Quelques mots sur les dernières sorties des salles obscures...


mercredi 28 décembre 2011

Des vents contraires, ou comment Olivier Adam est devenu l'auteur des "Portés Disparus" à la française

Pour son premier film, Jalil Lespert a voulu adapter un roman d'Olivier Adam, l'auteur de "Je vais bien, ne t'en fais pas". Étrangement, le récit est encore centré sur une disparition. Celle de Sarah. Paul, son mari, va alors devoir surmonter cet événement bouleversant seul avec ses deux enfants, sans comprendre comment ni pourquoi sa femme a disparu.
Jalil Lespert a réussi ici un joli long métrage. L’histoire est touchante, émouvante, saupoudrée d'une touche d'espoir. Malgré tout, la réalisation est assez classique, voire un peu trop, et pas si mémorable que ça. Le rythme et le jeu des acteurs sont assez irréguliers. Au final, difficile de rester insensible devant un scénario aussi déchirant, même si la réalisation a quelques défauts deci-delà.

lundi 26 décembre 2011

A Dangerous Method... Ego, Super-Ego and Id

Quand David Cronenberg se penche sur les débuts de la psychanalyse, cela m'intrigue.
Petit souci: je m'attendais à suivre la méthodologie de l'analyse d'une des premières patientes des Dr Freud et Jung, Sabrina Spielrein. Au final, le film est centré sur la relation épistolaire des deux professeurs et sur leurs discordes et désaccords. Pas très divertissant ni très trépidant. On ne voit que trois séances de psychanalyse avec la soit-disant malade, qui au bout de 20 minutes de film va déjà beaucoup mieux. Bref, un film sur la psychanalyse qui aurait pu être passionnant. Dommage que le réalisateur ait décidé de ne se pencher que sur la partie la moins intéressante. Un joli gâchis lorsque l'on sait que les excellents Viggo Mortensen et Michael Fassbender ont été réunis pour ce film.

samedi 24 décembre 2011

Carnage... Génial, mes parents disjonctent!

Adapté de la pièce de théâtre "Le Dieu du Carnage" écrite par Yasmina Reza, "Carnage" présente le pétage de câbles de deux couples, réunis pour régler une bagarre s'étant produite entre leurs fils de 11 ans. En effet, la conciliation tourne vite au règlement de comptes...
Roman Polanski a su mettre en scène un huis clos comique et sarcastique qui passerait presque trop vite, en mettant en scène 4 acteurs absolument époustouflants. De la pure performance d'acteurs, tellement épatante que l'on savoure chaque mot plus haut que le précédent, chaque provocation. Plus on avance, plus les tensions sont palpables et plus on s’approche de l'hystérie collective. Kate Winslet, Jodie Foster, Christoph Waltz et John C. Reilly forment un quatuor de choc, en jouant des personnages aux travers d'abord bien cachés qui vont peu à peu se révéler. Une véritable montée en puissance. Un film délicieusement fou à ne pas rater.

Hugo Cabret, ou le Voyage dans la gare Montparnasse

Le pitch: Hugo Cabret est un orphelin, perdu dans le Paris des années 30. Il vit dans une gare et n'a, pour seul compagnon, qu'un automate qui appartenait à son père et qu'il ne sait pas comment faire fonctionner. C'est en rencontrant Isabelle qu'il va peut-être trouver la clé pour l'actionner.
J'espérais vraiment aller voir un pseudo "Harry Potter", en d'autres termes, un film plein de féérie et d'enchantement, de rebondissements et d'attendrissements, qui me fasse retomber en enfance le temps d'une séance. Bref, un vrai film de Noël. Au final, Martin Scorsese a réalisé un film un brin contemplatif, où l'on voit des gamins aux yeux écarquillés pendant deux heures qui ne passent malheureusement pas assez vite. Beaucoup plus de magie aurait pu être ajoutée à ce conte, tiré du livre de Brian Selznick. On se retrouve coincé devant une histoire tristoune et un brin lente, façon "La petite fille aux allumettes". Il est cependant bien vrai que les décors sont sublimes et que le jeu des deux jeunes acteurs principaux, Asa Butterfield et Chloe Moretz, est sobre et juste. Dommage que le rythme ne suive pas.

Oh my god!... "We want orgasmic equality"

Le pitch: dans l'Angleterre victorienne, le jeune médecin Mortimer Granville trouve une place auprès du Dr Dalrymple, qui soigne les femmes atteintes d'hystérie. Le traitement consiste à donner du plaisir aux femmes pour les soulager. Seul souci: le Dr Granville va vite se retrouver avec une crampe à la main et ne plus pouvoir soigner ses patientes. Il a alors l’idée lumineuse, avec un ami, de mettre au point un objet qui pourra faire le travail à sa place...
Voilà un petit film à l'humour bien anglais, léger et plein de dérision. La réalisatrice Tanya Wexler a choisi de présenter le sujet de la naissance du vibromasseur sous un angle totalement humoristique, en jouant sur le décalage entre la pudeur et les bonnes manières anglaises avec un sujet un peu plus croustillant. Ici, pas de grande réflexion métaphysique sur la condition de la femme et son droit au plaisir, juste un film divertissant et amené intelligemment. Charme british et répliques coquines font de "Oh my God!" un film modeste mais assez savoureux.

dimanche 11 décembre 2011

Shame, ou New-Yornication

Le pitch: Brandon, un new-yorkais trentenaire et solitaire, souffre d'une profonde addiction sexuelle qui l'handicape dans ses relations avec les autres. Quand sa soeur, Sissy, débarque chez lui, sa routine va être quelque peu bousculée.
La valeur du film "Shame" tient essentiellement à la performance exceptionnelle de Michael Fassbender. Cet acteur a quelque chose d'intense, de presque magnétique, parfaitement mis en valeur dans "Shame". Certaines scènes de sexe apparaissent comme une forme d'extériorisation mêlée à un profond désespoir. Des sentiments complexes retranscrits parfaitement à l'écran. Dommage que le réalisateur et scénariste Steve McQueen (II) n'ait pas développé un brin le scénario. On tourne en rond autour des deux personnages principaux, le frère et la sœur, sans vraiment recevoir de réponse. Un sentiment partagé donc, même si je reste à la fois troublée et impressionnée par le talent de Michael Fassbender.

lundi 28 novembre 2011

Le Stratège... "Billy Beane is not my manager, he's just a boy who says we are the ones..."

"Le Stratège" retrace l'histoire vraie de Billy Beane, ex-joueur de baseball et manager de l'équipe de baseball Oakland Athletics​. Au début de la saison 2002, il a été dépouillé de tous ses bons joueurs par des clubs concurrents, bénéficiant de plus de moyens. Il décide alors, avec l'aide d'un jeune économiste, Peter Brand, de recruter et de gérer son équipe d'une manière complètement avant-gardiste, c'est-à-dire en se basant uniquement sur des théories statistiques. A la surprise de tous, il engage alors un groupe de joueurs laissés pour compte depuis longtemps.
C'est fou comme les films basés sur des histoires vraies autour du sport peuvent tenir en haleine! Après avoir vu à l'affiche pas mal de films tournant autour de la boxe et du football américain, c'est au tour du baseball de venir sur le devant de la scène. Construite habilement, pleine de rebondissements, on reste scotché à l'intrigue jusqu'au bout des 2h15 que dure du film. Le duo formé par Brad Pitt et Jonah Hill est inattendu, pouvant presque s'apparenter à Laurel & Hardy, mais tellement efficace. Quelques images d'archive viennent habilement illustrer cette étonnante épopée. En bref, un sans-faute pour le réalisateur Bennett Miller.

dimanche 27 novembre 2011

Or Noir, ou le conte des mille et une huiles

Le pitch: dans les années 30, un gisement de pétrole est découvert à la frontière entre deux émirats arabes. Alors que les deux émirs se disputent la propriété du pétrole, un jeune prince se retrouve mêlé à ce différend et va tenter de le résoudre impartialement.
Le nouveau Jean-Jacques Annaud se présente comme une véritable légende orientale. Sous ses airs de grande fresque classique, le film réserve quelques répliques un brin décalées, ajoutant au scénario une touche d'humour, de légère dérision ou de douce maladresse de la part des principaux protagonistes. Tous les ingrédients sont là pour nous passionner. La photographie et les décors sont absolument éblouissants et nous plongent littéralement dans l'univers d'Aladin ou d'Ali Baba. Tous les acteurs, dont mon chouchou, l'excellent Tahar Rahim, se fondent parfaitement dans ce décor moyen-oriental. Même le latino Antonio Banderas est plus que convaincant en émir. En bref, un très beau récit qui nous permet de voyager au coeur du désert pendant deux heures.

samedi 26 novembre 2011

Time Out... "We only got a few minutes to save the world!"

