Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


samedi 28 novembre 2009

Paranormal Activity, ou comment a été inventé le meilleur remède anti-sommeil

Si vous voulez avoir une bonne séance d'angoisse, ne cherchez pas plus loin! Après le Projet Blair Witch, vous avez dû vous dire "jamais je n'irai me perdre dans une forêt!". Eh bien après Paranormal Activity, vous vous direz "plus jamais je n'irai me coucher dans ma chambre!".
Katie et Micah ressentent dans leur maison une présence la nuit... un fantôme? un démon? Ils ne savent pas. Ils décident d'installer une caméra dans leur chambre la nuit afin de surveiller toutes activités suspectes qui pourraient se produire pendant leur sommeil.

Le film est construit de telle sorte qu'à chaque tombée de la nuit, on commence à redouter le moment où les lumières vont s'éteindre... et pourtant on ne voit pas grand chose... le réalisateur a pris un grand soin à ce que le spectateur s'imagine le pire, tout seul, comme un grand. Un bon point pour les économies du réalisateur Oren Peli, vu que le film lui a coûté 15 000 US$ (7 jours de tournage dans sa propre maison) et qu'il en est déjà à
100 millions US$ de recettes...! A la façon du pseudo documentaire d'épouvante, Paranormal Activity va vous faire dresser la moindre parcelle capillaire sur la tête. En avant-goût, je vous laisse regarder la bande-annonce ci-dessous...

jeudi 26 novembre 2009

Le Concert, ou comment la musique peut adoucir les moeurs

Cela fait 30 ans qu'Andrei Filipov a dû arrêter de diriger son orchestre au Bolchoï pour des raisons politiques. Jusqu'à ce qu'une occasion se présente de jouer au Théâtre du Châtelet, à Paris. Andrei va alors reconstituer son orchestre pour pouvoir enfin jouer le Concerto de Tchaïkovsky... ce concert qu'il n'a jamais pu achever 30 ans auparavant. Pour cela, il demande à la célèbre violoniste française Anne-Marie Jacquet de jouer avec son orchestre.
Même si le film semble partir dans tous les tons au début, notamment l'équipe française un brin énervée et énervante, il prend superbement son envol à la 2nde partie. Lorsque le fameux concert commence, la musique prend réellement aux tripes. Car c'est aussi pendant le concert, par flashbacks interposés, que l'on comprend le fin mot de l'histoire, notamment sur le lien qui unit Andrei et Anne-Marie Jacquet. Un bel équilibre entre humour et émoi, avec une belle mise en valeur du Concerto de Tchaïkovsky. Si vous voulez vivre une jolie émotion musicale, n'hésitez donc pas à y tendre une oreille.

mercredi 25 novembre 2009

In the Loop, ou comment les petites marionnettes font font font trois p'tits tours et puis s'en vont

Londres: Le secrétaire d'Etat britannique Simon Foster commet une gaffe à la radio en déclarant que la guerre est 'unforeseeable' ('imprévisible' en VF), en parlant de la situation au Moyen-Orient. Un grand vent de panique politique se lève alors au département de la communication du 1er ministre britannique. Il se déplace jusqu'à Washington, où un vote décisif se prépare à l'ONU pour ou contre l'invasion du Moyen-Orient.
Après le succès de sa série The Thick of it diffusée sur BBC, Armando Iannucci a décidé de l'adapter en long métrage. On pourrait presque prendre le film comme une fantaisie burlesque, mais on se rend vite compte que cela pourrait être un documentaire tout à fait réaliste, tournage en caméra portée aidant. Les membres politiques qui vont décider de l'entrée en guerre au Moyen-Orient (si cela vous rappelle tout événement irakien, cela n'est que pur hasard...) n'est en fait qu'un bal de marionnettes, où l'un manipule l'autre, où les décisions sont prises par pur intérêt et où gaffes et incompétences peuvent faire basculer une opinion. Des personnages assez détestables sont dépeints, notamment Malcolm Tucker, interprété par Peter Capaldi, qui nous donne un véritable cours d'insultes en tout genre. Évidemment, tous les personnages sont fictifs, mais rappellent étrangement des figures réelles... Un film satirique donc, plein de verve et d'énergie. On ne sait juste pas trop à la sortie si on doit rire ou avoir peur!

