Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


mercredi 28 octobre 2009

Micmacs à tire-larigot, ou le Fabuleux destin de Bazil

Le 6e long-métrage de Jean-Pierre Jeunet est arrivé! Attention! Toute ressemblance avec un Fabuleux Destin d'Amélie Poulain ne saurait être que fortuite...
Bazil a perdu son père alors qu'il était enfant, tué en plein désert par une mine. Des années plus tard, il est à deux doigts d'y passer aussi, en prenant une balle dans la tête. Il décide alors, après avoir aperçu les bâtiments des 2 fabricants d'armes responsables des 2 grands malheurs de sa vie, de se venger d'eux et prépare un plan d'attaque avec ses nouveaux amis: Remington, Calculette, Fracasse, Placard, la Môme Caoutchouc, Petit Pierre et Tambouille.
On retrouve le ton et l'image si caractéristiques à Jean-Pierre Jeunet. Sauf que la voix off d'Amélie Poulain a été remplacée par la voix intérieure de Bazil, la musique de Yann Tiersen par la musique du compositeur encore inconnu Raphaël Beau, et les tons verts et rouges par des tons jaunes et cuivrés. Le réalisateur a voulu écrire son "J'accuse" en dénigrant les marchands d'armes tout en gardant son style, baignant des personnages aux caractères pittoresques dans un décor aux tons chauds et vieillis. Chaque rôle est joliment valorisé, donnant une belle cohésion à l'ensemble du groupe d'amis de Bazil. Dany Boon s'en sort particulièrement bien, même si à la base, son rôle avait été écrit pour Jamel Debbouze. En bref, il y a peut-être comme un petit air de déjà vu, mais on se laisse tout de même emporter par la poésie et la fantaisie de ce nouveau Jeunet.
Un grand bravo au passage pour l'artiste Gilbet Peyre qui a créé les sculptures animées et installations métalliques que l'on voit dans le film.

dimanche 25 octobre 2009

Sin nombre, ou Le Parrain, version mexicaine

Youpi! Un nouveau film mexicain! Je vous rappelle que je suis une ardente fan de cinéma espagnol et sud-américain. Il fallait donc absolument que j'aille voir Sin nombre, un film produit entre autres par Gael García Bernal et réalisé par le jeune Cary Fukunaga.
Mexique: Willy, alias Casper, fait partie d'un puissant gang criminel: la Mara Salvatrucha. Honduras: la jeune Sayra, son oncle et son père décident d'émigrer clandestinement aux États-Unis. Les routes de Willy et Sayra vont se croiser de manière tragique sur le chemin du Nord.
Je peux vous annoncer officiellement que Sin nombre est mon dernier coup de cœur cinématographique. Bon, pas faux que je suis partie avec des a priori positifs. Mais le statut de coup de cœur est fondé. Entre dureté des conditions sociales et sincérité des sentiments, Sin nombre dépeint le portrait de 2 personnages qui ont tout à gagner, dont avant tout leur liberté, et vont trouver en se rencontrant un nouveau souffle de confiance. Willy veut fuir son passé de truand et ne préfère pas penser au futur. Sayra veut se construire une nouvelle vie aux États-Unis et ne préfère pas penser au passé. La cruauté des gangs est montrée de manière crue et sauvage, ce qui rend le personnage de Willy d'autant plus fragile dans sa fuite. Un trait qui m'a d'autant plus touchée quand j'ai enfin réussi à lire le tatouage creusé sur le côté de son cou, comme une confession qui ne cherche qu'à être entendue : "Perdóname madre mía". Un film touchant et violent à la fois, par le scénario mais aussi par le jeu des 2 acteurs principaux.
Un premier long métrage magnifiquement réalisé. Un prix spécial du jury au dernier festival de Deauville et les prix de la meilleure réalisation et de la meilleure direction artistique dans la catégorie film dramatique au festival de Sundance 2009 amplement mérités.

