Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


lundi 31 août 2009

Sri Lanka National Handball Team, ou The European Dream

Vu que la plupart des films que j'attendais pour la rentrée ont décidé de ne sortir qu'en 2010 (I love you Phillip Morris reporté à février 2010; Shutter Island reporté à mars 2010), je dois noyer ma frustration dans une ivresse cinématographique... Après une gorgée de Tarantino et une autre d'Audiard, voilà que je m'attaque à des saveurs un peu plus exotiques... et une gorgée srilankaise, une!
Sri Lanka National Handball Team raconte comment un groupe de Sri Lankais, cherchant désespérément un moyen d'obtenir un visa pour l'Allemagne, va créer une fausse équipe de handball pour pouvoir enfin partir... Voici une drôle d'histoire qui est pourtant bel et bien vraie!

Au premier abord, le sujet me rappelait vaguement Rasta Rockett... mais si, souvenez-vous, cette histoire de Jamaïcains qui forment une équipe de bobsleigh pour participer aux J.O.! Mais ici le sujet va plus loin et délivre un message plus fort. Le réalisateur Uberto Pasolini, à la base connu pour son travail de producteur, notamment du film The Full Monty, montre que la comédie sociale est son dada. Il réussit à blâmer une politique d'immigration un peu rude et à présenter les problèmes qu'engendre la diversité ethnique du Sri Lanka
sur un ton léger. Drôle et touchant à la fois, le résultat est réussi.
Ironie du sort : certains acteurs (essentiellement des non-professionnels) se sont enfuis lors du tournage en Allemagne! Eux aussi ont eu envie de vivre leur 'Rêve Européen'...

jeudi 27 août 2009

Un prophète..."L'essentiel en enfer est de survivre" - Michel Audiard

Ça y est! J'ai reçu ma claque de la rentrée. Et une sacrément violente!
Il faut dire que quand on s'appelle Jacques Audiard, avec un papa du nom de Michel Audiard, forcément, le talent cinématographique ne peut être que dans le sang. Et alors que le papa était connu pour ses dialogues cultes, le fils sait manier les images comme les mots. Si on regarde sa filmographie, on note d'ailleurs que chacun des films qu'il a réalisés a été récompensé soit à Cannes soit aux Césars. Un prophète a reçu le Grand Prix au dernier Festival de Cannes.
Malik, 19 ans, doit purger une peine de 6 ans de prison. Il est très vite mis sous la protection de César Luciani, chef du gang des Corses. En échange de sa protection, il devient le larbin des Corses et doit répondre à tous leurs ordres, du ménage au meurtre. Peu à peu, il s'instruit, mûrit et prend de l'indépendance en gardant à l'esprit un seul objectif : sa survie.
Le monde carcéral n'avait jamais été dépeint de façon aussi brute et crue. Le duo N
iels Arestrup - Tahar Rahim fonctionne terriblement bien dans cette relation de quasi maître à esclave. Malik assure son avenir même s'il subit son présent. Et c'est là que le sujet est fort. On assiste à son ascension progressive, à la force dont il fait preuve, d'aussi bas qu'il parte. Et même si l'on reste enfermé durant 2h30 entre les 4 murs d'une prison, Jacques Audiard réussit à nous faire voyager dans l'esprit de Malik, entre réalité et phantasme.
Un très beau film, superbement interprété. Un prophète est un de ces films qui vous prend aux tripes, rude mais ponctué d'une note d'espoir...

mercredi 26 août 2009

Inglorious Basterds, ou comment sortir d'une séance ciné pas si glorieuse que ça

Depuis le temps que je vous rabâche les oreilles avec Inglorious Basterds, voilà qu'au final je suis un brin déçue... arg!
Les Basterds, c'est une armée anti-nazie dirigée par le Lieutenant Aldo Raine, un Ricain un peu rustre, qui scalpe du nazi à volonté. Un complot est organisé pour faire tomber les têtes du 3ème Reich invitées à une avant-première, dans un petit cinéma parisien détenu par la jeune Shosanna Dreyfus.
Je m'attendais à un nouveau Pulp Fiction de Quentin Tarantino. A des dialogues savoureux, pleins de cynisme, d'ironie et de dérision. Loupé. C'est vrai que Brad Pitt et Christoph Waltz jouent des personnages assez uniques en leur genre. Entre la bêtise grossière de l'un et la folie sadique de l'autre, on se régale. On comprend d'ailleurs pourquoi Christoph Waltz, un acteur de séries allemandes encore inconnu au bataillon (excepté pour les fans de Derrick), a eu le prix d'interprétation masculine à Cannes. Mais le scénario manque de répliques piquantes et remarquables, et de grosses longueurs diluent ces 2h30 sanguinolentes. Le style des images et des prises de vue est bien plus fourni que les dialogues. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé la façon de présenter un film de genre pseudo-historique en pseudo-western. Cela lui donne du coup un ton unique. Aldo Raine apparaît comme un véritable cow-boy revanchard, tout cela rythmé par des musiques d'Ennio Morricone, le compositeur en titre des bandes originales de westerns spaghetti.
En tous les cas, j'aurais peut-être préféré voir la version du film présentée à Cannes, d'environ 20 minutes plus courte que celle actuellement en salle.

