Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


dimanche 31 octobre 2010

The American, ou le battement d'ailes du Papillon

Le pitch: Jack est un tueur à gages sans aucune attache. Il doit réaliser une nouvelle mission en Italie. Malgré sa méfiance et sa prudence, il fait quelques maladresses en se liant avec des personnes du coin. Il décide alors que cette mission sera la dernière.
Je sors de la séance avec un avis mitigé. Je voulais absolument voir le film, non pas pour George, mais pour le réalisateur néerlandais, Anton Corbijn. Il faut dire que son film sur la vie de Ian Curtis, 'Control', avait fait du bruit, et du bon. Au final, je suis plutôt bien happée par l'ambiance sombre et tendue. Les musiques, la photographie, des plans fixes aux silences pesants... tout contribue à pousser le film toujours plus loin dans une ambiance bien noire, un peu à la façon du 'Parrain'. Un film ultra esthétique où le personnage de Jack est sans arrêt associé à un animal rare et traqué, grosses allusions métaphoriques à l'appui, entre autres un joli pseudo 'tramp stamp' tatoué dans le dos de notre ami George. Un schéma qui aurait pu être un peu moins prévisible, même si la scène finale m'a un brin surprise. Un film de genre qui aurait pu avoir un scénario un peu plus fin, même si le noir va si bien à George Clooney.

lundi 25 octobre 2010

Les Petits Mouchoirs, ou comment se moucher dans le sien à la fin d'une séance

Le pitch: comme chaque année, une bande de potes part en vacances au bord de la mer. Sauf que cette année, une personne manque au rendez-vous: Ludo, qui vient d'avoir un grave accident en scooter et qui a dû être gardé en soins intensifs dans un hôpital à Paris.
D'abord, que sont les petits mouchoirs? Ce sont les mouchoirs que l'on pose sur nos problèmes, pour mieux les cacher et les oublier. Au cours du film, chacun des personnages va justement devoir soulever ces petits mouchoirs. Résultat réussi, malgré les 2h30 du film que l'on ne voit pas passer. Après avoir réalisé 'Mon idole', que j'ai nettement moins aimé, et
'Ne le dis à personne', un brillant film à suspense, Guillaume Canet revient avec une comédie dramatique, un film de potes, qui se révèle tout aussi brillant. Petits moments d'humour et d'amour, de coups de gueule et de sentiments, de souvenirs et de sourires... Émouvant, drôle, voilà un mélange qui prend bien, car on se retrouve forcément un peu dans le scénario. Il faut dire aussi que Guillaume Canet a rassemblé et dirigé une si belle brochette d'acteurs que la bande de copains paraît quasi réelle. En bref, voilà ce à quoi on aimerait que le cinéma français ressemble. Et ça fait drôlement du bien quand ça sort en salle.

jeudi 21 octobre 2010

Paranormal Activity 2, ou le mystère du robot de piscine

Le premier volume de 'Paranormal Activity' avait soulevé beaucoup de bonnes comme de mauvaises critiques. Certains l'avaient trouvé terrifiant, d'autres insignifiant. J'avoue que je fais partie de ceux à qui les films d'angoisse font beaucoup d'effet. Je vais donc voir le volume 2 de ces activités démoniaco-paranormales, histoire de vérifier que la formule marche toujours sur moi.
Ce film est en fait un prequel qui apporte un nouvel éclairage sur l'intrigue du premier 'Paranormal Activity'. Le couple que l'on suit ici est composé de la sœur de Katie, l'héroïne du premier 'Paranormal Activity', et de son mari. Comme dans le premier, le public se fait plaisir en sursautant devant les nombreux effets de surprise qui ponctuent le film, mais il comprend mieux cette fois le pourquoi du comment de ces invasions démoniaques. Une bonne surprise donc, car l'histoire n'est pas une simple resucée du premier. En bref, effet sur moi très réussi. J'en sors tout effrayée. Et comme évidemment j'ai eu la bonne idée de traîner ma sœur à la séance du soir, me voilà à rentrer chez moi en pleine nuit et à zieuter le moindre mouvement derrière moi. Un petit avertissement pour conclure: après 'Paranormal Activity 2', vous ne verrez plus les robots de piscine de la même façon...

