Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


vendredi 28 mai 2010

Prince of Persia, ou le secret de la dague volante

Si, comme moi, quelqu'un vous propose d'aller voir "PoP", aucun doute, ce quelqu'un est un gamer. "Euh... Pop?" "Mais oui, Prince of Persia!". Eh oui, c'est que Disney a décidé de faire du jeu vidéo Prince of Persia un film. Et comme le fait de voir Jake Gyllenhaal dans un grosse production m'intriguait, j'ai suivi. D'où ce périple cinématographique perse. Au final, un avis très mitigé.
Pour la petite histoire, Dastan et ses frères attaquent le royaume de la princesse Tamina. Dastan trouve pendant le combat une dague et la garde. Un peu plus tard, Dastan est obligé de s'enfuir, accusé du meurtre de son père. Tamina le suit, voulant récupérer l'étrange dague. Une dague au pouvoir magique de remonter le temps.
Même si ce cher Jake a su ajouter de la finesse au personnage de Dastan, les ficelles de la grosse production familiale typiquement Disneyienne sont un peu trop visibles. En même temps, il faut dire que Jake Gyllenhaal a bien mérité sa place dans une grosse production, après s'être vu refuser les rôles de Spider-Man et de Batman! J'avoue m'être surtout amusée pendant les 3/4 du film à essayer de me souvenir où j'avais bien pu voir le minois de
Richard Coyle, l'acteur jouant Tus. Ce dernier a en effet joué dans la série anglaise Coupling, un petit soap british bien comique. En bref, un film divertissant, mais avec un scénario qui n'est pas allé chercher bien loin. Pas de surprises donc. J'aurais presque envie de recommander le bon vieux dessin animé Aladdin plutôt que Prince of Persia en matière de conte oriental... et ce malgré le torse de Jake.

jeudi 20 mai 2010

Dans ses yeux, ou comment elle a tiré la première, l'a touché, c'est foutu

Récompensé aux Oscars 2010 dans la catégorie du meilleur film étranger, Dans ses yeux est un petit bijou argentin réalisé par Juan José Campanella.
Le pitch: Benjamín Esposito travaille au département de la justice et enquête sur le viol et meurtre d'une jeune femme. 25 ans plus tard, il décide d'écrire un livre autour de cette enquête qui l'a profondément marqué. Il en profite pour retrouver son ancienne patronne, Irene Menéndez Hastings, dont il était déjà amoureux 25 ans plus tôt.
Dans ses yeux est un de ces films qui mêlent plusieurs genres, entre romance et enquête policière, sans jamais nous perdre. Le lien entre les deux personnages centraux, Benjamín et Irene, donne beaucoup d'intensité et d'émotion à un scénario à la base assez sombre. Ricardo Darin a réussi à apporter beaucoup de finesse au rôle de Benjamín. Une construction sans faille, où le réalisateur fait faire au spectateur des bonds dans le temps de manière assez judicieuse et l'amène à une réflexion sur la mémoire et la vengeance. Une légère longueur se fait ressentir, mais ne gâche en rien l'intrigue amoureuso-policière. Un joli drame donc qui porte bien sa statuette.

dimanche 16 mai 2010

Robin Hood, ou Mediaeval Gangster

Pour l'ouverture du festival de Cannes, je demande Robin! Il faut dire que Ridley Scott nous offre ici un film qui me ferait presque oublier le 'Everything I do, I do it for you' chanté par Bryan Adams pour le film 'Robin des Bois, prince des voleurs'. Bon, ok, j'avoue, impossible que la romantique que je suis oublie cette mélodie. Mais ce Robin Hood est tout de même une belle œuvre cinématographique, photographie époustouflante et reconstitution historique à l'appui.
Car Ridley Scott a décidé de situer l'intrigue de cette version de Robin Hood au milieu d'une période sensible de l'histoire d'Angleterre, alors que Richard Cœur de Lion vient d'être tué au cours de son retour de croisade, et que son frère Jean vient d'être couronné roi. Robin Longstride, qui combattait aux côtés du roi, revient au pays et va devoir annoncer à Sir Walter Loxley, du comté de Nottingham, que son fils Robert est mort lors d'une embuscade. Il se rend alors compte que corruption et rébellion font rage et va décider de défendre Nottingham, aidé par ses amis guerriers.
Nouveau contexte pour les personnages de Robin, Marianne et les autres. Le résultat en est d'autant plus riche. Malgré les nombreuses adaptations à l'écran de Robin des Bois, je n'avais vu que celle avec Kevin Costner, et j'en avais gardé un souvenir caricaturé et exagéré. Ici, rien à voir. Tous les personnages sont terriblement bien interprétés. Le charisme de Russell Crowe agit tout seul, et Cate Blanchett a réussi à donner un relief audacieux et déterminé au tempérament de Lady Marianne. Je ne parlerai pas des scènes de bataille où Ridley Scott excelle, et des paysages magnifiques, filmés avec grâce. Petite surprise dans la bande son: vous pourrez entendre une version moyenâgeuse de la chanson 'Words' de The Christians! Bref, sans doute le meilleur Robin Hood réalisé... et il faut dire ce qui est.. Russell Crowe porte plutôt bien le collant!
Allez, finalement j'assume ma face pas si cachée que ça de midinette et partage avec vous le fameux morceau de la bande originale du prince des voleurs...