"Time Out" aurait pu être le grand film de science-fiction de cette fin d'année. Lorsqu'Andrew Niccol, le réalisateur de "Bienvenue à Gattaca" et de "Lord of War", s'attaque à nouveau à un sujet un brin fantastique, forcément, on s'enthousiasme!
Ici en l’occurrence, il nous plonge dans un monde où le temps a remplacé l'argent. A partir de 25 ans, il faut gagner du temps pour rester en vie. Will Salas ne supporte plus cette condition, et les différences qu'il y a entre les pauvres, qui travaillent comme des acharnés pour gagner quelques minutes, et les riches, qui ont déjà des dizaines d'années en réserve. Il va se trouver mêlé à une affaire de meurtre et va devoir vite prendre la fuite.
Au final, "Time Out" est une très grosse déception. Voilà un pseudo film de science-fiction, qui n'a vraiment pas su exploiter une bonne idée de départ. Le sujet est ici relaté de manière très manichéenne et très caricaturale. Justin Timberlake, que j'avais trouvé plutôt bon acteur jusqu'ici, est foncièrement mauvais dans son rôle de beau gosse justicier. Les amateurs de grosses scènes d'action pourront peut-être y trouver leur compte, même si l'histoire derrière est bien creuse.

jeudi 24 novembre 2011

L'Ordre et la Morale, ou le Médiateur du Pacifique

"L'Ordre et la Morale" retrace la prise d'otages d'Ouvéa effectuée en avril 1988 par un groupe d’indépendantistes Kanaks, et la négociation entreprise par le capitaine Legorjus. Un dialogue entravé par des politiques plus occupés par une course à la présidentielle que par une quelconque justice.
Ce nouveau film de Mathieu Kassovitz se veut révélateur et un brin offensif, voulant rappeler la vérité sur les évènements tragiques survenus à Ouvéa en 1988. Les faits sont relatés à travers le regard de Legorjus, le personnage le plus impartial de l'affaire. On assiste aux différentes manigances gouvernementales. Pas de grands effets dramatiques, juste les faits dans une nature sauvage, filmée avec talent. Petit souci cependant: les dialogues manquent de naturel, ce défaut étant probablement dû à un petit quelque chose de trop formel dans les formulations et les tons des personnages. Un petit décalage avec le récit de cet épisode réel et historique. A noter que, bizarrement, le film a été censuré en Nouvelle-Calédonie...

dimanche 13 novembre 2011

Contagion, ou comment le battement d'ailes d'une chauve-souris en Chine peut provoquer une tornade virale aux Etats-Unis

Le pitch: Une maladie inconnue au bataillon se répand sur tout le globe. Alors que le Centre de Prévention et de Contrôle des Maladies tente de décrypter le génome de la maladie et que les sociétés pharmaceutiques se battent pour mettre au point un vaccin, un vent de panique se lève, entraîné par la presse qui n'hésite pas à transmettre de fausses informations.
Ce nouveau film de Steven Soderbergh est réellement réussi. J'avais été déçue par pas mal de ses dernières réalisations, entre autres les deux volets du "Che", "Girlfriend Experience" ou encore son dernier "The Informant". Mais dans "Contagion", j'ai retrouvé sa patte: jeux de filtres et de lumière, alternance entre caméra à l'épaule et plans fixes. Une construction qui lui ressemble. L’ambiance reste très froide et factuelle, ce qui contraste pas mal avec les scènes de débordement et d'affolement de foule. Le film paraît tellement réaliste que l'on a du mal à ne pas sursauter à la première toux ou au premier éternuement entendus à la sortie. Voilà un véritable film catastrophe. Hypocondriaques, s'abstenir!

vendredi 11 novembre 2011

Toutes nos envies... Je ne vais pas bien, ne t'en fais pas

Attention! Voilà un film à la bande-annonce hautement mensongère! On pensait voir deux juges se battre contre des sociétés de crédit. Au final le film tourne surtout autour du personnage interprété par Marie Gillain, soit une juge qui réalise qu'elle a une tumeur au cerveau et qui refuse de se faire soigner, en prenant bien soin de n'en parler à aucun de ses proches. Le sujet de la bataille au crédit ne fait qu'apparaître furtivement, comme si cela avait été pour Philippe Lioret un prétexte pour réaliser un nouveau drame. Marie Gillain, en grande justicière et victime d'une tumeur, a des allures de personnage égoïste et irresponsable qui ne la rend pas forcément attachante. Un gros mélodrame bien dégoulinant de pathos, où les deux acteurs principaux, Vincent Lindon et Marie Gillain, ont parfois des sursauts de jeu exagérément tragique, eux qui normalement maîtrisent la sobriété. En bref, voir la bande-annonce aurait été amplement suffisant.

dimanche 6 novembre 2011

Les Aventures de Tintin: le Secret de la Licorne, ou les Aventuriers de la Licorne perdue

J'étais bizarrement un peu réticente au début: des Américains viennent nous piquer une star européenne pour en faire un film d'animation... Il faut avouer que seul un Américain pouvait réussir un aussi bon policier animé.
Ce premier Tintin - évidemment, il y en aura d'autres - rassemble les trois albums suivants: "Le Crabe aux Pinces d'Or", "Le Secret de la Licorne" et "Le Trésor de Rackham le Rouge". Ici, Tintin se retrouve plongé dans une enquête folle, après avoir acheté une mystérieuse maquette du bateau la Licorne. Elle cacherait un secret à propos du trésor d'un certain Rackham le Rouge.
Cascades, action, divertissement, tout cela concentré dans un seul film aux décors quasi réalistes. On retrouve tous nos personnages favoris, très fidèles aux albums d'Hergé. Ne manquait que le professeur Tournesol, qui, on l'espère, apparaîtra dans le prochain! Il m'a fallu un brin de temps pour m'habituer à entendre "Tinetine" au lieu de "Tintin". Mais le film est carrément réussi! Merci à messieurs Spielberg et Jackson pour la réalisation et la production de cette adaptation dynamique et enthousiasmante!

Poulet aux prunes, ou le Violoniste au bois dormant

Le pitch: Nasser Ali Khan, grand musicien, perd le goût de vivre le jour où sa femme casse son violon. Il décide alors de rester couché et d'attendre la mort. Il commence à songer à ses enfants, à sa famille, à sa jeunesse... jusqu’à se remémorer un amour passé, le drame de sa vie.
Après avoir adapté leur bande dessinée "Persepolis" à l'écran, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud ont voulu réaliser un film. Le résultat est très réussi esthétiquement. Le film se déroule à la manière d'un conte, mettant en scène plusieurs tableaux. Une jolie fresque persane, fantastique et naïve à la fois, rassemblant un casting assez savoureux, de Mathieu Amalric à Edouard Baer, en passant par Chiara Mastroianni et Maria de Medeiros. On peut juste reprocher au film d'être parfois un brin décousu, passant sans arrêt d'un style d'image et de narration à un autre. Mais l'originalité de ce joli conte d'amour vaut bien le détour.

mercredi 2 novembre 2011

Intouchables, ou comment redonner du sens à la blague "pas de bras, pas de chocolat"

"Intouchables" est inspiré d'une histoire vraie. Celle de Philippe Pozzo di Borgo, aristocrate devenu tétraplégique suite à un accident en parapente, et d'Abdel Sellou, banlieusard ayant fait un petit séjour en prison. L'histoire d'une rencontre et du début d'une grande amitié.
Comme d'habitude, François Cluzet est génial et son duo avec Omar Sy est réellement crédible. Encore un film qui sait swinguer entre scènes hilarantes et séquences émouvantes. Je crois d'ailleurs n'avoir pas ri aussi franchement au cinéma depuis longtemps. Car même si l'histoire est inspirée d'une histoire vraie, on retrouve l'humour et le naturel d'Omar. Un scénario touchant basé sur une belle histoire d'amitié, qui a su mettre beaucoup de légèreté dans un récit qui aurait vite pu virer à la caricature et au pathos. En bref, un film intense à voir absolument.

dimanche 30 octobre 2011

Les Marches du Pouvoir, ou la Grande désillusion

Et voilà le 3e film de cette fin d'année où apparaît le beau Ryan Gosling, mis en scène cette fois par George Clooney. Après avoir réalisé en 2006 "Good Night, and Good Luck", George Clooney a choisi d'aborder une nouvelle fois un thème politique, son dada.
Le pitch: Stephen Meyers est un jeune et brillant conseiller de campagne du gouverneur Morris, candidat à l'élection présidentielle. Il tient à gagner en restant honnête et croit sincèrement au candidat qu'il soutient. Des valeurs qu'il va vite devoir abandonner lorsqu'il se retrouve coincé au milieu des manipulations des deux partis concurrents.
Cette 4e réalisation de George Clooney est assez classique. On suit le parcours d'un jeune premier gentil et naïf qui rentre dans le vilain monde politique et réalise qu'il faut devenir méchant et malhonnête pour réussir. Pas de surprise donc. La grande chance de Clooney est de toujours pouvoir s'entourer d'acteurs géniaux, dont entre autres Philip Seymour Hoffmann et Paul Giamatti. En bref, un film bien foutu mais malheureusement pas bien marquant.

