Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


mardi 30 mars 2010

Alice au Pays des Merveilles, ou comment ses folies passagères nous mettent la tête à l'envers

Aliiiiiiiiice! Eh oui! La voilà enfin! La Alice de Tim Burton! Douce impatience qui m'a tenue jusqu'à ce 24 mars, jour de sortie du film... enfin plutôt jusqu'au 28 mars vu que je n'ai pas pu me précipiter de suite sur la 1ère salle de cinéma venue pour voir l'objet filmique. Mais patience tout de même récompensée... ou presque.
L'histoire? Vous devez sans doute la connaître grâce à Lewis Carroll. Alice s'ennuie en plein cocktail mondain. Jusqu'au moment où elle aperçoit un lapin blanc. Elle le suit et tombe malencontreusement dans un trou. Elle atterrit alors en plein milieu d'un pays merveilleux, entre absurde et loufoquerie...
Pourquoi patience presque récompensée? Eh bien parce que je n'ai finalement pas eu de grande surprise en voyant le film. Bon rythme et très belle esthétique, certes, mais j'en sors un peu sur ma faim, comme s'il avait manqué un petit quelque chose d'extraordinaire qui m'eût vraiment transportée au pays des merveilles. Le jeu de l'actrice principale, Mia Wasikowska, déjà repérée dans la série In treatment, est juste et intelligent. L'actrice a ce petit quelque chose de sage qui donne de la maturité au personnage d'Alice. La brochette d'acteurs qui l'entourent est évidemment toute aussi savoureuse, j'ai nommé Johnny Depp et Helena Bonham Carter (deux des acteurs fétiches de Mr Burton). Mais le film n'est pas assez empreint de la patte sombrement poétique du réalisateur. Le tout reste un bon divertissement, même si l'on ne sort pas complètement ébloui par cette nouvelle merveille burtonienne. A noter que la bande originale du film comprend non seulement les compositions de Danny Elfman, mais des titres interprétés par entre autres Avril Lavigne, Tokio Hotel, Franz Ferdinand ou Wolfmother... sans doute une volonté commerciale des Studios Disney...

The Ghost Writer, ou fantôme contre fantôme

Alors que Roman Polanski se débattait avec la justice pour de sombres affaires, son nouveau film est apparu sur les écrans il y a de cela bientôt un mois. J'avais entendu à droite et à gauche des "trop lent", "trop long" et "ennuyeux". Mais malgré cela, j'y suis allée, curieuse de voir ce que Mr Polanski avait réalisé après Le Pianiste et Oliver Twist.
Un écrivain nègre est engagé pour finir de rédiger les mémoires du politicien Adam Lang. L'affaire se corse lorsque l'écrivain découvre que son prédécesseur est mort de façon suspecte. Piqué de curiosité, il commence à enquêter.
Allez savoir si c'est parce que je m'attendais à quelques chose d'excessivement lent après toutes les mauvaises critiques entendues, mais je me suis plutôt bien laissée emporter par le scénario, sans aucun souci de bâillement ou lassitude passagère.
L'intrigue est d'autant plus attrayante qu'on la suit à travers les yeux naïfs de l'écrivain nègre, interprété par Ewan Mc Gregor. Une ambiance un brin oppressante, bon suspense, des personnages que l'on n'arrive pas bien à cerner... un petit mélange efficace qui nous permet de garder l'attention jusqu'au bout. Et quel bout! Mais je n'en dirai pas plus. Évidemment il s'agit plus d'un film d'ambiance que d'action, où l'on assiste à de machiavéliques manipulations politiques. Sobre et intelligent, je conseille ce policier aux curieux.

lundi 22 mars 2010

L'Arnacœur, ou comment Romain Duris joue l'as de trèfle qui pique son coeur

Alors que me voilà toute fébrile à l'approche de la sortie d'Alice au Pays des Merveilles (!!), j'ai essayé de contourner les longues files d'attente cernant mon cinéma UGC, Printemps du cinéma oblige. C'est vrai que ce sont 3 jours que j'évite généralement à tout prix. Mais vu le petit retard ciné que j'ai accumulé ces derniers temps, j'ai réussi à me motiver et à braver la foule de cinéphiles printaniers pour aller voir l'Arnacœur.
L'Arnacœur, c'est Alex. Lui et ses 2 comparses ont un business de briseur de ménages. Leur mission: ouvrir les yeux des femmes malheureuses en ménage mais qui ne se l'avouent pas. Mais le business va mal, et ils sont obligés d'accepter une mission qui s'annonce quasi impossible. Briser un ménage qui paraît tout à fait heureux, et cela à 10 jours de leur mariage.
Frais et divertissant, drôle et tendre, voilà un petit film qui vous fera bien sourire. Ce premier long métrage de Pascal Chaumeil est une comédie réussie. Romain Duris, dans le rôle d'Alex, a tout à fait la tête de l'emploi, et brille, malgré son profil ténébreux et dramatique, dans ce rôle comique de manière drôlement dynamique et charismatique, un peu à la façon dont il sait le faire pour Cédric Klapisch. Un scénario assez savoureux et inattendu, même si on pourrait penser qu'il suit un schéma de comédie romantique classique. Une mention spéciale pour les comparses d'Alex: le couple formé par Julie Ferrier et François Damiens, qui est un véritable moteur de situations comico-burlesques.
Laissez donc la séduction opérer. Voilà un bon film pour un début de printemps!