Date Night, ou un dîner presque parfait

Phil et Claire Foster sont mariés, ont des enfants, et vivent une petite vie routinière. Un soir, ils décident d'aller dîner dans le centre de Manhattan, pour casser un peu leurs habitudes. Afin de pouvoir obtenir une table dans un restaurant huppé, ils se font passer pour un autre couple ayant effectué une réservation: les Tripplehorns. Malheureusement, ces Tripplehorns sont traqués par des gangsters. Les Fosters vont alors être entraînés dans une course poursuite effrénée jusqu'au bout de la nuit.
Voilà un petit délire, au rythme très inégal, qui réussit à nous faire parfois pouffer de rire, mais garde une certaine retenue du début à la fin du film. Quelques scènes assez savoureuses, et une scène de cascade assez impressionnante. Steve Carell et Tina Fey, les interprètes des Fosters, arrivent tout de même à bien porter le film à eux deux. Voilà donc un bon divertissement qui aurait pu encore plus donner dans le déjanté. Un conseil tout de même: si vous voulez une vraie bonne comédie d'action, allez plutôt vous poser devant Kick-Ass.

L'amour c'est mieux à deux, ou Angèle:1 - Michel:0

Je ne sais plus trop pourquoi je suis allée voir ce film, sans doute un acte irréfléchi de fin de semaine. D'habitude, les comédies romantiques à la française, je m'en méfie.
Vincent et Michel sont amis. L'un cherche une relation basée sur le sexe, sans aucun attachement. L'autre cherche le grand amour, celui que l'on rencontre par hasard. Vincent a rencontré Nathalie, Michel a rencontré Angèle. Les relations ne fonctionnent pas comme prévu. Un an après, les deux couples se revoient, et les deux amis se rendent compte que ce qu'ils veulent tous les deux n'est pas si différent que ça.
Le scénario est tout ce qu'il y a de plus banal. J'ai eu un peu de mal avec la construction du film qui fait des sauts de puce d'un an toutes les demi-heures, mais le tout se suit finalement bien. Clovis Cornillac, que j'ai toujours trouvé bien meilleur comédien sur scène qu'au cinéma, continue à en faire trop à l'écran. Mais les autres acteurs ne se débrouillent pas trop mal, et arrivent à nous faire sourire grâce à quelques répliques malicieuses. En bref, rien d'extraordinaire. Dominique Farrugia nous avait habitués à mieux.

dimanche 9 mai 2010

Enter the Void, ou comment s'enfoncer dans le vide tokyoïte

Gaspar Noé n'avait pas donné beaucoup de nouvelles depuis Irréversible, un objet filmique qui avait créé moultes polémiques, mais que j'avais aimé. Le travail sur le montage du film m'avait bien bousculée, et m'avait fait comprendre jusqu'à quel point les images peuvent être manipulatrices. Du coup, très naïvement, j'ai voulu voir cette nouvelle réalisation expérimentale, histoire de voir si elle serait aussi intéressante que la précédente. Ça aurait pu l'être si Gaspar Noé n'avait pas avalé 8 cachets d'ecsta et sniffé un rail de coke au milieu de l'écriture du scénario...
Oscar vit à Tokyo avec sa sœur, Linda. Dealer de drogue, il se fait attraper par la police et reçoit une balle en pleine poitrine. Alors qu'il meurt, il se souvient de tous les moments marquants de sa vie. Puis son esprit revient dans le présent, pour rester près de sa sœur, à qui il a promis de ne jamais la quitter.
Au secours!! Voilà mon appréciation globale du film. Et pourtant, l'histoire semblait plutôt bien se développer au départ, tant que l'on explorait les souvenirs d'Oscar. Mais très vite, tout perd pied, et l'esprit d'Oscar divague entre fantasmes, lumières surexposées et tentative de reconstitution des événements faisant suite à la mort d'Oscar. Les transitions entre les personnages deviennent interminables, l'esprit d'Oscar balayant à chaque fois Tokyo de long en large. On en devient aussi stone que le personnage principal. Le réalisateur a juste trouvé le moyen de nous réveiller ponctuellement en présentant des scènes ultra brutales ou dérangeantes (entre autres, scènes d'accident de voiture ou d'avortement en live). L'esthétique est certes soigneusement travaillée, mais j'ai vraiment eu l'impression de m'enfoncer dans un vide scénaristique pendant 2h30. Le semblant d'histoire du début vire au grand capharnaüm filmique, pour finir sur un fantasme mêlant sexe et enfantement. En résumé... au secours!
!

