bouffée d'optimisme que l'on se reçoit en plein visage... et c'est drôlement agréable!
Burt et Verona s'aiment. Verona tombe enceinte. Ils réalisent alors qu'ils n'ont aucune attache et qu'ils aimeraient trouver un foyer, un chez soi douillet et confortable où installer cette nouvelle petite famille qui s'annonce. Away they go donc.
Sam Mendes nous offre ici beaucoup de tendresse et de rire. A chaque étape de l'itinéraire, le couple, formé par les peu connus mais très talentueux acteurs John Krasinski et Maya Rudolph, rencontre de nouvelles familles. Ils comprennent ainsi peu à peu le type de foyer qu'ils veulent former. Une jolie quête donc, parsemée de quelques clichés familiaux mais tellement bien présentés et interprétés qu'on se laisse emporter dans ce voyage. Pas de panique cependant pour la préparation de vos bagages. Away we go débarque dans vos salles le 4 novembre.

dimanche 13 septembre 2009

A Deriva, ou comment Vincent Cassel se met dans la peau d'un Brésilien

Juste pour la curiosité de voir Vincent Cassel parler Brésilien pendant 2 heures, j'ai voulu aller jeter un œil au film A Deriva, présenté à Cannes dans la sélection Un Certain Regard.
Une famille brésilienne passe ses vacances à la plage. Des vacances pas très heureuses, vu que Filipa, la fille aînée de la famille, découvre que non seulement ses parents enchaînent dispute sur dispute, mais que son père trompe sa mère. Ressentiments, colère, confusion... Filipa en veut à son père. Jusqu'à ce qu'elle comprenne vraiment la situation...
Le sujet, à la base, ne m'inspirait que très moyennement. L'histoire d'une famille déchirée et de ses petits et gros tracas... à cela, ajoutez l'éveil des désirs d'une adolescente... et vous obtiendrez comme un air de déjà vu. Et pourtant on retrouve dans A Deriva une signature assez unique en son genre. Peut-être grâce à l'ambiance intimiste, sensuelle et décomplexée. Ou grâce aux tons bleus et ocres des images. Ou tout simplement grâce à l'accent voluptueux de Vincent Cassel. Bref, un film qui change du cinéma brésilien qui nous a trop habitués à présenter la violence des favelas, et qui arrive cette fois à dessiner un tableau plus sensuel et langoureux. Ne reste plus qu'à se laisser porter par la vague...

jeudi 10 septembre 2009

Ma vie pour la tienne, ou comment Little Miss Sunshine aimerait garder ses rayons de soleil plutôt que de les céder à sa soeur

Voilà typiquement le genre de films que l'on va voir en sachant pertinemment que l'on va sangloter tout le long. Parce qu'il s'agit tout simplement d'un gros mélodrame.
Kate est atteinte de leucémie. Sa sœur Anna a été conçue pour être parfaitement compatible génétiquement avec elle et donc pouvoir lui donner globules, reins, sang et consorts. Jusqu'au jour où Anna, 11 ans, engage un avocat pour obtenir son émancipation médicale et ne plus avoir à subir ces trop nombreuses et douloureuses opérations.
Ce nouveau long métrage de Nick Cassavetes soulève une question assez sensible: Jusqu'à quel point peut-on sacrifier un enfant pour un autre? Les acteurs sont touchants. Pas de parti pris manichéen. Chacun a ses torts et ses raisons.
On reste tout de même dans les clichés du mélo, avec des situations et des musiques bien choisies pour nous tirer les larmes des yeux. J'ai été déçue par le dénouement, qui simplifie et détruit d'un coup d'un seul la problématique soulevée par le film. Le casting est tout de même joliment uni, et la construction multi-narrative bien choisie. Attention! Mouchoirs indispensables!

samedi 5 septembre 2009

(500) jours ensemble, ou comment mettre 500-299=201 jours pour se remettre d'une relation de 299-20=279 jours

Bon cette fois, ce sera un peu en avance que vous aurez la critique de (500) jours ensemble, vu que le film sort le 30 septembre dans les salles. Mais on va dire que c'est la faute au Festival de Deauville, qui a commencé hier, et où (500) jours ensemble est présenté.
Tom vient de se faire quitter par Summer. Il pensait que c'était l'amour de sa vie. S'ensuit une petite rétrospective amoureuse de leur relation, puis un bond en avant vers le rétablissement sentimental de Tom.
Au premier abord, l'histoire n'a pas l'air bien folichonne. Et pourtant! Comme l'indique l'affiche "This is not a love story, it is a story about love". Eh bien voici la plus belle histoire de rupture que je n'ai jamais vue! Déjà, cela change des happy endings des romcoms. De plus, le film arrive à être joliment drôle et créatif, sans aucun ton pleurnichard ou mélodramatique. Marc Webb a réussi à construire son premier long métrage de manière rythmée et colorée et se présente comme une jolie rétrospective de comment une relation ne marche pas forcément, du jour (1) au jour (500). Un seul léger bémol sur la grosse voix off (vous savez, un peu la même voix off que l'on entend dans les bandes-annonces de films d'action américains) qui détonne dans la légèreté du reste du film. Mais cela ne gâche pas pour autant le plaisir que l'on a à suivre le couple formé par Zooey Deschanel et Joseph Gordon-Lewitt, tout cela sur une bande-son joliment choisie.
Dommage que le titre original ait été sauvagement traduit, vu qu'à l'origine, il cache un petit jeu de mots. Allez donc vivre (500) days of Summer, dans les salles le 30 septembre...