jeudi 27 octobre 2011

La Couleur des Sentiments, ou comment réaliser un film teinté de bons sentiments

Le pitch: Skeeter est journaliste. Revenue à Jackson, sa ville natale, et sensible aux problèmes des esclaves noirs, elle décide d'écrire un livre rassemblant plusieurs témoignages de servantes de la ville.
Plein de bons sentiments, peut-être un peu trop, "la Couleur des Sentiments" est un film au montage très classique, rappelant les grands mélos traditionnels américains. Tiré du best-seller du même nom écrit par Kathryn Stockett, le premier film de Tate Taylor est quand même touchant, bien construit et bien interprété. Les 2h30 du film passent toutes seules, animées de quelques gags, et de personnages au caractère bien trempé. Le réalisateur réussit à nous plonger dans le Mississippi des années 60 avec une précision proche du documentaire. En bref, un joli récit, réaliste, mais qui aurait pu être teinté d'une touche supplémentaire de subtilité.

lundi 24 octobre 2011

Paranormal Activity 3... Rise of a Demon

Eh bien décidément, la saga "Paranormal Activity" aura réussi à prouver que les suites sont parfois meilleures que l'original. La preuve: le 3e volet est sans doute le plus effrayant des trois.
Même principe que le 2: un prequel qui montre cette fois les deux héroïnes de la série - les sœurs Kristie et Katie - pendant leur enfance. Ce nouveau chapitre nous permet de mieux comprendre les origines du mal qui suit cette petite famille depuis plusieurs années.
Les réalisateurs ont dû récolter pas mal de bénéfices avec les deux films précédents, vu tous les nouveaux effets spéciaux ajoutés... tout juste ce qu'il faut pour nous faire trembler un peu plus! Le scénario est plus fourni, un peu plus impressionnant et plus dynamique que les volets 1 et 2. Les phénomènes se manifestent plus vite et plus violemment dans la maison, de quoi donner une sacrée chair de poule. Ajoutez une pointe de sorcellerie aux manifestations démoniaques, et vous obtiendrez un véritable petit bijou d'angoisse. Les producteurs songent déjà à un "Paranormal Activity 4". On peut les comprendre vu la rentabilité de la saga!

jeudi 20 octobre 2011

Polisse, ou comment Joeystarr ne nique finalement plus la police

"Polisse" est le nouveau film de Maïwenn qui a remporté le Prix du Jury au dernier Festival de Cannes. Il décrit le quotidien de la BPM - la Brigade de Protection des Mineurs.
Au final, "Polisse" pourrait presque s'apparenter à un documentaire. Les acteurs sont terriblement talentueux, tous autant les uns que les autres, créant ainsi une belle homogénéité et un groupe soudé. Joeystarr, Karin Viard, Marina Foïs, Jérémie Elkaïm, Nicolas Duvauchelle, Karine Rocher, Emmanuelle Bercot, Naidra Ayadi, Frédéric Pierrot... une petite bande d'acteurs qui ont un sacré naturel et une furieuse gouaille. Maïwenn a forcé le trait du réalisme en demandant aux acteurs d'improviser pour plusieurs scènes. La spontanéité des répliques et des réactions a un rendu doublement efficace. On passe du rire aux larmes, de la vanne au drame. Beaucoup d'histoires et d'affaires se croisent, inspirées de faits et de cas réels. Petit bémol: on ne sait pas pourquoi Maïwenn a voulu caser sa famille au milieu de tout ça. Un poil de perso qui arrive dans le film comme un cheveu sur la soupe. Ça n'empêche pas à "Polisse" d'être un film bouleversant, drôle, poignant, plein de vie. Impossible d'y rester insensible.

dimanche 16 octobre 2011

The Artist, ou le blues du show businessman

Michel Hazanavicius a voulu s'aventurer dans la réalisation d'un film muet en noir et blanc. Ma curiosité est drôlement titillée quand je sais que Jean Dujardin, maître en grimaces, tient le rôle principal et a décroché, grâce à celui-ci, le prix de la meilleure interprétation masculine à Cannes.
Le pitch: George Valentin est une grande star du cinéma muet. Il rencontre Peppy Miller qui va, elle, bientôt devenir une grande star du cinéma parlant. Deux destins se croisent: l'un chute quand l'autre brille. L'amour saura-t-il triompher sur l'orgueil?
Véritable exercice de style, "The Artist" est un joli film, plein de charme avec une touche vintage, qui rend hommage aux années 30. Attention, qui dit 'exercice de style' dit également effort d'adaptation aux images et au silence des personnages qui parlent un peu trop longuement dans le vide. Le réalisateur n'a pas bien su adapter ses scènes de dialogue au muet, ce qui amène du coup pas mal de lenteurs dont on aurait pu se passer sur 2h de bobine. Le résultat est tout de même efficace grâce aux acteurs et à leurs mimiques parfois drôles, parfois touchantes mais toujours justes. Difficile de résister à Jean Dujardin et à Bérénice Béjo qui n'en font pas trop, juste assez pour faire passer les bonnes émotions. Une mention spéciale à Uggy, la star canine du film, qui s'est vu, lui aussi, attribuer une palme à Cannes pour sa prestation. Chapeau le chien!

mercredi 12 octobre 2011

Another Earth, ou la possibilité d'un double

Le pitch: Rhoda est étudiante. Un soir, alors qu'une planète ressemblant étrangement à la Terre se profile à l'horizon, Rhoda a un terrible accident de voiture. Un accident dont elle est responsable. Après un séjour en prison, elle cherche à retrouver l'une des victimes de l'accident.
"Another Earth" n'est ni vraiment un film de science-fiction, ni vraiment une histoire d'amour. C'est plutôt un film dramatique, où Rhoda, le personnage principal, cherche à avoir une seconde chance, à se pardonner et se faire pardonner ses erreurs passées. On en vient à oublier cette histoire de deuxième planète Terre, qui apparaît presque comme un prétexte à déplacer l'intrigue dans un scénario un brin fantastique. Le jeu de Brit Marling dans le rôle de Rhoda est délicat et fragile, empreint de pureté. Le film est porté par l'actrice. Dommage que le scénario survole un peu trop l'entourage et l’environnement de Rhoda. Le film aurait pu être bien plus profond. Seul le regard à la fois perdu et pétillant de Brit Marling aura réussi à marquer les esprits.

jeudi 6 octobre 2011

Drive... Definitely drived me crazy!

Un petit chef-d'œuvre vient de voir le jour! Le pitch: Un jeune homme gagne sa vie en conduisant le jour pour des films en tant que cascadeur, et la nuit pour des truands. Un jour, il rencontre Irene, une jeune maman dont le mari est en prison. Cette rencontre va changer ses habitudes et bousculer ses principes.
"Drive" n'est pas du tout un film de course poursuite à la "Fast and Furious", contrairement à ce que le titre peut laisser présager. "Drive" mêle suspense, action et romance. Un film de gangsters, un vrai, tout en intensité, qui réserve quelques scènes bien sanglantes. Une mise en scène maîtrisée et stylisée, où ralentis et plans fixes donnent une profondeur et une puissance folles aux images. On assiste parfois à des minutes entières sans dialogues qui font frémir grâce à un simple échange de regards. L'essentiel des images est filmé dans un paysage nocturne et éclairé par les néons de Los Angeles. Ryan Gosling, la star de cette fin d'année, arrive à garder un visage impassible. Il joue un personnage complexe qui contient ses émotions, un maître de sang-froid qui pourrait rappeler Jean Reno dans "Léon". A ses côtés, on retrouve d'excellents acteurs venant du petit et du grand écran, dont Bryan Cranston de la série "Breaking Bad", Ron Perlman ou Carey Mulligan qui prouve ici qu'elle a beaucoup de talent. La bande originale est un bijou de sons électros, tellement 80's, dont l'envoûtant "Nightcall" de Kavinsky, un Frenchie bien de chez nous.
Le réalisateur danois Nicolas Winding Refn a largement mérité son prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes. "Drive" est le bijou de la rentrée, voire peut-être de l'année. J'en ai encore des frissons, rien qu'à l'écoute de la BO...

vendredi 30 septembre 2011

We need to talk about Kevin, ou comment terroriser définitivement toutes les futures mamans

Le film retrace la vie et la relation entre Eva et son fils Kevin. Une relation ambigüe, conflictuelle et tendue, où un véritable rapport de forces s'installe entre la mère et le fils. Jusqu'à ce que Kevin devienne un adolescent et commette un crime atroce.
Tilda Swinton est grandiose dans le rôle d'Eva,
le personnage central du film, une mère aimante à la fois effrayée et méfiante de son propre fils. Elle et l'acteur Ezra Miller, qui tient le rôle de Kevin, forment un duo plutôt dérangeant. On pourrait parler du film comme d'un film d'analyse autour de la maternité. Mais l'histoire frôle parfois le scénario d'épouvante, à cause du personnage de Kevin, diabolique et manipulateur. Malgré tout, le film paraît bel et bien réaliste et rappelle même l'actualité, comme les massacres de Columbine ou de Winnenden. Le scénario est construit méthodiquement, concentré principalement sur trois périodes clés de la vie d'Eva, le tout plaqué sur une image où la couleur rouge sang prédomine. Un film puissant et d'une grande violence psychologique.