mercredi 20 octobre 2010

Biutiful, ou la vita è beautiful

Enfin le nouvel Iñarritu! C'est que grosse fan du réalisateur je suis! Ou plutôt, j'étais une énorme fan du duo réalisateur-scénariste formé par Alejandro Gonzalez Iñarritu et Guillermo Arriaga. Mais voilà, après Babel, le couple artistique s'est séparé. Guillermo Arriaga a voulu faire son petit bonhomme de chemin en solo et a réalisé 'Loin de la terre brûlée' tout seul comme un grand. Donc forcément, quand Biutiful sort en salle, je suis à la fois impatiente et dans le doute. Comment Iñarritu va-t-il se débrouiller sans son ex-scénariste?
Le pitch du film: Uxbal est papa de deux enfants et survit entre trafic de clandestins et vente de ses dons de communication avec les morts. Il apprend alors qu'il a un cancer. Une nouvelle qui va le bouleverser et tout remettre en question. Notamment le devenir de ses enfants sans lui.
Le résultat mélange pas mal de genres. Entre fantastique et drame social, le film traite de beaucoup de sujets, avec au centre, l'acteur Javier Bardem dans le rôle d'Uxbal, au jeu sobre, mais du coup terriblement poignant. Quelque chose de très fort qui se dégage de cet acteur. Je ne parle pas seulement de son charisme, mais de cette force irrésistible qui se cache derrière son visage fermé. Il a d'ailleurs reçu pour ce rôle le prix de la meilleure interprétation masculine au dernier festival de Cannes. Pauvreté, maladie, clandestinité... tous les maux sont réunis dans ce film et lui donnent une tonalité bien sombre et pourtant très belle. Peut-être un brin long, parfois un scénario un peu hésitant, ce nouvel Iñarritu surprend, car bien différent de ce à quoi il nous avait habitué. Un film dur, mais qui vaut le détour. Rien que pour Javier.

vendredi 15 octobre 2010

The Social Network, ou comment Mark Zuckerberg est devenu CEO, bitch!

Eh oui! Un an après le bouquin 'The Accidental Billionaires', Facebook arrive sur grand écran, seulement 6 ans après sa création et 4 ans après son accès mondial. Il faut l'admettre: ce réseau social est devenu aujourd'hui un incontournable, pour les particuliers comme pour n'importe quel business, avec aujourd'hui plus d'un demi milliard d'utilisateurs!
Le film présente tout simplement comment
Mark Zuckerberg a développé le site, son approche, sa personnalité. David Fincher a habilement construit son film en mettant en parallèle la création du site et les procès menés contre Mark alors que le réseau communautaire prenait une ampleur mondiale.
Enfin le nouveau film de David Fincher! Petit warning tout de même: la première scène n'est pas facile à digérer! Un dialogue entre Mark Zuckerberg et sa copine, un échange filmé comme un match de ping-pong, champ-contrechamp à l'appui. Et pourtant cette scène a son importance car elle campe plutôt bien le personnage de Mark et ses motivations. Le film dans sa globalité est une jolie réussite et présente bien la success story Facebook, ou comment une idée peut prendre des proportions énormes, et dépasser l'ambition de ses propres créateurs. Côté acteurs, dommage que Fincher ait dû faire appel à Justin Timberlake pour rendre le sujet plus sexy qu'il ne l'était. Pas qu'il soit mauvais acteur, mais voir sa bouille discrédite un brin le scénario. Bravo cependant à Andrew Garfield dans le rôle d'Eduardo Saverin, acteur plein de finesse déjà vu dans 'Boy A'. Une bande son électro alléchante composée par Trent Reznor, un montage rythmé, une photographie pleine de contrastes, une signature esthétique so Fincher... Facebook addict or not, 'The Social Network' est à voir car définitivement dans l'air du temps. Comble de l'ironie: les acteurs principaux du film n'avaient même pas de compte Facebook avant le tournage du film! C'est maintenant chose faite!

dimanche 10 octobre 2010

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu, ou beaucoup de bruit pour rien

Voilà le dernier Woody Allen, encore une fois sans Woody Allen, mais paré d'une sacrée brochette d'acteurs: Naomi Watts, Antonio Banderas, Josh Brolin, Anthony Hopkins, Freida Pinto... de quoi se réjouir!
Le pitch: les parents de Sally, Alfie et Helena, viennent de se séparer après 40 années de mariage. Alfie, pris d'une peur soudaine de vieillir, veut refaire sa vie avec une bimbo. Helena tente d'oublier son chagrin en consultant une voyante, Cristal. Celle-ci lui prédit alors une rencontre avec un bel et sombre inconnu...
Le film ressemble à la patte habituelle du réalisateur: un croisement d'histoires sentimentales où les personnages s'inquiètent de grands tracas et de petites névroses. Woody Allen a une nouvelle fois troqué son New York chéri pour l'Angleterre. Simple, frais, parfois drôle, sans conclusion bien concluante, les non amateurs de Woody Allen, ou ceux qui n'ont aimé que 'Match Point' dans sa filmographie, n'aimeront pas ce nouvel opus allenien. Pour les fans des angoisses et babillages sans fin du réalisateur, vous aimerez sans doute Helena, personnage interprété par Gemma Jones. Prochain Woody Allen attendu dès l'année prochaine. Le film a été tourné dans notre Paris, sweet Paris. Toujours pas de Woody Allen dans la liste des acteurs, mais une Mme Sarkozy au générique, entourée de nos très Frenchies Marion Cotillard et Gad Elmaleh! Encore une belle brochette d'acteurs pour attirer les foules!