La Rafle, ou la liste d'Annette Monod

Juillet 1942, Paris. Plusieurs familles juives habitent un immeuble de Montmartre. Port de la croix jaune, interdiction d'entrer dans les lieux publics, leur vie au quotidien est de plus en plus difficile. Jusqu'à la nuit du 16 au 17, où ils sont tous amenés au Vélodrome d'Hiver, dans le 15e arrondissement. Sans savoir pourquoi. Sans rien connaître de leur sort.
Intéressant de voir à l'écran le récit de la fameuse rafle du Vel' d'Hiv'. Difficile cependant, avec un sujet aussi bouleversant, de ne pas frôler le ton mélodramatique. Certains grands ont réussi à traiter du génocide de manière sensible. Je pense à la Liste de Schindler ou au Pianiste évidemment. Exercice difficile donc. Le résultat ici est mitigé. Certains jeux sont un peu trop poussés, mais le scénario est bien monté, alternant la vision des occupants, des collaborateurs, des résistants et des persécutés. A noter d'ailleurs que le rôle tenu par Mélanie Laurent, Annette Monod, est inspiré d'un personnage réel: une infirmière qui a tout fait pour aider les déportés juifs français et les a suivis depuis le Vel' d'Hiv' jusqu'aux camps du Loiret. La précision des informations donne une autre dimension au film et permet au public de se sentir évidemment concerné par le sujet. Poignant et touchant, la larme est plus qu'obligatoire au générique de fin. Un travail intéressant réalisé par Roselyne Bosch (drôle d'ironie).

Bus Palladium, ou Lust, drugs and rock'n roll

Lucas, Manu, Philippe, Jacob et Mario forment un groupe de musique: Lust. De concerts en singles, une petite rivalité se crée entre Lucas et Manu pour une fille, Laura, qui va bousculer l'équilibre du groupe.
Bus Palladium aurait pu être un film rock'n roll mais il repose malheureusement sur un scénario un peu trop léger et manquant de rythme. Un petit enchaînement de stéréotypes ponctuent l'ensemble, de la gloire grandissante du groupe, au premier single diffusé à la radio, en passant par la rébellion d'un des membres du groupe... La bande son rock et soul et le jeu des acteurs permettent de maintenir l'attention. Ont été choisis,
pour interpréter les différents membres du groupe, une bande de jeunes acteurs frais et charismatiques, dont entre autres Marc-André Grondin, le jeune Canadien déjà vu dans le très rock 'C.R.A.Z.Y.'. Mais il y a comme un manque de consistance pour lier l'ensemble. Un bon divertissement mais qui ne marquera sans doute pas les esprits.

mercredi 10 mars 2010

Les chèvres du Pentagone, ou l'homme qui murmurait à l'oreille des chèvres

Et hopela! Un nouveau film avec Jeff Bridges s'il-vous-plaît, un! Mais dans un ton complètement différent.
Bob Wilton, journaliste un peu désespéré, rencontre par hasard Lyn Cassady, un soldat faisant partie d'une armée spéciale, où l'on tente d'utiliser des forces paranormales pour combattre le terrorisme. Lyn prend alors Bob sous le bras vers l'Irak et lui raconte sa vie en chemin...
Voilà un joli délire, avec des personnages bien burlesques! Et George Clooney fait un excellent imbécile heureux! Petites moustaches, cheveux mi-longs, il a ce petit quelque chose de ridicule, poussé au maximum lorsqu'il parle de ses pouvoirs paranormaux, auxquels il croit dur comme fer. Un bon rythme, de bons gags, et une belle brochette d'acteurs qui se sont tous investis dans un ton de dérision comique. Kevin Spacey, Jeff Bridges, Ewan McGregor... tous sont délicieusement grotesques, mais tellement attachants. Ce premier long métrage réalisé par Grant Heslov. est une agréable surprise. Je crois que je n'avais pas autant ri depuis The Hangover! Attention! Tout est inspiré de faits réels! En avant-goût, découvrez la bande-annonce qui a été diffusée sur le net.
Une petite parodie de la bande-annonce de Paranormal Activity...