lundi 31 août 2009

Sri Lanka National Handball Team, ou The European Dream

Vu que la plupart des films que j'attendais pour la rentrée ont décidé de ne sortir qu'en 2010 (I love you Phillip Morris reporté à février 2010; Shutter Island reporté à mars 2010), je dois noyer ma frustration dans une ivresse cinématographique... Après une gorgée de Tarantino et une autre d'Audiard, voilà que je m'attaque à des saveurs un peu plus exotiques... et une gorgée srilankaise, une!
Sri Lanka National Handball Team raconte comment un groupe de Sri Lankais, cherchant désespérément un moyen d'obtenir un visa pour l'Allemagne, va créer une fausse équipe de handball pour pouvoir enfin partir... Voici une drôle d'histoire qui est pourtant bel et bien vraie!

Au premier abord, le sujet me rappelait vaguement Rasta Rockett... mais si, souvenez-vous, cette histoire de Jamaïcains qui forment une équipe de bobsleigh pour participer aux J.O.! Mais ici le sujet va plus loin et délivre un message plus fort. Le réalisateur Uberto Pasolini, à la base connu pour son travail de producteur, notamment du film The Full Monty, montre que la comédie sociale est son dada. Il réussit à blâmer une politique d'immigration un peu rude et à présenter les problèmes qu'engendre la diversité ethnique du Sri Lanka
sur un ton léger. Drôle et touchant à la fois, le résultat est réussi.
Ironie du sort : certains acteurs (essentiellement des non-professionnels) se sont enfuis lors du tournage en Allemagne! Eux aussi ont eu envie de vivre leur 'Rêve Européen'...

jeudi 27 août 2009

Un prophète..."L'essentiel en enfer est de survivre" - Michel Audiard

Ça y est! J'ai reçu ma claque de la rentrée. Et une sacrément violente!
Il faut dire que quand on s'appelle Jacques Audiard, avec un papa du nom de Michel Audiard, forcément, le talent cinématographique ne peut être que dans le sang. Et alors que le papa était connu pour ses dialogues cultes, le fils sait manier les images comme les mots. Si on regarde sa filmographie, on note d'ailleurs que chacun des films qu'il a réalisés a été récompensé soit à Cannes soit aux Césars. Un prophète a reçu le Grand Prix au dernier Festival de Cannes.
Malik, 19 ans, doit purger une peine de 6 ans de prison. Il est très vite mis sous la protection de César Luciani, chef du gang des Corses. En échange de sa protection, il devient le larbin des Corses et doit répondre à tous leurs ordres, du ménage au meurtre. Peu à peu, il s'instruit, mûrit et prend de l'indépendance en gardant à l'esprit un seul objectif : sa survie.
Le monde carcéral n'avait jamais été dépeint de façon aussi brute et crue. Le duo N
iels Arestrup - Tahar Rahim fonctionne terriblement bien dans cette relation de quasi maître à esclave. Malik assure son avenir même s'il subit son présent. Et c'est là que le sujet est fort. On assiste à son ascension progressive, à la force dont il fait preuve, d'aussi bas qu'il parte. Et même si l'on reste enfermé durant 2h30 entre les 4 murs d'une prison, Jacques Audiard réussit à nous faire voyager dans l'esprit de Malik, entre réalité et phantasme.
Un très beau film, superbement interprété. Un prophète est un de ces films qui vous prend aux tripes, rude mais ponctué d'une note d'espoir...

mercredi 26 août 2009

Inglorious Basterds, ou comment sortir d'une séance ciné pas si glorieuse que ça

Depuis le temps que je vous rabâche les oreilles avec Inglorious Basterds, voilà qu'au final je suis un brin déçue... arg!
Les Basterds, c'est une armée anti-nazie dirigée par le Lieutenant Aldo Raine, un Ricain un peu rustre, qui scalpe du nazi à volonté. Un complot est organisé pour faire tomber les têtes du 3ème Reich invitées à une avant-première, dans un petit cinéma parisien détenu par la jeune Shosanna Dreyfus.
Je m'attendais à un nouveau Pulp Fiction de Quentin Tarantino. A des dialogues savoureux, pleins de cynisme, d'ironie et de dérision. Loupé. C'est vrai que Brad Pitt et Christoph Waltz jouent des personnages assez uniques en leur genre. Entre la bêtise grossière de l'un et la folie sadique de l'autre, on se régale. On comprend d'ailleurs pourquoi Christoph Waltz, un acteur de séries allemandes encore inconnu au bataillon (excepté pour les fans de Derrick), a eu le prix d'interprétation masculine à Cannes. Mais le scénario manque de répliques piquantes et remarquables, et de grosses longueurs diluent ces 2h30 sanguinolentes. Le style des images et des prises de vue est bien plus fourni que les dialogues. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la façon de présenter un film de genre pseudo-historique en pseudo-western. Cela lui donne du coup un ton unique. Aldo Raine apparaît comme un véritable cow-boy revanchard, tout cela rythmé par des musiques d'Ennio Morricone, le compositeur en titre des bandes originales de westerns spaghetti.
En tous les cas, j'aurais peut-être préféré voir la version du film présentée à Cannes, d'environ 20 minutes plus courte que celle actuellement en salle.