mardi 27 septembre 2011

Restless... Just another "Love Story"

Voilà le nouveau film de l'esthète Gus Van Sant. Le pitch: Annabel est atteinte d'un cancer. Enoch est étrangement attiré par la mort. Ces deux-là se rencontrent alors qu'Annabel n'a plus que quelques mois à vivre. L'alchimie est immédiate, malgré sa durée de vie déterminée.
Le réalisateur a choisi deux comédiens très bien assortis. D'un côté, Mia Wasikowska, déjà vue dans la série "In Treatment", dans "Alice in Wonderland" puis dans "The Kids are all right", a un charme assez particulier, fragile et malicieux à la fois. De l'autre, Henry Hopper, fils de feu Dennis Hopper, a quelque chose de secret, d'impénétrable et de presque arrogant. Le résultat à l'écran est fort. Évidemment, le scénario ne réserve pas de grandes surprises. Mais les mots et les images sont très beaux, même si le ton est ouvertement mélodramatique, comme une ode à l'amour contre la mort. "Restless" apparaît comme la descendance de "Roméo & Juliette" et autres tragiques "Love Story".

lundi 26 septembre 2011

Un heureux événement, ou la maternité (et ses petits tracas)

En deux films, "Ma vie en l'air" et "Le plus beau jour du reste de ta vie", le réalisateur Rémi Bezançon a vite rejoint ma liste de chouchous. Ses deux films m'ont touchée d'une manière assez vive, parce qu'il sait doser humour et romance juste comme il faut et parce qu'il arrive à me faire rire et pleurer juste ce qu'il faut. Et tout simplement parce qu'il arrive à traiter de sujets qui nous touchent tous: l'amour, la famille et dans ce dernier film, la parentalité.
Attention cependant, "Un heureux événement" n'est pas un film pour les femmes enceintes. Elles pourraient bien flipper pendant le visionnage. Tiré du livre écrit par Eliette Abecassis, le film raconte l'histoire d'un couple qui décide d'avoir un enfant. Tout se bouscule entre eux quand le petit bout arrive.
Parfois drôle, parfois triste, surtout touchante, v
oilà une histoire de couple assez dramatique. La maternité est dépeinte d'une manière un brin plus sombre que d'ordinaire. Le film est plus larmoyant que les deux films précédents de Rémi Bezançon. J'ai tout de même été conquise par quelques brillantes idées scénaristiques, dont la technique de séduction via DVDs avec des titres de films bien choisis. En bref, un joli film, plein de doux sentiments.

L'Apollonide, souvenirs de la maison close, ou comment Bertrand Bonello nous ouvre ses portes

L'Apollonide, réalisé par Bertrand Bonello, est un film construit comme une peinture impressionniste. Cliché de la vie quotidienne de prostituées dans une maison close du début du siècle, aucune intrigue ne s'installe vraiment. Juste quelques faits divers qui font partie de la routine du bordel. L'esthétique et le style du film ont un véritable cachet, quelque chose de vieilli et de patiné dans des tons chauds un peu délavés. Les courbes des corps féminins font penser aux rondeurs esquissées par les peintres italiens. Bref, on retrouve dans la photographie une belle signature artistique. Dommage cependant que le scénario soit aussi pauvre. On assiste essentiellement à l'ennui et au prélassement des femmes. Un film d'atmosphère donc. Malheureusement, deux heures d'atmosphère, ça ne passe vraiment pas vite...

jeudi 15 septembre 2011

Crazy Stupid Love... "Haaave you met Cal?"

Cette fin d'année 2011 est décidément un nouveau départ pour la carrière du beau Ryan Gosling. Il enchaîne trois films qui font beaucoup parler d'eux: "Crazy Stupid Love", "Drive" et "Les Marches du Pouvoir". Depuis le temps que je le suivais dans des petits films indépendants, dont entre autres "Danny Balint", "Calculs meurtriers", "Half Nelson", "Une fiancée pas comme les autres" ou tout récemment "Blue Valentine", je me demandais à quel moment il allait enfin révéler son joli minois au grand public. Dans "Crazy Stupid Love", on découvre d'ailleurs qu'il ne cache pas qu'un joli minois...
Le pitch: Cal Weaver, la quarantaine, traverse une mauvaise passe: sa femme vient de demander le divorce. Il passe plusieurs soirées, attablé à un bar, à noyer son chagrin dans l'alcool, jusqu'à ce qu'un séduisant trentenaire, Jacob Palmer, le repère et décide de le prendre en main: nouveau look, nouveau départ!
Après leur film "I love you Phillip Morris", Glenn Ficarra et John Requa réalisent une nouvelle bonne petite comédie. Un film un brin long, qui s'essouffle parfois un peu, mais qui réserve pas mal de surprises et quelques répliques savoureuses, dont la fameuse "It's like you're photoshopped!" d'Emma Stone devant le torse de Ryan Gosling. Ce dernier et Steve Carell forment un duo comique efficace, entourés d'une jolie brochette d'acteurs, tous hystériques mais tellement drôles, dont Emma Stone, Kevin Bacon, Marisa Tomei ou Julianne Moore. Une bande originale pleine de punch vient rythmer le tout, incluant deux morceaux que j'adore: "Ooh la la" de Goldfrapp et "On the sly" de The Bamboos.

dimanche 11 septembre 2011

Présumé coupable, ou comment outrer avec Outreau

Après le film "Omar m'a tuer" de Roschdy Zem autour de l'affaire d'Omar Raddad, voilà un nouveau film qui met à mal la justice française. De quoi s'inquiéter sérieusement sur notre système...!
Dans "Présumé coupable", le réalisateur Vincent Garenq nous replonge dans l'affaire d'Outreau. Le film retrace le calvaire d'Alain Marécaux, le fameux huissier accusé à tort de pédophilie. Ce scandale judiciaire sordide, tragique et injuste a duré 4 ans avant qu'Alain Marécaux et une vingtaine d'autres personnes soient innocentés.
L'interprétation de Philippe Torreton, qui joue le personnage d'Alain Marécaux, est époustouflante. L'acteur a entre autres perdu près de 27 kilos pour le rôle. Mis à part l'acteur principal follement talentueux, le scénario ne fait que relater les faits, sans construction bien originale. Evidemment, difficile de ne pas être touché ou indigné par l'histoire, surtout lorsque l'on se rappelle que les faits sont bel et bien réels. Malheureusement, le film frôle le mélo et cette affaire, encore fraîche dans nos mémoires, méritait mieux.

vendredi 2 septembre 2011

La Guerre est déclarée, ou la Tumeur et la Paix

Le pitch: Roméo et Juliette se sont rencontrés, se sont aimés et ont eu un bébé. Mais leur fils, le petit Adam, a une très grave maladie. Un combat de tous les jours est alors mené, pour qu'Adam guérisse.
Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm racontent et revivent l'évolution de la maladie de leur fils. Une situation dérangeante, presque impudique, vu que l'histoire est bel et bien réelle, et que les acteurs jouent leur propre rôle.
Le jeu des acteurs est du coup sincère mais parfois un brin naïvement exagéré, comme s'ils avaient ainsi voulu se détacher au maximum de la réalité du récit. Touchant et drôle, dynamique et léger, voilà un joli film plein d'optimisme. Une bonne surprise car j'avais peur de tomber devant un drame lent et plein de tourments. Au final, voilà un petit bonheur de film qui parle d'un sujet grave avec courage et détachement et qui respire la force et la confiance. Tout cela surfe sur une bande son électro-pop, fraîche et planante, incluant des morceaux de Sébastien Tellier, Yuksek, Laurie Anderson ou encore le titre "The bell tolls five" de Peter Von Poehl.

dimanche 28 août 2011

This must be the place... Boys do cry!

Attention! Si vous manquez cruellement de sommeil en cette fin de mois d'août, malgré des vacances bien reposantes, "This must be the place" n'est pas forcément un film pour vous, vu mon endormissement passager pendant la séance...
Le pitch: Cheyenne, ex-rock star, doit partir aux États-Unis pour enterrer son père qu'il n'a pas vu depuis 30 ans. Là-bas, il apprend que son père tentait de retrouver un ex-nazi pour le tuer. Cheyenne décide alors de finir ce que son père a entrepris.
Sean Penn, dans le rôle de Cheyenne - un personnage librement inspiré de Robert Smith, le chanteur de The Cure - est excellent, comme d'habitude. Son air mou et déprimé de clown triste un peu trop grimé finit par être comique. Le road movie en devient un gag. En même temps, le film est très lent, un peu comme la démarche empâtée de Cheyenne. Jolie photographie, prises de vue esthétiques, plans fixes filmés comme des tableaux ou des portraits. De belles images et un scénario ponctué de beaucoup d'ironie et de sarcasmes. Malgré tout, les deux heures de film auraient pu être bien plus courtes et du coup, moins soporifiques.
Les fans de Sean Penn pourront tout de même y faire un tour et voir par la même occasion la bouille de la fille de Bono.

mardi 23 août 2011

Tu seras mon fils, ou les ares de mon père

J'adore Niels Arestrup, entre autres pour tout ce qu'il a fait avec Jacques Audiard et pour son charisme. Donc, forcément quand il joue dans un nouveau film, je fonce. Ici il partage l'affiche avec Lorànt Deutsch. Un duo assez inattendu qui fonctionne pourtant bien.
Le pitch: Paul de Marseul, propriétaire d'un grand vignoble bordelais, travaille avec son fils, Martin, sans trop croire en lui. Le régisseur du vignoble tombe gravement malade. Martin se propose pour le remplacer, afin de prouver à son père de quoi il est capable. Mais Paul a d'autres idées en tête...