mardi 24 novembre 2009

Rapt, ou l'homme qui valait 50 millions

Stanislas Graff, président d'une grande entreprise, est enlevé devant son immeuble, un matin comme les autres. S'ensuit une demande de rançon. Pendant ce temps, les médias et la police s'emparent de l'affaire et des révélations peu glorieuses sur le captif sont alors livrées à la presse.
A la lecture du pitch, je vois que le réalisateur belge Lucas Belvaux s'est inspiré de l'enlèvement du Baron Empain. Un fait divers qui s'est déroulé dans les années 70, où ce grand patron a été rendu presque coupable, à cause entre autres des médias, et de la façon dont ils ont tourné ce rapt en "c'est bien fait pour lui".
C'est vrai que le film ici est assez déroutant. A part les ravisseurs qui sont manifestement les vrais méchants de l'histoire, on ne sait pas trop à qui en vouloir ou pas. Entre la famille blessée par les révélations des nombreuses tromperies du mari et l'entreprise salie par les révélations des dettes que l'homme d'affaire aurait accumulées en jouant, le retour de Stanislas Graff est plus que rude. Ce dernier s'attendait à un brin de paix et de réconfort à son retour, après avoir enduré 2 mois de captivité. Mais ce rapt lui aura tout volé: non seulement sa liberté pendant 2 mois, mais toute la vie qu'il s'était construite. Ironie du sort: le seul qui semble être content de son retour et qui le lui montre est son chien... La performance d'Yvan Attal est étonnante, surtout quand on voit les 20 kilos qu'il a dû perdre pour le rôle. En bref, un film d'enlèvement pas vraiment comme les autres, où l'on se demande jusqu'où peuvent aller le pardon et la compréhension.

vendredi 13 novembre 2009

L'Imaginarium du Dr Parnassus, ou comment faire revivre Heath Ledger le temps d'une séance

Laissez-moi vous dresser le tableau: Terry Gilliam s'est acharné pendant 5 ans sur son projet de Don Quichotte, film sur lequel tous les malheurs du monde se sont abattus en 15 jours de tournage et qui n'a finalement pas pu être finalisé. Un film maudit en quelque sorte. 6 ans plus tard, il commence son Imaginarium et un de ses acteurs principaux, Heath Ledger, meurt en plein milieu du tournage. Bref, mettez-vous 2 secondes dans la peau de Terry Gilliam... Eh bien figurez-vous qu'il s'en est plutôt très bien sorti et a réussi à ne pas se laisser abattre par cette poisse récurrente en réécrivant le scénario et en remplaçant le disparu par 3 acteurs dans des séquences bien choisies. Le résultat est assez stupéfiant, mêlant science-fiction, conte féérique et effets spéciaux farfelus, rappelant les folles illustrations des Monty Python.
Le Dr Parnassus déambule dans les rues en roulotte avec sa petite troupe de théâtre, proposant aux passants de Londres de les faire voyager dans leur imaginaire contre 5 livres. Mais la fille du Dr Parnassus va bientôt avoir 16 ans... âge auquel il doit honorer une promesse qu'il avait faite au Diable après un pari: lui livrer sa fille. A moins qu'il gagne le nouveau pari qu'il vient de faire avec lui... Et pour y arriver, l'aide de Tony, un homme croisé de manière étrange sur le chemin de cette joyeuse troupe, va certainement être nécessaire.
Terry Gilliam a réussi à réunir dans un seul film tout ce que j'aime chez lui, en gardant son esthétique unique et en mêlant créativité sans bornes, humour et poésie. Attention, je suis loin d'avoir aimé tout ce que ce fou créatif a fait, entre me perdre dans ses délires hallucinatoires (Las Vegas Parano), ou m'enfoncer dans ses mondes bien sombres (L'armée des douze singes). Mais ici, le ton, l'univers et les personnages m'ont tout à fait séduite. Vous allez me dire, pas bien difficile quand un même film réunit Johnny Depp, Jude Law, Colin Farrell et le regretté Heath Ledger...! Mais même en mettant de côté cette jolie brochette, j'ai aimé retrouver la jolie effervescence lunaire et créative de Terry Gilliam et vous conseille vivement de vous plonger dans l'Imaginarium du Dr Parnassus!
A noter que Terry Gilliam persiste et signe dans son obstination à réaliser "L'homme qui tua Don Quichotte": il a re-signé pour les droits du scénario et va retenter de tourner le film en 2010... la malédiction Quichottienne va-t-elle enfin le lâcher?