Jennifer's body, ou comment compléter la famille des films d'horreur idéaux pour effrayer les hommes après Teeth

Inspiré du titre d'une des chansons de Hole (le groupe de Courtney Love), Jennifer's Body est un peu un mélange de genres. Entre pseudo gore, teen movie et dérision vampirique, le ton au final est plutôt réussi.
Jennifer, après une agression, se met à tuer des garçons les uns après les autres. Son amie de toujours, Needy, commence à se poser des questions et comprend finalement ce qui est arrivé à son amie devenue démoniaque.
Si vous voulez du pur film d'horreur, vous ne serez pas tout à fait satisfait. Si vous cherchez de la romance d'adolescents, vous ne serez pas tout à fait satisfait non plus. Et pourtant, vous retrouverez tout de même un petit mélange de tout cela. Entre petits meurtres sanguinolents et flirts de lycéens, le film reste à prendre au 3e degré, et c'est d'ailleurs sûrement cela qui rend le film tout à fait digeste. Même si dans ma tendre adolescence, j'étais une fan des Scream, Souviens-toi l'été dernier et autres "teen horror movies", je n'avais aucune envie de re-visionner ce type de schéma. Et la dérision était tout à fait la touche qu'il fallait pour se détacher du genre.
Evidemment les hommes vont tout particulièrement se régaler, pour 2 bonnes raisons : la bombissime Megan Fox (mesdames, il faut l'avouer, cette actrice est esthétiquement irréprochable...!) et la scène du baiser torride entre Needy et Jennifer.
En bref, un film léger et divertissant, parfait pour une fin de week-end.

samedi 17 octobre 2009

Divorces, ou comment la réalisatrice de Mariages! célèbre la rupture "pour le malheur et pour le pire"

J'avais beaucoup aimé le film Mariages!. Pour le côté "tout part en vrilles", mais avec des personnages qui n'en font pas trop pour autant. Et je dois aussi dire que Chloé Lambert et Alexis Lioret étaient particulièrement touchants en couple de jeunes mariés. Je file donc voir Divorces en espérant avoir la même bonne surprise. J'en sors un brin mitigée.
Alex et Valentine forment non seulement un couple dans leur vie personnelle, mais aussi dans leur vie professionnelle, étant associés dans un cabinet d'avocats. Ils en font d'ailleurs leur succès, traitant essentiellement des affaires de divorces à l'amiable. Jusqu'au jour où c'est leur propre divorce qu'ils doivent régler... et cela pas forcément à l'amiable...

Le film démarre bien. Les dialogues sont percutants. Valérie Guignabodet nous montre une nouvelle fois qu'elle a le sens de la réplique. Seulement, le "tout part en vrilles" est accompagné de personnages qui en font peut-être un peu trop. On retrouve malgré tout une certaine sincérité chez Pascale Arbillot et François-Xavier Demaison. Après nous avoir présenté les bons et les mauvais côtés du mariage, et ponctué le tout d'une touche d'optimisme, la réalisatrice a appliqué la même formule sur le thème du divorce. Mais le résultat est beaucoup moins comique et du coup moins savoureux que Mariages!. Pas de grosse mauvaise surprise mais je m'attendais tout de même à un peu plus pouffer de rire.
En tous les cas, merci à Valérie Guignabodet qui, après nous avoir équipés du guide du parfait mariage, nous munit du guide du parfait divorce!

vendredi 16 octobre 2009

Funny people, ou comment regarder des gens pas si drôles que ça

Par une froide soirée d'octobre, j'ai décidé d'aller me réfugier dans une salle de cinéma et me réchauffer de quelques rires en allant voir Funny people. La séance a été malheureusement bien froide.
Le pitch : George Simmons, star comique américaine, découvre qu'il est atteint d'une grave maladie. Il décide alors de revenir à la stand-up comedy et engage Ira Wright comme assistant, un jeune comique qui cherche à démarrer sa carrière.
Funny people est une sorte de carnaval de l'égoïsme. Tous les personnages sont assez écœurants, et le scénario tourne en rond, pour finir en queue de poisson. Bref, pas mal de virages pour pas grand chose. Les extraits de stand-up comedy sont peut-être les passages les plus intéressants si et seulement si vous êtes amateur d'humour gras, voire beurré...
Au final, après plus de 2 longues heures, le film se termine sur un gros méli-mélo pseudo dramatico-burlesque. Judd Apatow a voulu rajouter une touche dramatique à ses comédies habituelles, mais le mélange prend plutôt difficilement, vu comment les personnages sont narcissiques et peu touchants. Bref, j'en sors frigorifiée, et cela pas seulement à cause de l'hiver naissant...