Attention à ceux qui accordent beaucoup de valeur à la famille... Ce film pourrait heurter leur sensibilité! Voilà un film dur, presque malsain, où l'héritage n'apparaît pas comme une affaire de sang ni d'ADN. Le film dépeint une bataille père-fils destructrice. Niels Arestrup campe avec finesse et grand talent le rôle d'un personnage odieux et égoïste. Voilà un film qui fera également plaisir aux amateurs d'oenologie, vu tous les vins cités, avec à l'appui un petit topo sur leurs bouquets olfactifs et aromatiques. Un film cruel mais très bien construit et réalisé. Du grand cru cinématographique, c'est certain!

dimanche 21 août 2011

Killing Bono, ou l'itinéraire d'un rockeur manqué

Le pitch: Neil McCormick et Paul Hewson se connaissent depuis leur enfance. Chacun a son groupe de rock. Paul a même voulu engager Yvan, le petit frère de Neil, comme guitariste dans le sien. Neil a refusé et va vite le regretter: le groupe de Paul, surnommé Bono, connaît un vif succès.
Il est toujours drôle de découvrir les coulisses d'un succès, ici en l'occurrence celui de Bono (on oublie vite les autres membres de U2). Même si le film est un bon prétexte pour parler de la vie de Bono, il présente plutôt bien les mésaventures de Neil McCormick qui tente d'arriver au même niveau que la star et de ne pas décevoir son frère. Au final, on suit pendant deux heures un loser intégral qui rate tout ce qu'il entreprend, ce qui agace très vite. Parfois drôle, on s'ennuie plus que l'on ne rit. Rassurez-vous, ce que ne dit pas le film, c'est que Neil McCormick est devenu un éminent critique musical. En bref, le film aurait pu être bien plus rock'n roll. Une petite déception, qui permet tout de même de voir feu Mr Pete Postlethwaite une dernière fois à l'écran.

La Planète des Singes: les Origines, ou la menace simiesque

Malgré un souvenir très vague de "La Planète des Singes" - le film original avec Charlton Heston, pas la version réalisée par Tim Burton que j'ai boycottée - j'ai voulu voir ce prequel de l'histoire, imaginé par les scénaristes Amanda Silver et Rick Jaffa. Et comme en plus j'aime beaucoup les acteurs James Franco et Freida Pinto, cela tombait plutôt bien.
Le pitch: Will a longtemps fait des expériences sur des chimpanzés pour trouver une cure contre la maladie d'Alzheimer. Jusqu'à ce qu'un accident se produise dans les labos où il travaille. Tous les chimpanzés sont alors tués et les recherches sont stoppées. Un seul bébé chimpanzé a échappé au massacre. Will le recueille chez lui et le nomme César. Ce dernier s'avère être extrêmement intelligent, grâce au médicament développé par Will. Tellement intelligent qu'après s'être senti trahi par les humains, il va vouloir se venger.
Le film est une très bonne surprise! La colonie de singes, créée grâce à la performance capture, est assez réaliste. On y croirait presque. César est drôlement bien foutu et sacrément attachant. Il faut dire qu'un film dont le rôle principal est tenu par un personnage numérique, c'est une première, même si l'acteur Andy Serkis y est aussi un peu pour quelque chose!
Un bon divertissement qui amène drôlement bien l'histoire originale de "La Planète des Singes", avec pas mal de clins d’œil à l’œuvre de Pierre Boulle. Sans doute le blockbuster de l'été.

vendredi 19 août 2011

Mes meilleures amies, ou le mariage de ma meilleure amie

Le pitch: Lilian se marie et demande à Annie, sa meilleure copine, de devenir sa demoiselle d'honneur. Annie accepte. A partir de là, une série de malheurs s'enchaînent. Annie a la poisse et va vite toucher le fond.
Un vrai film de filles! Tout y est! Amour, amitié, et quelques gags bien salés. Tous les ingrédients nécessaires pour nous plaire. Sous des apparences roses et girly, le scénario réserve sa dose de piquant et d'humour corrosif. Le personnage principal interprété par Kristen Wiig est drôle et touchant. J'ai aussi eu un petit coup de cœur pour le personnage de l'officier de police interprété par Chris O'Dowd, déjà vu dans "Good Morning England" et "The IT Crowd", qui a vraiment une tête de gentil et charmant bonhomme. Un bon petit film, qui nous fait passer du rire au chagrin avec habileté. En prime, j'ai eu le plaisir d'entendre un morceau de Fiona Apple que j'écoutais il y a plus de 10 ans! Souvenirs souvenirs...

jeudi 18 août 2011

Comment tuer son Boss?, ou petits meurtres entre amis

Le pitch: une bande de trois potes, Nick, Kurt et Dale, ont chacun un problème avec leur boss respectif. Ils finissent par réaliser que le plus simple serait de tuer les trois. Reste encore à le faire...
Voilà une excellente comédie pour la rentrée, du moins pour ceux qui reviennent de vacances! Le film met du baume au cœur et fait sacrément relativiser le dur retour au boulot! Un casting plein de promesses, avec des acteurs qui jouent le jeu jusqu'au bout: du trio d'amis interprétés par Jason Bateman, Charlie Day et Jason Sudeikis, au trio de boss interprétés par Kevin Spacey, Jennifer Aniston et Colin Farrell. Un coup de cœur pour la fausse nonchalance de Jason Bateman, et la vive nymphomanie de Jennifer Aniston. Sans oublier Jamie Foxx, délicieux dans le rôle d'un arnaqueur un brin idiot. Sarcasmes et humour noir viennent pimenter cette comédie méchante et mordante. Un scénario qui fait franchement rire.

mercredi 17 août 2011

La piel que habito, ou comment Almodovar réalise un film en chair et en peau

Voilà enfin le petit dernier de Pedro Almodovar. Ce film se rapproche plutôt du psycho-thriller que de la comédie ou du drame. Le pitch: Robert Ledgard est un éminent chirurgien. Dans son laboratoire, il crée un nouveau type de peau et le teste sur Vera. Une question subsiste: qui est cette jeune et jolie cobaye?
La transsexualité reste un des sujets favoris du Maître Almodovar. Cette fois-ci, il a choisi un ton un brin moins léger pour le développer. L'univers d'Almodovar s'est véritablement noirci au fil du temps. Moins drôle, moins déjanté et moins coloré. Un côté que je regrette un peu, mais son nouveau film se laisse bien regarder, même s'il est très sombre, grâce à un suspense relativement bien soutenu. Almodovar a osé surfer sur des sujets encore un brin tabous, ou du moins obscurs, ce qui donne une histoire sacrément dérangeante. Tout cela rythmé par les vibes envoûtantes de la chanteuse Concha Buika. Au final, Almodovar aura encore réussi à surprendre son public.

mercredi 3 août 2011

Submarine, ou the Teen Crowd

Le pitch: Oliver Tate, lycéen, a deux objectifs majeurs: sortir avec Jordana, une fille de sa classe, et recoller les morceaux entre ses parents, qui enchaînent les disputes.
"Submarine" est le premier film réalisé par Richard Ayoade, connu aussi sous le nom de Moss, l'informaticien binoclard qu'il interprétait dans la série anglaise "The IT Crowd". Dialogues nerveux et enchaînement rythmé des plans sur les sons d'Alex Turner, le leader des Arctic Monkeys, donnent une bonne dynamique au film, même si certaines séquences frôlent le contemplatif. L'histoire reste rudement banale, mais le montage stylisé donne au tout une signature assez chouette. Juste assez pour passer un bon moment, entre douce mélancolie et régression adolescente.

vendredi 29 juillet 2011

Bad Teacher, ou "Avaricious Minds"

Le pitch: Elizabeth, enseignante, pensait ne plus avoir à travailler après avoir épousé un riche héritier. Erreur! Elle se fait plaquer et doit tout recommencer à zéro. Très vite, un nouveau prof fortuné débarque au lycée et devient sa nouvelle cible. Sa mission: récolter assez d'argent pour pouvoir se refaire les seins et le séduire.
Au premier abord, je me suis demandée ce que je faisais dans la salle. Humour gras, personnages ultra caricaturaux. En bref, un film qui aurait pu faire partie des genres que j'évite à tout prix. Mais finalement, cette version trash de romcom m'a plu. Parce que le déroulement change un brin de "la gentille princesse se marie avec un prince sacrément romantique". La princesse est grossière et paresseuse, et puis c'est tout! Je dois aussi avouer que voir Justin Timberlake dans le rôle d'une tête à claques niaise et hypocrite avait quelque chose de jouissif. Le reste des acteurs en fait des caisses, de Cameron Diaz à Lucy Punch, en passant par Jason Segel. Ça leur va plutôt bien! Un bon moment!