vendredi 7 mai 2010

Iron Man 2, ou comment l'homme de fer perd de sa carrure

Eh oui, comme vous pouvez le voir, je me diversifie! Après le Choc des Titans, me voilà à aller voir Iron Man 2!
Tony Stark is back! Toujours avec un morceau de ferraille dans la poitrine. Et cette fois, tout le monde connaît la véritable identité d'Iron Man. Mais le gouvernement aimerait bien avoir quelques tips sur la composition de son armure. Pas question pour Tony Stark que ces informations soient divulguées, pour éviter que de méchants bonshommes s'en servent à des fins pas très bien intentionnées. D'ailleurs, Iron Man a encore du travail et du méchant à combattre.
Évidemment le film regorge de bonnes scènes d'action. Évidemment que les effets sont assez bien faits. Malgré tout, le scénario met du temps à démarrer pour finalement partir un peu dans tous les sens, et on a presque du mal à suivre un film qui aurait pour mission principale d'être divertissant. Heureusement, comme dans le premier (oui oui, j'ai vu le premier!), les acteurs arrivent à sauver à peu près l'ensemble, grâce à un jeu fin, ponctué d'humour. Mickey Rourke frôle la grosse brute mais Robert Downey Jr porte très bien le rôle principal, et tout le film aurait d'ailleurs tendance à reposer sur ses épaules. En bref, un second volet moins bien réussi que le premier. On n'échappera pas au 3e volet en 2011 et à 'The Avengers' en 2012.

Cold Souls, ou dans la peau de Paul Giamatti

A première vue, le pitch de ce premier long métrage de Sophie Barthes, 'Cold Souls' ou 'Âmes en stock' en français, me fait bizarroïdement penser au scénario d'Eternal Sunshine of a Spotless Mind, sauf que cette fois, on ne propose pas de vous libérer de vos souvenirs mais de votre âme. Bien abstrait tout ça...
Paul Giamatti, dans son propre rôle, est un acteur un peu torturé qui a du mal à se dépêtrer d'un rôle qu'il est censé interpréter au théâtre. Il entend parler d'un laboratoire qui propose de retirer et de remplacer l'âme de ses patients. Il décide de tenter l'expérience et se retrouve alors mêlé à un trafic d'âmes avec la Russie, son âme ayant été frauduleusement empruntée...
Rassurez-vous, ceci n'est pas du tout une pâle copie du long métrage réalisé par Michel Gondry et écrit par Charlie Kaufman. Le scénario, plus léger, joue plutôt sur le ton de l'ironie tragique, et se penche davantage sur cette histoire farfelue de trafic d'âmes avec la Russie. Entre humour et légèreté, Paul Giamatti sait être touchant tout en jouant la carte de l'auto-dérision. Un film qui se laisse regarder tout seul. Pas de grande réflexion métaphysique sur le poids de l'âme, même si on ne peut s'empêcher de penser que, lourde ou pas, écorchée ou pas, il est difficile de se séparer d'une partie de son identité. Comme dirait le Dr Flintstein, devant l'âme de Paul Giamatti, de la taille d'un pois chiche "Il est drôle de voir comment une si petite chose peut peser si lourd!"... A méditer!

Lola... Mamy blues

Le visionnage de Lola est parti d'un malentendu. Une amie m'avait dit avoir vu un certain film nommé Lola au cinéma et l'avoir adoré. Manque de bol, il ne s'agissait pas de Lola by Brillante Mendoza mais de la réédition de Lola Montès by Max Ophüls. J'ai donc fait un petit trip à Manille par inadvertance. Oups!
Lola, c'est la façon de dire 'grand-mère' aux Philippines. Ici, elles sont deux. Le petit-fils de l'une a été assassiné, le petit-fils de l'autre est l'assassin et va être jugé. Les deux femmes vont tout faire pour que l'un ait un enterrement décent et pour que l'autre sorte de prison.

Voilà un petit film qui part d'une bonne idée -une histoire vraie d'ailleurs- mais qui aurait pu être mieux traitée. Le jeu des deux actrices est sincère, ce qui donne une dimension plutôt touchante à l'ensemble. Mais ce film aux allures de docu-fiction est un peu long à démarrer et lent à suivre. Un dur et joli combat, sous la pluie battante de Manille qui manque cruellement de rythme, et qui dessert le jeu des deux grands-mères dévouées et courageuses.