lundi 24 août 2009

9, du neuf dans l'animation

Allez! Hop hop hop! Rentrée de vacances! Finis les plages et les cocotiers, retour aux voyages cinématographiques! Même si le soleil n'y est pas, il y a toujours moyen de se dépayser, non?
J'avoue... voici tout simplement le SOS d'une vacancière en détresse...
J'ai donc décidé de lutter contre le jet lag ambiant et de filer devant une toile pour oublier la fin des vacances. Fatigue oblige, je n'ai pas voulu m'attaquer de suite à Inglorious Basterds et ai préféré attendre d'être fraîche et dispose avant de le visionner. J'ai donc misé sur 9, un film d'animation réalisé par Shane Acker, un petit nouveau dans le domaine, et produit par Tim Burton, maître en la matière d'animation 'noire' après son Etrange Noël de Mr Jack. On comprend d'ailleurs pourquoi Tim Burton a parié sur 9.
Alors que la Terre a été ravagée par des machines très mal intentionnées, un inventeur a créé 9 petites créatures de toile et de chiffon. Le n°9 va entraîner ses collègues dans une croisade contre ces grosses vilaines machines pour les sauver et sauver le globe.
Les animations sont d'une très grande finesse et précision. Les dialogues ne prennent pas beaucoup de place, laissant les images parler d'elle-même. Le scénario est cependant un peu trop simple et le sujet, assez sombre, oscille entre jeu de massacre et science fiction. Un film à déconseiller aux plus jeunes
même si on parle ici d'animation. Au final, pour les plus grands, les animations valent tout de même le détour, tout cela accompagné d'une musique arrangée par Danny Elfman... oui oui, le Danny Elfman, compositeur attitré de Tim Burton.
Et une rentrée parisienne bercée par le son de la voix d'Elijah Wood n'est jamais une perspective désagréable pour mes petites oreilles!

vendredi 7 août 2009

En attendant la rentrée...

Et voilà que je vous abandonne une fois de plus, et pour 2 semaines cette fois! Alors en attendant les prochains articles et si vous êtes à Paris pour la fin de l'été, n'hésitez pas à profiter du Festival de Cinéma au clair de lune jusqu'au 23 août (programme ici) ou encore des dernières séances du Festival de Cinéma en plein air jusqu'au 16 août (programme ). Et pour les plus mélomanes d'entre vous, allez donc vous prélasser sur le Parvis de l'Hôtel de Ville et profiter des concerts gratuits du Festival Fnac Indétendances (programme ici ou ).
Je vous laisse avec la bande annonce d'Inglorious Basterds, dans vos salles dès le 19 août... petits veinards!! Excellent mois d'août!

Soie, ou comment passer d'un roman soyeux à un film un peu rêche

J'avoue que je suis entrée dans la salle avec moults préjugés. J'avais été transportée par le roman d'Alessandro Baricco. Pour la pureté et la pudeur de l'écriture qui rend l'histoire d'amour d'autant plus belle et sincère. Au visionnage de la bande-annonce, j'avais très peur que le roman ait été transformé en histoire d'amour mielleuse et mélo-dramatisée.
L'histoire : vers 1860, Hervé Joncour part en mission au Japon pour y acheter des oeufs sains et sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie. Il y rencontre une femme mystérieuse qui fait naître en lui désir et émoi. Chez lui, l'attend Hélène, son épouse, qu'il aime d'une grande douceur et profonde tendresse.
En fait, le réalisateur François Girard a décidé de beaucoup miser sur les silences et les sous-entendus. D'où un scénario pas mal ficelé à partir d"un livre qui préférait justement suggérer les sentiments plutôt que de les décrire. J'ai pourtant eu un petit souci... Lequel? Le casting. Je n'ai vraiment pas réussi à me débarrasser de l'image que j'ai de Michael Pitt et Keira Knightley. Enfin surtout Michael Pitt. Ce dernier m'a toujours donné une image d'ado boudeur aux cheveux gras qui écoute du hard rock et snife de la coke en cachette. Quand à sa partenaire, elle me donne toujours l'impression de jouer un rôle de fausse ingénue. Et ces deux profils ne collent pas du tout aux deux protagonistes de Soie. Le film a du coup un petit quelque chose qui sonne faux.
J'aurai quand même versé ma petite larme à la fin. Je vous conseille tout de même vivement de parcourir les quelques 150 pages du roman qui se dévorent très vite.

