Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


jeudi 24 mars 2011

Rango, ou le lézard qui tire plus vite que son ombre

Apparemment, l'animation est à la mode! Après Wes Anderson et son "Fantastic Mr Fox", c'est au tour de Gore Verbinski de réaliser son premier film d'animation, "Rango".
Le pitch: Rango, un lézard de compagnie, se retrouve, suite à un léger accident de voiture, perdu en plein milieu du désert. Il finit dans la ville de 'Dust', où les habitants souffrent de la sécheresse. Rango est vite nommé shérif, et va tenter de sauver 'Dust' de l'assèchement.
Rango est un véritable petit bijou d'animation. Une esthétique drôle et vraiment singulière. Gore Verbinski, le réalisateur des "Pirates des Caraïbes", s'est vraiment amusé à créer un western animé, en mettant en scène des bébêtes aux silhouettes à la fois ultra créatives et quasi réalistes. Le scénario est recherché, construit comme un long métrage, et ne suit aucun modèle animé. Beaucoup d'humour dans le film, jouant parfois sur l'absurde, le ridicule et les mimiques des personnages étonnamment poilantes. Attention! Le film est tout de même réservé à un public averti, Rango se plongeant parfois dans des réflexions mystiques un brin trop complexes pour les plus jeunes. Quelques lenteurs, mais il faut avouer que pour un premier film d'animation, Gore Verbinski a livré ici un ton et un style vraiment uniques. A tel point que l'on aimerait que cette animation ne soit pas sa dernière!

dimanche 20 mars 2011

We Want Sex Equality... Liberté, égalité, parité!

Voilà un film inspiré d'une histoire vraie, celle des 183 ouvrières de l'usine Ford en Angleterre, qui, en 1968, sont restées 3 semaines en grève pour une juste cause.
Le pitch: Une équipe de femmes travaille à l'usine Ford de Dagenham, dans la banlieue londonienne. Le jour où elles réalisent qu'elles sont moins bien payées que les hommes, elles décident de faire grève. Ce petit groupe est mené par Rita. Elle devient alors leur porte-parole et se bat pour l'égalité des salaires.

Les Anglais nous montrent une fois de plus qu'ils sont très bons dans les comédies sociales. Un ton frais, léger, pour défendre une grande cause. Il faut dire que Nigel Cole avait déjà réalisé "Saving Grace", une petite perle autour d'une femme au foyer qui cultivait du cannabis pour couvrir ses dettes. Ici, Sally Hawkins, dans le rôle de Rita, est un véritable rayon de soleil. Un petit film sans aucune prétention qui traite joliment du sujet, sur une musique soul et rythmée. Le scénario est peut-être un brin décousu. Mais dans tous les cas, le film permet de passer un très bon moment.

jeudi 10 mars 2011

Fighter, ou Million Dollar Micky

Il faut avoir du cran pour réaliser un film sur l'univers de la boxe, et passer après des "Ali", ou des "Million Dollar Baby". David O. Russell s'y est risqué et a relevé le défi avec succès. La preuve: deux de ses acteurs, Christian Bale et Melissa Leo, ont remporté un Oscar pour leur interprétation magistrale de deux seconds rôles.
"Fighter", c'est l'histoire vraie des deux frères ci-dessus: Micky Ward et Dicky Eklund. Micky, boxeur, est entraîné par son frère, Dicky, et managé par sa mère. Dicky est un ex boxeur devenu dépendant au crack. Un environnement familial pas très bénéfique pour la carrière de Micky. Jusqu'à ce que ce dernier rencontre Charlene, une barmaid dont il va tomber amoureux et qui va lui ouvrir les yeux sur les côtés négatifs de l'influence familiale. Cette prise de conscience et de confiance crée alors un véritable tournant dans sa carrière.
"Fighter" est une véritable réussite. Grâce à la manière de filmer, à la façon dont le réalisateur nous jette au milieu du ring et nous fait vivre les combats. Grâce à Christian Bale, époustouflant dans ce rôle de frère toxicomane. Grâce à une très belle représentation des liens familiaux, parfois destructeurs, mais en même temps tellement importants, motivants et réconfortants. La famille Ward, telle qu'elle est représentée dans le film, est à la fois envahissante et attachante. "Fighter" est le récit de la recherche d'un équilibre idéal. Un biopic autour de la boxe sincère, brut et entier qui a su se démarquer. Un film coup de poing à ne pas esquiver.

mardi 8 mars 2011

Ma part du gâteau, ou chacun cherche son luxe

Le nouveau Klapisch! 3 ans après "Paris", le voilà qui revient avec des histoires de finance et de crise économique. Le réalisateur a voulu faire une pseudo comédie sociale... et aurait pu faire mieux.
Le pitch: Stéphane est trader à Londres et doit déménager à Paris pour monter son Hedge Fund. France est une ex ouvrière à Dunkerque et doit déménager à Paris pour trouver un nouveau job après la fermeture de son usine. France devient la femme de ménage de Stéphane. Ces deux personnages vont alors apprendre à se connaître et à s'apprécier... ou pas.