mardi 26 juillet 2011

Super 8, ou rencontre du 5e type

Super 8 porte bien son nom, grâce à sa touche vintage, qui rappelle drôlement la génération des "E.T.", "Rencontre du 3e type" et autres Spielbergueries extraterrestres. Comme de par hasard, le producteur est un certain Steven.
Le pitch: Années 80, dans une petite ville de l'Ohio, une bande d'ados tourne un film en super 8. Jusqu'au jour où ils sont témoins d'un terrible accident ferroviaire. Ils se promettent de n'en parler à personne. Mais de plus en plus d'accidents, de disparitions et d'événements étranges surviennent dans leur ville. La police tente d'en savoir plus.
Lorsque l'on fait partie de la génération qui a apprécié les films cités plus haut, on se replonge forcément dans "Super 8" avec enthousiasme et nostalgie. Le réalisateur J.J. Abrams, Mr Lost, a réussi à nous ramener aux 80's et à donner une touche rétro à son scénario en mêlant SF, émotion et une pointe de gentil manichéisme. Il n'a d'ailleurs pas hésité à faire beaucoup (trop?) de références à "E.T.". Mention spéciale au film dans le film tourné par les gamins, et dont le scénario a été imaginé par les jeunes acteurs eux-mêmes. Une touche sacrément drôle et naïve. En bref, un véritable bond 20 à 30 ans en arrière qui fait vraiment du bien, bande originale à l'appui...

dimanche 24 juillet 2011

Hanna, ou la rebelle au bois dormant

Saoirse Ronan est la découverte du moment. Du haut de ses 17 ans, elle a déjà épaté pas mal de monde dans le tragique "Lovely bones". La revoilà dans un rôle plutôt costaud: celui d'Hanna, une ado qui a grandi avec son père au fin fond d'une forêt. Ce dernier l'a entraînée à se battre et à se défendre, dans un seul but: la préparer à s'adapter et à survivre dans le monde extérieur.
Je préfère ne pas en dire beaucoup plus sur le film, à vous de le découvrir. Un thriller efficace, nerveux et électrique rythmé par une bande son dinguement bonne composée par les Chemical Brothers. "Hanna" impressionne grâce à son actrice principale qui a su donner à son personnage quelque chose de sauvage et d'insaisissable. Le reste du casting n'est pas des moindres: Eric Bana, Cate Blanchett, Tom Hollander... Au final, voilà un film rudement bien foutu, avec son esthétique propre, même si le sujet sent parfois un brin le réchauffé.

samedi 23 juillet 2011

Chico & Rita, ou le blues de la Havane


Voilà une jolie histoire d'amour au parfum de Cuba. Le pitch: Cuba, fin des années 40. Chico est pianiste. Rita est chanteuse. Ces deux-là vont passer leur vie à s'aimer, se quitter et se retrouver.
"Chico & Rita" est un film hispano-britannique mêlant charme et volupté. Sur un air de jazz, de mambo et de romance, il retrace l'histoire et l'évolution de la musique cubaine, et s'inspire de la vie du musicien Bebo Valdés. L'histoire d'amour entre Chico & Rita est ponctuée de drames, de jalousies et d'autres complications mais est sincèrement touchante. Un film musical et animé peut-être un brin lent. Les dessins frôlent parfois l'esquisse. Un style singulier et coloré, parfois un brin maladroit, qui nous plonge tout de même dans un univers envoûtant créé par le réalisateur Fernando Trueba et le dessinateur Javier Mariscal. Difficile de ne pas tomber sous le charme de cette ambiance chaudement latine, rythmée de sons suaves et fiévreux.

Les Contes de la Nuit, ou les contes du père Ocelot

"Les Contes de la Nuit" est typiquement le genre de film à voir pour se rafraîchir la tête et retomber en enfance le temps d'une séance. Simples, naïves et enchanteresses, les histoires de Michel Ocelot bercent et font rêver à la fois. Même principe que "Princes et Princesses": une succession de contes aux univers variés. On suit avec attention les silhouettes noires des personnages découpées façon 'ombres chinoises' dans des décors hauts en couleurs. Les contes nous baladent d'un monde à un autre, toujours aussi magiques et flamboyants. Seul petit bémol: les voix parfois un brin monotones. Un film pour tout petits et très grands qui donne bien envie de croire aux contes de fées.

jeudi 21 juillet 2011

Harry Potter et les reliques de la mort - partie 2, ou Hogwarts contre-attaque

Ce qui devait arriver arriva: voilà le dernier Harry Potter de la série de films. Événement assez douloureux, je dois l'admettre, car ayant lu les bouquins, les films m'avaient permis de revivre un brin toute la saga. Alors quand les films se terminent à leur tour, eh ben c'est la déprime!
Dans ce volet, la chasse aux Horcruxes continue, et tout Hogwarts se joint gaiement à Harry pour vaincre Voldemort et son armée.
Je vous l'avais bien dit la dernière fois: ce volet se révèle bien moins longuet que le précédent et rempli de tout plein de rebondissements. Je me suis même surprise à verser une petite larme! Pas grand chose à reprocher au bouquet final Potterien. Divertissant, fidèle à la dimension dramatique du bouquin... voilà 2h10 que l'on ne voit pas filer! Petite déception sur les dernières minutes du film qui se déroulent quelques 19 années plus tard, et où l'on aperçoit nos jeunes héros sur-maquillés. On se laisse tout de même bercer par la magie de Harry Potter jusqu'au bout.
Et comme j'aime à montrer l'évolution des acteurs de la saga, que l'on a connus jeunes et joufflus, voilà un petit aperçu d'Emma Watson, prochaine égérie Lancôme, et de Daniel Radcliffe dans son prochain film "The Woman in Black". Des carrières post-Harry bien prometteuses!

mardi 5 juillet 2011

My little princess, ou la petite fille au porte-jarretelles

Difficile de croire que le film est tiré d'une histoire vraie, tellement le sujet est malsain. Et pourtant... Le film s'inspire de l'enfance de la réalisatrice et photographe Eva Ionesco.
Le pitch: Hannah, photographe, trouve en Violetta, sa fille, un modèle idéal pour ses photos. Très vite, la vie de Violetta bascule. De petite fille choyée par sa grand-mère, elle devient un objet manipulé par sa mère.

Ambiance sombre, relations tendues... Voilà le genre de film qui ne met pas forcément à l'aise. Le film mixe plusieurs sujets sensibles, de la pornographie enfantine au chantage affectif. Isabelle Huppert, que je ne porte pas forcément dans mon cœur, est plutôt convaincante dans le rôle de la mère hystérique, avec tous ses airs et ses manières. Anamaria Vartolomei, l'interprète de Violetta, est la jolie surprise du film, véritable Lolita, innocente, joueuse puis tourmentée par sa mère. Film-thérapie ou réinterprétation de sa vie? Dans tous les cas, la réalisatrice Eva Ionesco a réussi à faire un film troublant et coloré comme une peinture gothico-impressionniste. Saisissant et dérangeant à la fois.

dimanche 3 juillet 2011

Limitless, ou Brainspotting

Le pitch: Eddie Mora, un écrivain à la dérive, est en panne d'inspiration pour son prochain livre. Cerise sur le gâteau: sa copine vient de le quitter. Un jour, il tombe par hasard sur une vieille connaissance qui lui conseille d'avaler une petite pilule magique. Il l'essaie et son cerveau semble fonctionner au quart de tour. Son fournisseur est soudainement tué. Il comprend alors la valeur de la drogue et va très vite y devenir accro.
Je m'attendais à un film plus fou, plus délirant. L'intrigue est assez bien menée. Le thriller se révèle divertissant mais pas bien surprenant. La voix off, omniprésente, vient alourdir le scénario. Heureusement, le joli minois de Bradley Cooper permet de suivre facilement le tout. Au final, perplexité et légère frustration se font ressentir à la sortie du film, du fait d'une morale pas bien glorieuse.

dimanche 26 juin 2011

Omar m'a tuer, ou la constance d'un jardinier

Grâce à ce film réalisé par Roschdy Zem, j'ai découvert l'histoire d'Omar Raddad, que je ne connaissais que vaguement. L'histoire vraie d'Omar, un jardinier accusé d'avoir tué Ghislaine Marchal, chez qui il travaillait. Une accusation basée sur une seule inscription tracée sur un mur: "Omar m'a tuer". Le film retrace l'enquête menée par la police d'un côté et par Pierre-Emmanuel Vaugrenard de l'autre, un écrivain convaincu de l'innocence d'Omar Raddad.
Le film m'a littéralement bouleversée. On ne nous plonge pas dans les profondeurs de l'enquête. Il suffit d'un balayage en surface pour comprendre l'absurdité de ce jugement. Au hasard: comment fait-on pour écrire un texte droit sur un mur dans une pièce littéralement plongée dans le noir? Un scénario et une mise en scène pleins de pertinence. Sami Bouajila joue le rôle d'Omar Raddad avec sobriété. Un jeu juste et poignant, qui donne d'autant plus de valeur au personnage.