lundi 9 novembre 2009

The Box, ou comment apprendre à appuyer (ou pas) sur un bouton

En allant voir The Box, je m'attendais à voir un gentil petit thriller, du jeune réalisateur de Donnie Darko, Richard Kelly, histoire de me donner une légère chair de poule de début de weekend. J'en sors entre incompréhension et perplexité. Un peu le même sentiment qu'à la sortie d'un David Lynch ou d'un David Cronenberg...
En pleine Virginie, un couple reçoit une étrange boîte d'un homme dont il manque la moitié du visage. Il propose une offre. Soit le couple appuie sur le bouton de la boîte. Dans ce cas, une personne qu'ils ne connaissent pas meurt, mais ils gagnent 1 million de dollars. Soit ils n'appuient pas sur le bouton, et personne ne meurt mais ils ne gagnent pas l'argent.
D'abord, il faut dire qu'on met un petit bout de temps pour s'habituer à l'accent local que Cameron Diaz a tenté de prendre. Ensuite, le film prend des aspects de pseudo complot organisé par la NASA pour tester l'humanité de l'ensemble de la population terrienne. Bref, du film tout tordu, assez lent, qui ne vaut, selon moi, pas le détour. Allez plutôt voir Away we go, sorti cette semaine dans les salles, critique ici.

mercredi 4 novembre 2009

This is it, ou comment frustrer les quelques 1.150.000 spectateurs qui auraient dû assister aux concerts

Même si lors de l'avant-première de Micmacs à Tire-larigot, l'équipe du film nous avait préparé une magnifique chorégraphie sur le morceau Thriller (tentative de séduction au vu des dates de sortie similaires de This is it et Micmacs), j'ai quand même voulu voir le documentaire montrant les répétitions des ultimes concerts de Michael Jackson, prévus de juillet 2009 à mars 2010 à l'O2 Arena de Londres, qui n'auront jamais pu être représentés...
Le résultat est impressionnant. Michael Jackson aurait dû réaliser une série de concerts spectaculaires. Le documentaire est bien construit, alternant musique, répétitions, castings, vidéos clips préparés pour l'événement. La star semble être en possession de toute son énergie. On ne peut s'empêcher de sourire aux nombreux "with love, L-O-V-E" et "god bless you" que le king ne cesse de répéter à son équipe. Mais l'ensemble rend largement hommage à cette bête de scène, en montrant que même s'il avait perdu de son aura ces dernières années, il n'en a pas pour autant perdu ses talents de danseur, chanteur... bref, sa fibre musicale légendaire qui a révolutionné l'univers pop rock et funk. Je ne peux cependant pas m'empêcher de penser que le film doit être une véritable torture pour les spectateurs qui devaient assister au concert et ont dû pleurer sur leur billet à l'annonce de la mort de Michael Jackson le 25 juin dernier. En tout cas, vous avez de la chance: la diffusion du film, initialement prévue pour 2 semaines en salles, a été prolongée de 3 semaines, soit jusqu'au 1er décembre.
En attendant, et histoire de rendre mon petit hommage personnel, je vous offre un de mes morceaux favoris du grand MJ.