Crazy Heart, ou No country for Bad man

Bad Blake est un chanteur de country à la dérive, qui a la main un peu lourde sur le whisky. Il rencontre Jean, une journaliste, tombe amoureux et trouve une nouvelle énergie pour s'en sortir.
"And the Oscar goes to..." Eh oui, Jeff Bridges a enfin reçu un Oscar grâce à sa performance dans Crazy Heart. L'acteur, après avoir pris quelques kilos pour le rôle, incarne en effet un homme touchant, qui tente de rattraper ses erreurs sur le plan familial, et de ravaler ses rancunes sur le plan professionnel. Quelques grammes de douceur sont amenés par l'actrice Maggie Gyllenhaal, qui tient le rôle de Jean. Un résultat assez léger, qui ne plonge pas dans un ton trop grave ou mélodramatique. Quelques rythmiques country ponctuent le film. A noter que Jeff Bridges et Colin Farrell n'ont pas été doublés lors des scènes musicales. Non amateurs de country acceptés, le fond de romance berçant gaiement l'ensemble.

Precious, ou comment l'héroïne "wants to get away, wants to fly away, yeah yeah yeah"

Un nouveau film coup de poing! Precious est un film touchant, arrache-cœur, beau, sombre, dur... bref, un mélange de tout cela, bien secoué, et bien secouant!
Claireece Precious Jones a 16 ans. Elle intègre une école alternative et y découvre un nouveau goût pour la vie. Une vie par ailleurs bien grise, où elle est persécutée par sa mère, violée par son père, et dont elle essaie constamment de s'échapper en songes et en rêves.
Le réalisateur Lee Daniels présente ici un film d'une grande dureté, mais en même temps d'une haute esthétique. En alternant réalité noire et violente et rêverie rose et tendre, il donne une dimension toute autre à ce drame urbain. L'actrice principale, Gabourey Sidibe, interprète ici son premier rôle. Un résultat sensible et intense, où Precious va comprendre peu à peu qu'elle aussi a le droit à sa part de bonheur. Petites apparitions assez savoureuses de Mariah Carey et Lenny Kravitz. Récompensé à Cannes, Deauville et Sundance, on est bien contents que Precious ait aussi gagné deux Oscars à la cérémonie de dimanche dernier: meilleure actrice de second rôle pour Mo'Nique, dans la peau d'une mère sadique et perverse, et meilleur scénario adapté. A voir absolument!

jeudi 4 mars 2010

Nine, ou comment Daniel Day-Lewis joue l'Italiano vero

Rob Marshall est de retour, avec une nouvelle comédie musicale tout droit sortie de Broadway. Les mélodies de Chicago, de "All that jazz" à "Funny honey", m'avaient suivie pendant plusieurs mois après visionnage du film... Un nouveau Rob Marshall m'enthousiasme donc.
Le pitch: Guido Contini est réalisateur en panne d'inspiration. Son producteur et son actrice vedette attendent désespérément que l'artiste écrive un scénario, en vain. Celui-ci semble perdu devant les attentes et demandes des femmes de sa vie, entre son épouse, sa maîtresse, sa costumière et autres...
En voyant la brochette d'actrices, inutile de préciser que c'est un film qui va faire frémir plus d'une peau masculine.
Malheureusement, ça ne suffit pas pour faire un film. Seules deux mélodies ont dû me marquer en tout et pour tout, et le scénario vogue de femme à femme, se reposant quasi uniquement sur le charisme de Daniel Day-Lewis et les dessous sexy des pin-ups l'entourant. Un résultat assez inconsistant donc, même si on doit reconnaître que les costumes et décors sont sacrément réussis. Un bel emballage donc. Dommage qu'il soit vide.
Si vous voulez regarder la belle Marion Cotillard pousser la chansonnette, je vous conseille plutôt la nouvelle campagne de Dior, Lady Rouge, où l'actrice chante "The Eyes of Mars", accompagnée du groupe Franz Ferdinand. Ouvrez vos oreilles...

lundi 1 mars 2010

Liberté... Exils sédentaires

Liberté est la nouvelle réalisation de Tony Gatlif. Une nouvelle histoire tsiganesque, mais traitant cette fois du sort des Roms durant la 2nde guerre mondiale.
Une famille de Bohémiens arrive dans un petit village, en plein territoire occupé, au milieu de la 2nde guerre mondiale. Le maire, Théodore, les prévient d'une nouvelle loi: pour éviter l'emprisonnement, les gitans doivent arrêter de voyager et se sédentariser. Les Bohémiens ont beaucoup de mal à accepter ce nouveau style de vie... comme s'ils avaient perdu leur liberté.
D'une idée de documentaire, Tony Gatlif a finalement décidé de réaliser un film, en s'inspirant d'une famille de gitans ayant réellement existé. Belle photo, belle lumière. Ce nouveau Tony Gatlif nous offre des images assez époustouflantes, avec une grande liberté dans les mouvements de caméra, comme pour mieux nous entraîner dans les escapades de Taloche, le personnage joué par James Thierrée. Il faut dire que le jeu de ce dernier est particulièrement fort, presque animal. Pas étonnant, cet acteur suisse, petit-fils de Charlie Chaplin, est aussi danseur, chorégraphe et acrobate. D'où cette folle intensité qui émane de son corps et de ses mouvements. Images mises à part, quelques longueurs alourdissent malheureusement le film. Un objet filmique qui reste tout de même assez intrigant...