jeudi 6 août 2009

Joueuse, ou comment devenir une Reine aux Echecs

Le sujet du film m'a d'abord intriguée. Une femme de ménage se prend de passion pour les échecs? D'accord, and so what? Mais il s'agit de bien plus que cela.
Vélo-boulot-dodo. Voilà à quoi se résume la vie d'Hélène. Une routine où demain ressemble à aujourd'hui, et aujourd'hui à hier. Sans surprises. Sans plaisirs. En nettoyant une chambre dans l'hôtel où elle travaille, Hélène aperçoit un couple jouer aux échecs. Entre concentration et sensualité, elle observe, dans ce couple, un vrai moment de partage. Hélène est séduite. Pas seulement par les échecs, mais aussi par le fait de se retrouver, de ré-apprendre à se connaître, suivre ses désirs à travers cette nouvelle passion.
L'adaptation du livre de Bertina Heinrichs s'avère être un très beau film. C'est qu'il nous présenterait presque les échecs comme un jeu intense, et sensuel. On aimerait nous aussi faire glisser les pions sur l'échiquier. Sandrine Bonnaire joue merveilleusement bien cette femme qui se libère et, comme la Dame, prend le pouvoir et se décide à penser à elle avant les autres. Mais les échecs, c'est avant tout un jeu de patience, et l'évolution de l'histoire est tout de même assez lente. On se laisse malgré tout vite emporter par le jeu entre Sandrine Bonnaire et Kevin Kline.
Un film plein d'espoir ponctué au dénouement par cette jolie phrase: Quand on prend des risques, on peut perdre, quand on n'en prend pas, on perd toujours...

Une arnaque presque parfaite, ou comment vouloir se faire pièger par les frères Bloom

Bon j'avoue, je me suis un peu plantée sur ce coup-là. Sans lire le pitch du film, j'y suis allée toute persuadée qu'il s'agissait d'un remake de l'Arnaque. Oupsq! Raté, c'était pas du tout ça!
Stephen et Bloom, 2 frères, sont des escrocs professionnels. Bloom veut arrêter les arnaques et vivre sans avoir à jouer un rôle. Stephen lui propose une dernière grande escroquerie. La proie est une jeune milliardaire un peu déjantée, en manque d'occupations et d'émotions.
Je vous rassure tout de suite, le film est loin d'être une arnaque! Au programme: du comique parfois à la limite du burlesque et des personnages attachants. Les deux interprétations féminines sont tout particulièrement savoureuses, notamment la japonaise Rinko Kikuchi (déjà sourde et muette dans Babel), pour son rôle muet à la Chaplin au féminin. Le réalisateur, Rian Johnson, joue beaucoup sur les comiques de situation au 2nd plan, ce qui rend les images d'autant plus fameuses. Tout cela avec une belle lumière et un joli rythme.
Si vous voulez donc vous laisser agréablement prendre au piège par Mark Ruffalo et Adrien Brody, n'hésitez pas à suivre les frères Bloom dans cette petite aventure.

mardi 4 août 2009

Trailer : Alice in Wonderland, ou comment vous mettre l'eau à la bouche jusqu'à mars 2010

Je craque! Il fallait que je partage avec vous le trailer de l'adaptation d'Alice aux pays des merveilles tout juste sorti des studios de Tim Burton.
Pour les acteurs, vous reconnaîtrez Johnny Depp en Chapelier fou, Helena Bonham Carter avec une tête deux fois plus grosse que sa taille normale en Reine Rouge et dans le rôle d'Alice, Mia Wasikowska. Une petite qui a déjà fait ses preuves dans la saison 1 de la série In Treatment (une des patientes du psychologue interprété par Gabriel Byrne). Je vous recommande d'ailleurs cette série au concept intéressant.
Je vous laisse savourer le trailer ici... Courage, 6 mois à attendre...!

lundi 3 août 2009

Little New York, ou le guide du parfait Staten Islandais

Entre une semaine par-ci, un long weekend par-là, 2 semaines par-là-bas (coming soon...!) et le boulot, mon programme ciné de vacancière assidue devient compliqué à gérer. Surtout quand certains films se décident à sortir uniquement au Publicis Cinéma (aucun 'I love you man' n'est visé ici...). En ce début de semaine, je suis allée voir un film de gangsters: Little New York.
Parmie Tarzo, un des nombreux gangsters qui peuplent Staten Island, veut avoir le monopole du banditisme sur l'île. Sully, vidangeur de fosses septiques, aimerait assurer l'avenir de son futur bébé. Jasper, épicier sourd et muet, joue aux courses depuis 20 ans dans l'espoir de gagner. Ces 3 vies vont finalement se croiser dramatiquement.

Vous allez me dire "encore un film de gangsters!". Et oui, mais celui-là, même s'il ne révolutionne pas le cinéma, se laisse regarder tout seul. Les 3 morceaux de vie se suivent de façon très fluide et les personnages sont très bien interprétés. J'ai ainsi découvert qu'il suffisait qu'un personnage se ronge sans arrêt les ongles pour qu'il m'insupporte. J'ai parcontre trouvé Seymour Cassel dans le rôle de Jasper tout particulièrement touchant. L'ensemble se balance bien entre comédie et suspense. Et même si le dénouement a un côté tragique, il fait aussi un peu office de pied de nez aux vilains gangsters... Un bon divertissement donc.
Avis aux intéressés: pour ceux qui comptaient faire comme Parmie Tarzo au début du film, le record du monde d'apnée n'est aujourd'hui plus détenu par Tom Sietas mais par Stéphane Mifsud avec 11 minutes 35 secondes... bon courage!