samedi 9 octobre 2010

Despicable Me, ou l'affreux, sale et méchant Gru

Voilà enfin le film d'animation que j'attendais depuis plusieurs mois, j'ai nommé 'Despicable Me', ou 'Moi, moche et méchant' en français! Le film résulte d'une collaboration franco-américaine, le studio français Mac Guff ayant participé à l'animation du film.
Le pitch: Gru, un monsieur pas très aimable, a un plan diabolique: il veut voler la Lune. Pour ce faire, encore faut-il récupérer le rayon rétrécissant, dont le méchant Vector s'est emparé. Trois petites orphelines, Agnes, Edith et Margo, vont l'aider dans cette mission... et vont en même temps peu à peu s'attacher à lui. Un sentiment qui ne saurait tarder à être réciproque...
Voilà un film d'animation fichtrement réjouissant, à l'humour fin et tendre. J'avoue avoir un gros faible pour les Minions, petite bande de personnages jaunes, bêtes et touchants, déclencheurs de fous rires dans pas mal de séquences. Un schéma scénaristique assez classique, mais auquel l'énergie et les personnages uniques en leur genre donnent un cachet hautement original. Un film pour petits et grands à voir absolument. Et pour une fois, la 3D a bien été exploitée. Le producteur Christopher Meledandri a déclaré qu'une suite serait à prévoir... Affaire à suivre de près!

The kids are all right, ou deux femmes, un homme, plusieurs possibilités

Est-ce que le fait d'adorer la bouille d'un acteur peut être une raison suffisante pour aller voir un film? J'ai décidé que oui en allant mirer Mark Ruffalo dans 'The kids are all right'!
Le pitch: Jules et Nic, un couple homosexuel, sont les deux mamans de Joni et Laser. Joni vient d'avoir 18 ans. Elle a alors l'âge légal pour connaître l'identité du donneur de sperme grâce auquel elle et son frère ont pu être conçus. Ils rencontrent alors Paul, leur père biologique, avec qui le courant passe plutôt bien. Tout se complique quand Paul rencontre Jules et Nic.
Voilà un joli film réalisé par Lisa Cholodenko autour du thème de l'homosexualité.
Julianne Moore et Annette Bening sont exceptionnelles dans les rôles de Jules et Nic. Pas de grand drama ni d'intrigue trépidante dans cette comédie dramatique. Juste l'histoire d'une famille qui traverse une crise, sans grands bobos. Presque une histoire banale, sauf qu'il s'agit ici d'un couple de femmes qui s'aiment. Un film plein de sincérité, de simplicité et de fraîcheur qui donne beaucoup de plaisir. A noter que le film est porté par une bande son délicieusement rock, du plus récent (Vampire Weekend, CSS, MGMT) au plus classique (David Bowie, Joni Mitchell). Si vous voulez en écouter un peu plus, ça tombe plutôt bien: Vampire Weekend est en concert le 17 novembre au Zénith de Paris!

dimanche 3 octobre 2010

Wall Street: l'argent ne dort jamais, ou l'argent au bois dormant

Eh oui, Oliver Stone nous offre la suite de son fameux Wall Street, sorti en 1987 (déjà!). Première crainte au visionnage de la bande-annonce: le deuxième volet de Wall Street a l'air d'être une sacrée redite du premier... affaire à vérifier en salle.
Le pitch: New York, 2008. Le fameux Gordon Gekko sort tout juste de prison. Pendant ce temps, sa fille, Winnie, est sur le point d'épouser un jeune trader, Jacob Moore. A l'aube de la crise économique, le mentor de ce dernier vient de se suicider. Jacob va alors chercher à rencontrer Gordon Gekko pour en apprendre un peu plus sur l'art de la manipulation et venger la mort de son mentor.

Voilà un film assez opportuniste, comme Oliver Stone a déjà su le faire, qui sait tirer profit de l'actualité, mais malheureusement pas de la bonne manière. Pas que je n'aime pas Oliver Stone. J'avais entre autres adoré sa représentation de l'ex-président américain dans son film 'W'. Mais ce nouveau chapitre de Wall Street, mettant en scène le monde des traders en pleine crise économique, est assez vide d'intrigue malgré sa durée de plus de deux heures. Des lenteurs, des rebondissements prévisibles, d'autres invraisemblables. L'action à la base devait se dérouler en Chine mais le scénario a été complètement réécrit pour finalement se centrer sur la crise économique actuelle.
Un film sans grand intérêt, avec une intrigue pas bien fournie et un montage bancal. Un deuxième opus qui ne rend pas hommage au premier.