A ce jour, Omar Raddad est encore présumé coupable et ne peut toujours pas exercer le métier qu'il aime. Cet ancien jardinier réclamait encore en mai dernier la réouverture de l'enquête pour pouvoir enfin être reconnu innocent. En vain.

Beginners, ou l'amour pour les nuls

Je me suis beaucoup tâtée pour aller voir "Beginners". Pour la simple et bonne raison que j'ai une aversion profonde pour Mélanie Laurent. Et comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, j'avoue avoir plutôt bien aimé sa prestation dans "Beginners".
Le pitch: Oliver vient de perdre son père. Il remet alors tout en question et sombre dans une douce déprime. Jusqu'à sa rencontre avec Anna.
Le film raconte tout simplement le début d'une histoire d'amour. Après tout, on est tous des débutants quand on (re)commence à être en couple. Oliver et Anna, un peu gauches, un peu malheureux, tentent maladroitement d'être à deux. Voilà un joli film inspiré de la vie du réalisateur Mike Mills. Léger, drôle, touchant, simple. Les trois acteurs principaux, Ewan McGregor, Mélanie Laurent et Christopher Plummer dans le rôle du papa, ont su rester sobres et attendrissants. Une petite bulle de romance et de fraîcheur cinématographique. Parole d'une non fan de l'actrice principale!

Blue Valentine... "She sends me blue valentines all the way from Philadelphia to mark the anniversary of someone that I used to be"


Voilà un petit film qui n'a pas fait beaucoup parler de lui, malgré sa présence aux festivals de Cannes et de Sundance. Un film qui parle de Cindy et Dean, un couple en pleine crise qui tente de se retrouver le temps d'une nuit. Chacun se souvient de petits passages de leur histoire d'amour. Après plusieurs flashbacks, leur histoire est reconstituée, depuis leur rencontre jusqu'au mariage.
Un joli film sur le déchirement d'un couple. Rien de grandement remarquable. Juste un témoignage parmi d'autres. Joliment contrasté entre présent et passé, les images du film et le jeu des acteurs portent une belle nostalgie, triste et touchante à la fois. Le couple formé par Michelle Williams et Ryan Gosling fonctionne vraiment bien. En bref, un film joli et esthétique mais un brin morose.

dimanche 5 juin 2011

Le Complexe du Castor, ou le castor qui murmurait à l'oreille de l'homme

Quand Jodie Foster réalise un film, je réponds présente! "Le Complexe du Castor" est son 3e film et elle l'a joliment réalisé.
Le pitch : Walter est dépressif. Sa femme ne sait plus quoi faire pour lui et finit par le chasser de leur maison. C'est alors que Walter trouve une marionnette. Il va s'en servir pour exprimer tout ce qu'il n'arrive plus à dire. Cet alter-ego à poils, en l’occurrence un castor, va très vite l'aider et lui redonner confiance. Walter, via la marionnette, devient positif. Le dialogue avec sa famille et ses collègues reprend très vite. Jusqu'à ce qu'il se rende compte qu'il n'arrive à s'exprimer qu'à travers son castor. Une situation qui devient impossible à vivre.
J'ai retrouvé dans ce film toute la tonalité dramatique du jeu de Mel Gibson que j'aime et qui me rappelle l'époque de "Forever Young"! Il faut dire que les acteurs dans le film sont dinguement bons, pleins de sincérité et de douce émotion. On retrouve entre autres Jennifer Lawrence, la jeune actrice découverte dans "Winter's Bone'. Seul bémol : le scénario file vite au mélo. Un peu trop de trémolos scénaristiques viennent du coup gâcher la justesse des acteurs. Malgré cela, le film reste émouvant et joli à regarder.

mardi 31 mai 2011

The Hangover 2... "What happens in Bangkok stays in Bangkok!"

Voilà enfin la suite tant attendue de "The Hangover"! Même schéma que le premier: Phil, Stu, Alan et Doug se retrouvent pour célébrer le futur mariage de l'un d'entre eux. Cette fois, c'est Stu qui se marie, et en Thaïlande qui plus est. S'ensuit un enterrement de vie de garçon dont personne ne se souvient. Et évidemment une personne manque à l'appel. Sauf qu'ici il ne s'agit pas du marié mais du beau-frère du marié. La mission: essayer de reconstituer la soirée pour le retrouver.
Bon, avouons-le, la suite est moins bonne que l'original. Entre les deux volets, Todd Phillips avait réalisé "Date Limite", beaucoup plus lourd que la saga "The Hangover". Quelques craintes donc de ne pas retrouver le ton qui m'avait bien fait rire il y a deux ans. Mais j'ai très vite été rassurée : le film est truffé de gags et on retrouve la jolie complicité entre les personnages. Même construction, même comique de situation, tout cela dans un environnement un brin plus exotique mais où la suite des évènements reste tout aussi déjantée qu'à Vegas. Beaucoup moins de surprises tout de même. On se laisse plus porter par le scénario et on le vit beaucoup moins. Un brin déçue donc. Un bon moment quand même.

samedi 21 mai 2011

Midnight in Paris, ou le bal des anachronismes

Le pitch: Gil et Inez, un jeune couple américain, sont en voyage à Paris. Gil rêverait de rester y vivre car Paris l'inspire pour l’écriture de son bouquin. Inez ne rêve que de sa future maison à Malibu. Gil se met à déambuler seul le soir dans les rues de Paris. Il se retrouve alors plongé dans une autre époque: les années 20... Une époque où il aurait aimé vivre.
Les derniers films de Woody Allen m'ont un brin ennuyée. Toujours le même type de personnages, le même ton, aucune surprise. Mais je dois bien avouer que ce petit dernier m'a fait penser à "La Rose pourpre du Caire", un de mes Woody préférés. De la romance, de l'humour et un Paris filmé avec beaucoup d'amour. Évidemment le personnage de Gil, interprété par Owen Wilson, est toujours un de ces personnages peu confiants, incompris et un brin torturés.
Mais il n'en est pas pour autant gonflant. Au final, "Midnight in Paris" apparaît comme un film simple, léger. Loin d'être le film de l'année, il n'en est pas moins bien agréable. Et les amoureux de Paris vont aimer la façon dont Woody Allen a su capter la douce essence de notre belle capitale.

vendredi 20 mai 2011

La Conquête, ou les Guignols de Sarko

Quand j'ai su qu'un certain Xavier Durringer réalisait un film autour de notre cher président Nicolas Sarkozy, j'étais assez enthousiaste. Je m'attendais à un film mordant, pertinent et dénonciateur. Erreur. Trop naïve, je suis.
Le film retrace la vie de Sarkozy de 2002 à son élection présidentielle en 2007. Il s'intéresse d'ailleurs plus à sa vie privée que professionnelle. Le scénario victimise Nicolas Sarkozy, en appuyant sur le fait que le héros présidentiel a réussi à gagner une campagne en pleine crise conjugale. Tous les autres acteurs politiques sont, eux, caricaturés. De Villepin en prend particulièrement plein la tête. Au final, le film apparaît comme une vilaine parodie du monde politique, voire même comme une longue émission des "Guignols de l'info" en chair et en os. Une mention spéciale tout de même à Bernard Le Coq dans le rôle de Jacques Chirac, qui a réussi à bien doser imitation, comédie et crédibilité. Pour le reste, je ne donne aucun mérite au réalisateur.

lundi 16 mai 2011

The Tree of Life, ou une nouvelle bonne raison pour boycotter le festival de Cannes

J'avais un seul souhait pour me réconcilier avec le festival de Cannes: qu'Almodovar gagne enfin la Palme! Raté... je suis donc officiellement fâchée avec Cannes...
Le pitch du gagnant 2011 : on suit la vie de Jack, de sa naissance à sa mort. Ou plutôt de sa mort à sa naissance. Il grandit avec ses deux frères, et est élevé par une mère aimante et un père sévère.
Attention! Arnaque cannoise en vue. Sous ses airs de grande fresque familiale, le réalisateur invisible Terrence Malick nous plonge dans une réflexion psycho-religieuse. J'ai bien dû rester prostrée d'incompréhension pendant toute la première demi-heure du film. Du Big Bang aux premiers dinosaures, Terrence Malick a bien fait mumuse avec de jolies images de synthèse. Un complet hors-sujet. Le message? Je cherche encore. Quand "l'histoire" commence, j'avais déjà oublié que j'étais venue voir un film et non un documentaire scientifique. Le reste du film est très contemplatif, avec des plans dansant sur une musique omniprésente. En bref, un film très esthétique, avec quelques très belles images, mais qui devient vite ennuyeux. Trop d'onirisme tue l'onirisme.