Le petit Nicolas, ou comment retrouver Alceste, Agnan, Clotaire, le Bouillon, Mr Blédurt et les autres

Qui n'a jamais feuilleté quelques pages du Petit Nicolas? Et qui ne s'est jamais identifié à l'un de ces petits écoliers et n'a jamais souri à l'une de ces histoires bien touchantes?
Un des copains de Nicolas vient d'avoir un petit frère et ça n'a pas l'air bien facile. Nicolas suspecte alors sa mère d'être enceinte d'un futur petit frère après avoir entendu une conversation entre ses parents. Il va alors préparer un plan avec ses copains pour s'en débarrasser.
J'avais un peu peur que le film soit une succession de sketches ou que les personnages, gentiment caricaturaux dans les livres, le soient encore plus dans le film. Et bien oui et non. Le scénario est bien construit, enchaînant bien les gags, et les personnages sont plutôt bien retranscrits à l'écran. Les adultes sont bien interprétés, mais le jeu des enfants frôle parfois le 'too much'. Bref, pas de grand frisson au visionnage du film. On sourit un peu mais je m'attendais à une signature qui rappelle l'univers et le ton unique de Sempé et Gosciny. Le film a malheureusement un côté un peu lisse, qui ne se détache pas vraiment des comédies habituelles. Un brin de nostalgie des dessins de Sempé nous empare tout de même. Une mention spéciale d'ailleurs pour le générique de début, joli jeu de pliage et de papier créé par Kuntzel & Deygas qui vaut grandement le détour!

mardi 6 octobre 2009

Mary & Max, ou comment les bébés australiens ne naissent pas dans les choux mais dans les chopes de bière

Mais c'est que le temps passe et les sorties ciné avec! Voilà que je suis en retard dans mes visionnages de nouveautés! Petite séance de rattrapage donc pour un petit bijou programmé sur vos grands écrans depuis quasi 1 semaine (mais oui, mais oui, 1 semaine, on pourrait presque appeler cela du retard dans le vocabulaire m'zelle-lien!).
Petit bijou, parce qu'il sort complètement du lot dans la famille des films d'animation. Dans le ton, dans les couleurs, dans la forme, dans le fond. Bref, un petit objet bien curieux mais tellement remarquable!

Mary vit en Australie. Max vit à New-York. Chacun se sent bien seul dans son petit monde bien à part. Par un heureux hasard, Mary trouve les coordonnées de Max dans un bottin. Ils vont alors commencer une correspondance assidue et une amitié va ainsi se tisser.

Déjà, je dois dire que les animations en pâte à modeler à la Wallace & Gromit me font très vite craquer. Je pars donc déjà avec un a priori positif. Mais les animations sont d'une grande drôlerie, et tellement touchantes à la fois. Les tons assez sombres rajoutent une signature assez particulière à cet univers graphique unique en son genre, ravivés de quelques touches symboliques de rouge deci-delà. Quant à l'histoire, on se laisse porter par la bizarrerie des deux personnages et les illustrations de leurs vies. La voix off est peut-être un brin pesante, mais figure encore mieux la relation épistolaire de Mary et Max. Le ton reste léger et permet de rendre la réflexion sur les préjugés, la solitude, la tolérance et la confiance en soi tout à fait digeste! Surtout quand on sait que le réalisateur s'est inspiré d'un correspondant qu'il a eu pendant 20 ans pour créer le personnage de Max...!

Non, définitivement, j'ai du mal à trouver des reproches à Adam Elliot. Courez-y! Vous comprendrez entre autres comment naissent les bébés australiens et américains...

jeudi 1 octobre 2009

The informant! ou comment Matt Damon joue à merveille l'imbécile heureux

Mark Whitacre veut dénoncer son entreprise, un géant du secteur agroalimentaire, qui s'amuse à négocier des prix de manière pas très légale. Il commence par devenir informateur auprès du FBI, porte micro et joue les espions. Seulement, lui aussi en parallèle ramasse moults pots-de-vin et pense s'en sortir malgré tout. Une affaire qui se transforme en une accumulation de mensonges et ne finit pas vraiment en la faveur de Mark.
Alors qu'au début, le ton du film et les commentaires de la voix off amusent, cette première impression se transforme en agacement. Le scénario montre quelques longueurs et les mensonges sans fin finissent par taper sur le système. Et je me dis "quand est-ce que cela va s'arrêter!?!". Un personnage qui devient de plus en plus exaspérant par sa bêtise, sa naïveté et ses mensonges. Matt Damon est rudement convaincant dans son rôle, mais pas très attachant! Bravo quand même pour l'interprétation et la transformation physique! Et j'avoue que cela m'a fait plaisir de retrouver Scott Bakula à l'écran, que je n'avais pas dû voir depuis American Beauty et surtout depuis ses fameux "Oh Bravo!" dans Code Quantum.
Bref, après ma déception de Girlfriend Experience, j'espérais avoir une bonne surprise avec The Informant!. Nouvelle déception! En espérant que l'un des 3 films que Steven Soderbergh est en train de réaliser saura au moins me consoler!