lundi 24 août 2009

9, du neuf dans l'animation

Allez! Hop hop hop! Rentrée de vacances! Finis les plages et les cocotiers, retour aux voyages cinématographiques! Même si le soleil n'y est pas, il y a toujours moyen de se dépayser, non?
J'avoue... voici tout simplement le SOS d'une vacancière en détresse...
J'ai donc décidé de lutter contre le jet lag ambiant et de filer devant une toile pour oublier la fin des vacances. Fatigue oblige, je n'ai pas voulu m'attaquer de suite à Inglorious Basterds et ai préféré attendre d'être fraîche et dispose avant de le visionner. J'ai donc misé sur 9, un film d'animation réalisé par Shane Acker, un petit nouveau dans le domaine, et produit par Tim Burton, maître en la matière d'animation 'noire' après son Etrange Noël de Mr Jack. On comprend d'ailleurs pourquoi Tim Burton a parié sur 9.
Alors que la Terre a été ravagée par des machines très mal intentionnées, un inventeur a créé 9 petites créatures de toile et de chiffon. Le n°9 va entraîner ses collègues dans une croisade contre ces grosses vilaines machines pour les sauver et sauver le globe.
Les animations sont d'une très grande finesse et précision. Les dialogues ne prennent pas beaucoup de place, laissant les images parler d'elle-même. Le scénario est cependant un peu trop simple et le sujet, assez sombre, oscille entre jeu de massacre et science fiction. Un film à déconseiller aux plus jeunes
même si on parle ici d'animation. Au final, pour les plus grands, les animations valent tout de même le détour, tout cela accompagné d'une musique arrangée par Danny Elfman... oui oui, le Danny Elfman, compositeur attitré de Tim Burton.
Et une rentrée parisienne bercée par le son de la voix d'Elijah Wood n'est jamais une perspective désagréable pour mes petites oreilles!

vendredi 7 août 2009

En attendant la rentrée...

Et voilà que je vous abandonne une fois de plus, et pour 2 semaines cette fois! Alors en attendant les prochains articles et si vous êtes à Paris pour la fin de l'été, n'hésitez pas à profiter du Festival de Cinéma au clair de lune jusqu'au 23 août (programme ici) ou encore des dernières séances du Festival de Cinéma en plein air jusqu'au 16 août (programme ). Et pour les plus mélomanes d'entre vous, allez donc vous prélasser sur le Parvis de l'Hôtel de Ville et profiter des concerts gratuits du Festival Fnac Indétendances (programme ici ou ).
Je vous laisse avec la bande annonce d'Inglorious Basterds, dans vos salles dès le 19 août... petits veinards!! Excellent mois d'août!

Soie, ou comment passer d'un roman soyeux à un film un peu rêche

J'avoue que je suis entrée dans la salle avec moults préjugés. J'avais été transportée par le roman d'Alessandro Baricco. Pour la pureté et la pudeur de l'écriture qui rend l'histoire d'amour d'autant plus belle et sincère. Au visionnage de la bande-annonce, j'avais très peur que le roman ait été transformé en histoire d'amour mielleuse et mélo-dramatisée.
L'histoire : vers 1860, Hervé Joncour part en mission au Japon pour y acheter des oeufs sains et sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie. Il y rencontre une femme mystérieuse qui fait naître en lui désir et émoi. Chez lui, l'attend Hélène, son épouse, qu'il aime d'une grande douceur et profonde tendresse.
En fait, le réalisateur François Girard a décidé de beaucoup miser sur les silences et les sous-entendus. D'où un scénario pas mal ficelé à partir d"un livre qui préférait justement suggérer les sentiments plutôt que de les décrire. J'ai pourtant eu un petit souci... Lequel? Le casting. Je n'ai vraiment pas réussi à me débarrasser de l'image que j'ai de Michael Pitt et Keira Knightley. Enfin surtout Michael Pitt. Ce dernier m'a toujours donné une image d'ado boudeur aux cheveux gras qui écoute du hard rock et snife de la coke en cachette. Quand à sa partenaire, elle me donne toujours l'impression de jouer un rôle de fausse ingénue. Et ces deux profils ne collent pas du tout aux deux protagonistes de Soie. Le film a du coup un petit quelque chose qui sonne faux.
J'aurai quand même versé ma petite larme à la fin. Je vous conseille tout de même vivement de parcourir les quelques 150 pages du roman qui se dévorent très vite.