samedi 14 mai 2011

L'Aigle de la 9e légion, ou le dernier Aigle d'Ecosse

Alors que ça s'agite sérieusement du côté de Cannes, j'essaie désespérément de tenir à jour mes séances ciné. L'oubli du renouvellement de mon abonnement à Première n'a pas vraiment facilité le schmilblick. Je suis donc allée un peu à l'aveuglette voir le nouveau film de Kevin McDonald, avec au casting Jamie Bell et Tahar Rahim.
Le pitch: l'Empire romain en 140 après J-C. Le père de Marcus Aquila faisait partie de la 9e légion, une légion disparue au nord de la Bretagne il y a plusieurs années. La rumeur court: l'Aigle d'Or que la 9e légion portait avec elle aurait été vu dans les terres du Nord, une région où personne ne s'aventure. Marcus décide alors de partir avec son esclave Esca à la recherche de l'Aigle et de rétablir ainsi l'honneur de son père.
Ce nouveau film du réalisateur du "Dernier Roi d'Ecosse" devrait plaire aux amateurs de péplum. Pas beaucoup de surprises, le film se résume à la quête du personnage de Marcus, interprété par Channing Tatum. Du muscle, de l'honneur et d'autres valeurs qui fleurent bon la testostérone sont venus remplir le scénario. Kevin McDonald a tout de même réussi à apporter une jolie esthétique au film, en donnant à l'image un aspect un brin vieilli. En bref, un film qui laisse peu de souvenirs.
J'ai quand même été bien contente de revoir la bouille méconnaissable de Tahar Rahim (oui oui, c'est bien lui sur la photo!), l’interprète du "Prophète". Hâte de le voir dans "Or Noir" de Jean-Jacques Annaud!

mercredi 4 mai 2011

Animal Kingdom, ou le livre de la jungle australienne

Attention! Arrêt vivement conseillé! Voilà un film pépite à aller voir!
Le pitch: Josh, 15 ans, vivant à Melbourne, vient de perdre sa mère, morte d'une overdose. Il se réfugie alors chez sa grand-mère, où vivent aussi ses oncles, une bande de criminels. Josh se retrouve alors embringué dans les affaires de ses oncles et va très vite devoir choisir son camp.
"Animal Kingdom" est un film dur, de ceux qui bouleversent. On suit Josh, un adolescent mêlé à des affaires criminelles à son insu et coincé entre sa famille pas très bien intentionnée, et des flics corrompus. On comprend vite le titre du film: "Animal Kingdom" raconte comment s'en tirer dans l'environnement criminel australien des années 80. Chacun pour soi. C'est la loi de la jungle. Josh comprend vite qu'il ne peut compter sur personne.
L'interprétation sobre et retenue de James Frecheville, dans le rôle de Josh, est brillante. Un film social sur la criminalité qui aurait pu avoir des airs de déjà-vu mais qui se détache remarquablement du lot. En bref, "Animal Kingdom" aura bien mérité le Grand Prix du Jury au dernier festival de Sundance. Bravo au réalisateur australien David Michôd!

samedi 23 avril 2011

Rabbit Hole, ou de l'autre côté du miroir

On parle pas mal de Nicole Kidman en ce moment, mais plus pour des raisons (chirurgico)esthétiques que filmiques. A tort, vu qu'elle fait un très beau retour avec Rabbit Hole.
Le pitch: Becca et Howie ont perdu leur fils depuis quelques mois. Ils vivent ce deuil et cette douleur chacun différemment, et les traversent par étapes. Howie se raccroche a un groupe de discussion. Becca se rapproche de Jason, l'adolescent qui a accidentellement renversé son fils.
"Rabbit Hole" est un film dramatique mais qui réussit à jouer sur le ton de l'humour, malgré la gravité du sujet. Nicole Kidman tient un rôle dramatique, mais pas larmoyant, qui a failli lui rapporter un Oscar. Elle et Aaron Eckhart interprètent très joliment et très simplement le couple Becca/Howie. L'approche du scénario est délicate, pleine de douceur, de dérision et de légèreté. On suit attentivement le deuil de Becca et Howie. Le réalisateur a glissé dans le film une très jolie mise en abyme grâce à la bande dessinée créée par le personnage de Jason. Un très beau film. Plongez-y.

Source Code, ou retour vers le passé

Le pitch: Colter Stevens, un soldat américain, participe à son insu à un procédé expérimental: il revit les 8 dernières minutes de la vie d'un homme, mort lors d'un attentat, et doit découvrir pendant ce laps de temps qui est à l'origine de cet attentat. En parallèle, Colter essaie de comprendre comment il est arrivé là.
Il faut avouer que la bande-annonce de "Source Code" n'était pas bien claire et ne permettait pas de savoir à quel genre de film s'attendre, entre action, fantastique et paranormal. On se rend finalement compte que le scénario est un bon mélange de tout ça, du moins, toutes les hypothèses sont permises. On ne comprend que très tard la situation dans laquelle Colter est fourré. De quoi tenir en haleine jusqu'au rebondissement ultime de l'intrigue. Le réalisateur Duncan Jones n'a pas hésité à saupoudrer le tout d'une pincée de réflexion éthique "jusqu'où peut-on aller pour choper du terroriste?". En bref, un film qui a des allures d'"Inception" en bien moins bon, mais qui reste efficace et divertissant.

mercredi 20 avril 2011

Mr Nice, ou l'itinéraire d'un enfant shooté

Mr Nice retrace le parcours d'Howard Marks, un Britannique qui a construit le plus important réseau de trafic de drogue, démantelé dans les années 70. Le scénario, rythmé entre comédie et drame, permet de suivre toute la vie du bonhomme, de ses premiers pas au démantèlement de son empire, et de mieux comprendre ses humeurs. Beaucoup de très bons acteurs que l'on ne voit pas assez sont venus illuminer le film, de Rhys Ifans à Luis Tosar, en passant par David Thewlis. Les images et les effets ont un rendu qui rappelle fichtrement l'esthétique des années 70, et nous plongent ainsi dans une atmosphère sacrément vintage. On pourrait peut-être reprocher au film sa longueur, même si le fait de caser toute une vie en 2h reste remarquable. Il aurait peut-être fallu pimenter le scénario d'un peu plus de surprises. Mais le style et le jeu des acteurs m'auront quand même suffi pour passer un très bon moment. Nice film!

lundi 18 avril 2011

Scream 4... Don't fuck with the original!

Comme à l'ancienne! Impossible de ne pas aller voir le dernier 'Scream' de la série, 15 ans après le premier. Mine de rien, la saga 'Scream' m'aura initiée aux films d'épouvante, même s'il s'agit ici de gentille épouvante.
Le pitch : 10 ans après les terribles meurtres commis par Ghostface, Sidney Prescott revient dans sa ville natale, Woodsboro, pour présenter son livre fraîchement édité. Elle y retrouve sa cousine Jill, l'ex-reporter Gale Weathers et le shérif Dwight Riley. Jusqu'à ce que d'étranges meurtres soient à nouveau commis. Ghostface serait de retour...
Le réalisateur Wes Craven a voulu nous offrir un 'Scream' avec les mêmes ingrédients qui avaient fait le succès de l'original : des meurtres bien dégoulinants et quelques effets de surprise. En bref, un film que j'aurais certainement adoré 10 ans plus tôt. Car il faut se l'avouer : ce type de film a tout de même bien plus de saveurs quand on est ado. Mais le fait de retrouver la même bande d'acteurs et le même ton, surfant parfois sur la dérision, était plutôt fameux. Wes Craven a même tendance à se moquer de lui-même, et des suites peu mémorables, 'Scream' 2 & 3, en casant la fameuse réplique "Don't fuck with the original". Un film à voir donc si vous êtes nostalgiques du premier 'Scream'.

mardi 12 avril 2011

The Company Men, ou comment travailler plus pour gagner moins

Le pitch : Bobby Walker a tout pour être heureux : une famille, une belle maison, une Porsche... En bref, il a réussi sa vie. Jusqu'au jour où son entreprise doit faire face à la crise économique et réduit ses effectifs. Bobby se retrouve sans emploi. Confiant au début, il perd peu à peu son assurance. Pendant ce temps, ses ex-boss et ex-collègues font eux aussi face à cette situation.
La crise aura fait couler beaucoup d'encre! Voilà un nouveau film autour de ce sujet. Mais "The Company Men" est un film optimiste aux allures de film pessimiste. Le film se veut moralisateur, après avoir présenté toutes les frustrations, désillusions et concessions professionnelles à faire dans un contexte économique bien dur. Peut-être un film un brin trop réaliste, qui nous rappelle des faits que l'on connaît déjà (trop), mais en même temps curieusement bien fait et plein de douce sincérité. Le réalisateur John Wells ne nous a pas réservé de grande surprise ni de mise en scène exceptionnelle. Il a su diriger de manière juste et sobre ses acteurs principaux, et en a fait toute la force du film. Attention quand même, ce film pourrait filer le bourdon à quelques chercheurs d'emploi découragés.