Au final : une grosse déception. "Ma part du gâteau" est un film décousu qui tombe dans le mélo social. Gilles Lellouche, qui récidive dans un rôle de trader, est à la fois vraiment détestable et pas très convaincant. Karin Viard, quant à elle, dans le rôle de France, vire vite au pathétique, même si sa bonne humeur et sa simplicité la rendent toujours aussi sympathique. On tombe dans la caricature du vilain trader et de la brave ouvrière.
Pour boucler la boucle, Klapisch a méchamment bâclé la fin de son film. Heureusement que quelques scènes comiques sauvent le scénario. En bref, l'un des plus mauvais Klapisch.

dimanche 6 mars 2011

Winter's Bone, ou un os en hiver

Voilà un film qui a été nominé pour de nombreux Oscars lors de la dernière cérémonie, mais qui est reparti bredouille. A tort! Voilà un film assez unique en son genre.
Le pitch: Ree Dolly, 17 ans, s'occupe de sa mère, de son frère et de sa sœur depuis que son père est en prison. Ce dernier, fraîchement sorti, doit comparaître au tribunal, sous peine de se faire confisquer tous ses biens, dont la maison où Ree et le reste de sa famille logent. Ree tente alors de retrouver son père pour être sûre de ne pas perdre sa maison.
Un film dur, violent, qui nous plonge au fin fond du Missouri, au milieu d'une foule d'individus pas franchement commodes. Des jeux très sobres, une atmosphère pesante. "Winter's bone" est un véritable film d'ambiance qui possède une signature vraiment originale. Jennifer Lawrence, nominée aux derniers Oscars dans la catégorie "meilleure actrice", est impressionnante dans le rôle de la jeune Ree. Elle a su garder tout le long du film un jeu tout en retenue et en subtilité, sans le moindre débordement d'émotion. En bref, pour les amateurs de films noirs, voilà un film à ne pas rater. Pour les autres, voilà un film inédit et singulier à expérimenter.

Last Night & Never Let Me Go, ou Keira Knightley 1 en 2

A l'éternel débat "Qui préférez-vous entre Keira Knightley et Natalie Portman?", j'ai plutôt tendance à choisir Natalie Portman. J'ai quand même voulu voir les deux derniers films de Keira Knightley, même si en la voyant, je ne peux pas m'empêcher de me dire que quelques kilos en plus ne lui feraient vraiment pas de mal.
D'abord, parlons de "Last Night": l'histoire d'un couple vivant à New-York. Le temps d'une même nuit, chacun va être tenté de tromper l'autre. Je déteste les films qui se la jouent "comédie romantique" pour au final ne pas en être. Je croyais vraiment que "Last Night" tournerait autour d'un chassé-croisé romantico-amoureux. Malheureusement une touche superflue de pseudo drame a été ajoutée. On passe 1h30 à se demander si les deux protagonistes vont finir par se tromper. Et quand on a la réponse, le film s'achève en queue de poisson. En bref, un film qui ne sert à rien.
"Never Let Me Go" cependant est un très beau film, entre romance et science fiction, pas franchement enjoué, mais joliment réalisé. Un film dramatico-éthique, où l'on présente la vie de trois clones créés uniquement pour donner leurs organes de leur vivant. Carey Mulligan, Andrew Garfield et la fameuse Keira sont tous les trois terriblement bons dans le rôle des amis clones, résignés à faire don de leurs organes, mais avec malgré tout une intense soif de vivre. Une jolie réflexion, dure mais touchante.
Moralité: si vous aimez Keira, allez la voir dans "Never Let Me Go", plutôt que dans "Last night". Et alors que Natalie Portman pose pour Miss Dior Chérie, vous pourrez bientôt voir Keira dans la nouvelle campagne de Coco Mademoiselle de Chanel, dirigée par Joe Wright. Si ça c'est pas de la concurrence!